2024-01-31 05:48:47
Zhou Wei (devant) et les membres de « Queyuewei » organisent des défilés d’armures traditionnelles chinoises dans le cadre des célébrations du 1800e anniversaire de la Tour de la Grue Jaune en 2023. Ci-dessous : Zhou (troisième à gauche) et d’autres passionnés filment des vidéos pour promouvoir le traditionnel Culture chinoise des armures.[Photo provided to China Daily]
Zhou Wei, né en 1991 à Wuhan, la capitale de la province du Hubei en Chine centrale, a développé un fort intérêt pour la culture des armes et armures chinoises anciennes en 2015 alors qu’il étudiait le tir à l’arc. Cet intérêt a suscité une profonde passion pour les armures traditionnelles chinoises, le conduisant à explorer et faire revivre ce riche patrimoine culturel.
Lorsqu’il a commencé à fabriquer un ensemble d’armures anciennes, Zhou a été confronté à un défi de taille en raison du manque de références historiques. “Parce que les armures anciennes étaient étroitement contrôlées en tant qu’atout militaire précieux, il existe aujourd’hui très peu de pièces survivantes”, a expliqué Zhou.
En conséquence, il a dû s’appuyer sur les connaissances qu’il pouvait acquérir à partir de classiques militaires, d’œuvres d’art anciennes et de statues pour recréer ces artefacts historiques.
Les recherches approfondies de Zhou ont révélé que, contrairement aux diverses formes de hanfu (vêtements traditionnels chinois), les armures de différentes dynasties partageaient de nombreuses similitudes structurelles et stylistiques.
« Compte tenu de son rôle vital dans les opérations militaires, l’aspect pratique et la fonctionnalité étaient cruciaux dans la conception des armures. Par conséquent, de nombreuses dynasties ont conservé des éléments de conception pratiques », a déclaré Zhou.
Il a cité l’exemple du pectoral, un petit gilet de fer qui protège le cœur. Dans les temps anciens, lorsque le coût du fer était élevé, le plastron relativement petit nécessitait moins de matériau tout en assurant la protection de la partie la plus vitale du corps. “Cette conception était répandue dans les armures de presque toutes les dynasties”, a déclaré Zhou.
Même si les structures et les styles d’armures n’ont pas beaucoup changé au fil des dynasties, des transitions importantes se sont produites en raison des progrès technologiques, de l’intégration de différentes cultures ethniques et de l’émergence de nouvelles armes.
Selon Zhou, le premier tournant important a eu lieu pendant la période des Royaumes combattants (475-221 avant JC) et sous les dynasties Qin (221-206 avant JC) et Han (206 avant JC-220 après JC), lorsque les progrès de la technologie de fusion du fer ont conduit à une passer du cuir à l’armure de fer. Les échanges culturels au cours de la dynastie Tang (618-907) ont également influencé les changements dans la conception des armures.
« Ce n’est qu’à la fin de 2019 que la première pièce d’armure de fer de la dynastie Tang a été découverte en Chine, et elle n’a pas été complètement restaurée à ce jour », a déclaré Zhou.
Cependant, grâce à des études connexes sur les fragments déterrés de cette armure Tang et sur certaines peintures murales et autres matériaux de l’époque, Zhou a découvert que la forme des pièces de fer et le style de tissage de l’armure Tang étaient très similaires à ceux existant dans la région autonome de Xizang. “Ainsi, lorsque j’ai recréé l’armure de fer Tang, j’ai utilisé l’ancienne armure tibétaine comme référence”, a-t-il déclaré.
Zhou a également souligné l’influence des mousquets sous la dynastie Ming (1368-1644), qui a conduit à une autre modification de l’équipement de protection, l’armure étant enveloppée d’un épais tissu de coton pour renforcer son effet protecteur. Cette méthode est issue de la dynastie Yuan (1271-1368) et s’est poursuivie jusqu’à la dynastie Ming en raison de l’intégration culturelle avec les groupes ethniques du nord.
Doté d’une compréhension approfondie de l’histoire et du savoir-faire des armures, Zhou a fabriqué sa première armure en 2017.
À l’époque, les pièces de fer spécialisées pour la fabrication d’armures n’étaient pas facilement disponibles, il a donc dû acheter des cornières industrielles et les coudre à la main, travaillant pendant des semaines pour les terminer.
Zhou a rapidement trouvé un acheteur pour sa première armure : un passionné d’escrime historique.
L’escrime historique, plus communément connue sous le nom d’arts martiaux historiques européens (HEMA), implique des combats individuels ou en groupe utilisant des armes simulées de l’ère des armes froides tout en portant un équipement de protection couvrant tout le corps. “C’est à ce moment-là que j’ai réalisé l’importance pratique des armures anciennes dans la société contemporaine”, a déclaré Zhou.
Sur la base de ses observations, Zhou a noté que la culture traditionnelle des armures, en tant que branche de niche du hanfu, est confrontée à des difficultés particulières de nos jours. L’armure est lourde et, dans les temps anciens, une armure pouvait peser environ 20 à 30 kilogrammes, comprenant des milliers de pièces de fer. Même si l’on essaie aujourd’hui de prendre en compte la force de celui qui le porte en ajustant l’épaisseur des pièces de fer ou en utilisant un alliage d’aluminium plus léger, l’armure la plus légère finit toujours par peser environ 10 kilogrammes. De plus, le processus de production reste chronophage, exigeant généralement une semaine à un mois pour être terminé.
La découverte par Zhou des HEMA l’a enthousiasmé et ses recherches ultérieures ont révélé qu’un autre sport martial similaire – la bataille médiévale historique – intègre également l’utilisation d’armures comme équipement de protection. “Les participants de différents pays portent des armures traditionnelles représentatives de la période médiévale de leur propre nation et s’engagent dans des combats en utilisant des armes”, a-t-il expliqué.
Zhou a exprimé son désir de défendre les fonctions pratiques des armures en tant qu’équipement de protection dans le sport et également de promouvoir les sports eux-mêmes.
“Ces sports peuvent non seulement favoriser la forme physique, mais aussi incarner l’esprit martial qui prévaut en Chine depuis des milliers d’années”, a-t-il déclaré.
Une autre raison pour laquelle Zhou est passionné par la promotion de la culture traditionnelle chinoise des armures est que la majorité des films et des drames chinois décrivent de manière inexacte les armures chinoises anciennes, basant souvent leurs conceptions sur les styles d’armures japonaises.
Zhou est actuellement président d’une association culturelle hanfu à Wuhan, dont les membres sont principalement âgés de 18 à 25 ans, partageant tous une profonde passion pour la culture traditionnelle chinoise.
L’association, une organisation à but non lucratif, a participé à de nombreux grands événements hanfu, tels que le premier festival des fleurs de l’Expo des jardins de Wuhan et les activités du 1800e anniversaire de la Tour de la Grue jaune en 2023.
« Nous avons pris en charge l’organisation de défilés d’armures traditionnelles chinoises et avons présenté divers spectacles et expositions culturelles », a-t-il expliqué.
Zhou a également créé un groupe de conférences nommé « Queyuewei », qui se traduit par « Gardiens Queyue ». Le nom est dérivé de la ville de Queyue, une ancienne ville de la région de Wuhan. Composé de passionnés d’armures, le groupe, dirigé par Zhou, explore collectivement le domaine de la connaissance des arts martiaux. Récemment, le groupe s’est concentré sur l’épée Miaodao, un type d’épée chinoise.
“Notre objectif est d’acquérir une compréhension globale de la culture des armures anciennes et des arts martiaux et de la présenter à un public plus large”, a-t-il déclaré.
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