Jérôme Chenal apprécie de sentir l’air des villes et de s’imprégner de leur énergie, de leur ambiance et de leur luminosité. En observant les gens depuis la terrasse d’un café, il essaie de comprendre leurs comportements et les petites choses qui révèlent la hiérarchie des valeurs. Il aime également « triturer les idées » en courant pour en faire des chroniques ou d’autres formats courts. Cependant, la plupart de son travail consiste à écrire des e-mails, à échanger via WhatsApp et à passer des appels téléphoniques.
Depuis neuf ans, cet architecte devenu urbaniste dirige la Communauté d’étude pour l’aménagement du territoire (CEAT) de l’EPFL, qui mène des recherches pluridisciplinaires sur les questions urbaines. Il est également directeur académique du centre Excellence en Afrique (EXAF), une autre entité de l’EPFL qui promeut l’excellence en recherche sur l’ensemble du continent africain dans des domaines très éloignés des siens, mais passionnants. Avec, par exemple, un projet en cours sur l’utilisation de venins pour lutter contre la maladie de Parkinson et un autre sur l’utilisation de plantes non comestibles pour la production de biocarburants.
Homme de voyages, Jérôme Chenal a appris à jongler avec les différences culturelles. Il cherche à comprendre les cadres de référence différents du sien et estime que les solutions globales transposables d’un contexte à l’autre n’existent pas, que ce soit en urbanisme ou en éthique. Il s’inquiète que la densification à tout prix ait conduit à la perte de la relation entre climat et formes urbaines et trouve que les villes du sud sont beaucoup plus résilientes face aux aléas. Il invite à « déconstruire certaines idées » et à réfléchir à ce que l’on est en train de faire.
Jérôme Chenal se rend en Afrique une à deux fois par mois pour rencontrer des personnes et essayer d’aligner les planètes pour que les projets se concrétisent. Toutefois, il s’efforce de maximiser son temps sur place et ne se déplace que s’il a au moins trois choses à faire dans un pays. Il est conscient que l’équilibre entre son travail et sa famille est primordial.
Jérôme Chenal a appris à jongler avec les différences culturelles lors de ses vingt-trois années à voyager entre deux continents. L’urbaniste invite à réfléchir à ce que l’on fait et à déconstruire certaines idées. Il rêve d’écrire plus, mais ses nombreuses responsabilités professionnelles le rattrapent toujours.
