Remarques lors d’un briefing du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation politique et humanitaire en Syrie

Remarques lors d’un briefing du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation politique et humanitaire en Syrie

Ambassadeur Robert Wood
Représentant suppléant pour les affaires politiques spéciales
New York, New York
28 février 2023

COMME LIVRÉ

Merci, Madame la Présidente. Et je tiens également à remercier le Secrétaire général adjoint Griffiths, l’Envoyé spécial Pedersen et Rasha Muhrez pour leurs exposés.

Nous sommes maintenant à trois semaines des tremblements de terre meurtriers du 6 février qui ont fait tant de morts. Nous réitérons notre soutien à la réponse de l’ONU à tous ceux qui ont été touchés par cette tragédie, et nous avons jusqu’à présent annoncé 185 millions de dollars d’aide humanitaire pour les peuples de Turquie et de Syrie.

Nous nous réjouissons d’apprendre que l’aide humanitaire des Nations Unies continue d’être acheminée par les points de passage d’al-Rai, de Bab al-Salaam et de Bab al-Hawa, et nous espérons que ces expéditions transfrontalières essentielles et vitales augmenteront à mesure que davantage de fournitures seront disponibles. Nous applaudissons les groupes de la société civile syrienne et les ONG qui ont fourni des services aussi essentiels dans toute la Syrie, en particulier dans le nord-ouest.

Cependant, la crise humanitaire dans les zones touchées par le tremblement de terre n’a pas commencé il y a trois semaines. Le besoin d’une aide et d’un accès accrus de l’ONU, en particulier dans le nord-ouest de la Syrie, est douloureusement clair depuis des années. Et aujourd’hui, alors que nous commençons à saisir la dévastation de ces tremblements de terre, il est clair que l’aide sera nécessaire dans le futur.

En tant que membres du Conseil, nous devons tous continuer à suivre de près la situation, pour veiller à ce que l’aide humanitaire puisse parvenir à ceux qui en ont besoin. Nous devons veiller à ce que l’accès transfrontalier de l’aide au peuple syrien se poursuive sans ingérence. Si cela nécessite une action du Conseil, alors nous devons être prêts à agir.

Les États-Unis réitèrent leur soutien à la distribution de l’aide humanitaire selon toutes les modalités, y compris les lignes transfrontalières. Nous soutenons fermement le plan opérationnel d’OCHA pour l’aide transversale au nord-ouest. Nous appelons également le régime et la Russie à enfin faciliter un accès humanitaire transfrontalier sans entrave à la colonie de Rukban.

Alors que nous nous efforçons d’augmenter l’aide à tous les Syriens touchés, nous devons rester conscients des informations troublantes sur le détournement par le régime de l’aide vitale qui a fini par être vendue sur les marchés ou entre les mains des autorités cherchant à bénéficier de sa distribution. Nous sommes également préoccupés par les informations faisant état d’autres acteurs détournant l’aide ou bloquant les livraisons. Nous appelons le régime et toutes les parties à faciliter les opérations humanitaires et à s’abstenir de détourner ou de politiser l’aide.

Nous notons avec préoccupation qu’à la suite d’une catastrophe naturelle, des informations troublantes indiquent que le régime d’Assad a repris le bombardement du nord-ouest de la Syrie, causant davantage de dégâts et de détresse. Cela souligne la nécessité d’un cessez-le-feu à l’échelle nationale et de progrès sur la voie politique.

Nous exhortons le régime syrien à coopérer pleinement avec les efforts de l’envoyé spécial Pedersen pour organiser des discussions de bonne foi en vue d’une solution politique au conflit conformément à la résolution 2254. Les effets du tremblement de terre ont été d’autant plus dévastateurs en raison des conditions créées par un conflit qui est sur le point d’entrer dans sa 12e année. La situation dans des villes comme Alep est beaucoup plus difficile après les tremblements de terre, car de nombreux bâtiments ont été détruits par le régime d’Assad, qui a bombardé et bombardé ses propres citoyens.

Ce Conseil est saisi à juste titre de la situation humanitaire. Mais nous savons tous que ce Conseil peut et doit faire plus pour soutenir le processus politique. Le Comité constitutionnel reste au point mort en raison des demandes arbitraires de la Russie. Engageons-nous tous à nouveau dans un processus politique dirigé par la Syrie et appartenant à la Syrie, sous les auspices de l’ONU, y compris par l’intermédiaire de son siège européen à Genève.

La résolution 2254 est la feuille de route convenue pour résoudre le conflit et répondre aux besoins à long terme du peuple syrien. Au lieu d’utiliser le tremblement de terre pour détourner l’attention de la nécessité de réformes, nous appelons le régime à enfin intensifier et participer véritablement à un processus politique qui aide tous les Syriens.

Nous savons que certains membres du Conseil ont laissé entendre que les sanctions américaines contre la Syrie pourraient entraver l’acheminement de l’aide humanitaire. Certains députés ont fait ces suggestions de bonne foi, d’autres non.

Soyons clairs : les sanctions américaines contre la Syrie ciblent les individus et les entités qui ont brutalisé le peuple syrien pendant plus d’une décennie. Ce sont des individus qui ont torturé des Syriens, largué des armes chimiques sur des Syriens ou volé des Syriens par le biais d’une corruption endémique. Les sanctions américaines ne visent pas l’aide humanitaire à ceux qui en ont besoin – et nous l’avons clairement indiqué par nos actions.

Nos programmes de sanctions comportent de nombreuses exceptions pour faciliter l’aide humanitaire, y compris les secours en cas de catastrophe, et nous avons délivré plusieurs licences générales pour indiquer clairement aux ONG et aux organisations humanitaires que nos sanctions ne visent pas l’aide humanitaire.

De plus, nous sommes prêts à aider les organisations humanitaires si elles perçoivent un obstacle à l’acheminement de l’aide.

Mon dernier point, Madame la Présidente, concernant les dons d’engrais, les États-Unis ne sont pas la cause des retards signalés dans la capacité de la Russie à livrer des engrais à la Syrie, comme l’affirme la Russie. Si la Russie veut faire don d’engrais, elle peut le faire. La Russie devrait travailler directement avec l’ONU pour distribuer les dons agricoles à l’intérieur de la Syrie par l’intermédiaire de ses partenaires locaux.

Merci, Madame la Présidente.

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