La dernière révision de la Moudawana ou Code de la famille au Maroc remonte à 2002 et avait introduit de nouveaux droits pour les femmes. Cependant, les féministes estiment que ces progrès étaient insuffisants et appellent désormais à l’égalité entre hommes et femmes en matière de succession, à l’interdiction de la polygamie et du mariage des mineurs, ainsi qu’à une réforme de la tutelle des enfants, entre autres.
Selon le collectif Changement global et profond du Code de la famille, une des associations consultées pour préparer la réforme, la Moudawana nécessite une révision en profondeur pour rétablir l’égalité entre les genres. Actuellement, le Code, basé sur la charia, accorde à la femme la moitié de l’héritage de l’homme et, en l’absence de frères, sa part revient à ses cousins ou oncles.
De plus, le Code actuel autorise la polygamie, sous réserve du consentement de la première épouse, ainsi que le mariage des mineures avec autorisation judiciaire. Conformément à la Moudawana en vigueur, seuls les hommes sont autorisés à inscrire les enfants à l’école, ouvrir un compte bancaire en leur nom, ou obtenir un document d’identité. Les femmes doivent obtenir l’autorisation du père de l’enfant pour effectuer ces démarches administratives.
Le roi Mohammed VI a lancé la réforme du Code de la famille le 26 septembre dernier, exigeant du gouvernement la proposition d’un nouveau texte dans un délai de six mois. Cette réforme vise à assurer aux femmes un accès total à leurs droits, en conformité totale avec la loi islamique. Le contenu du nouveau texte, encore confidentiel, a provoqué un vif débat entre islamistes conservateurs et progressistes. Le gouvernement devrait présenter ce nouveau Code ce mardi au roi Mohammed VI.