Certains y cheminent avant que débute leur vie active, d’autres attendent la retraite pour endosser leur sac. C’est ce second cas qu’avait prévu Victor Pissarro. Mais la vie réservant parfois des surprises, c’est à 44 ans que ce Champholois a battu la semelle du 31 mai au 27 juin dernier, sur le Camino Francés, chemin mythique reliant Saint-Jean-Pied-de-Port (Pyrénées-Atlantiques) à Saint-Jacques-de-Compostelle (Espagne).
« Habitant près de Chartres, qui est un lieu de passage du pèlerinage, l’envie était présente depuis longtemps. J’ai saisi l’occasion offerte par ma reconversion professionnelle pour finalement le faire à un âge qui devrait être prévu pour ce type de marche », explique celui pour qui le pèlerinage à permis de faire le point sur sa vie et ses aspirations, entre deux projets professionnels bien différents.
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« J’ai choisi de le faire seul pour me recentrer sur moi-même. Ce n’est pas facile de partir loin de sa famille autant de temps, mais ma femme et mes deux enfants de 11 et 13 ans m’ont beaucoup soutenu. Le reste de ma famille était un peu dubitatif, mais le fait de me voir réussir mon objectif, et celui de me suivre via les photos que je leur envoyais tout au long du chemin, ont fait naître en eux un sentiment de reconnaissance et une certaine fierté », reconnaît le pèlerin.
Une préparation physique et morale
Avant de partir, il lui a fallu deux mois de préparation tant physique que morale.
« Pour mon premier entraînement, je suis parti en plein mois de novembre de Rambouillet pour rejoindre Champhol, soit 39 km de marche, avec de mauvaises chaussures et un sac à dos trop lourd… On apprend de ses erreurs », admet celui qui a ensuite opté pour un entraînement plus en douceur : environ 7 km de marche tous les trois ou quatre jours, et un Maintenon – Chartres sur 24 km d’un des chemins de Compostelle.
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Pour Victor Pissarro, la préparation morale est, elle aussi, très importante et consiste à bien préparer son itinéraire : les étapes quotidiennes, les hébergements, etc.
« Pour ce faire ,je me suis aidé du guide Lepère qui prévoit une durée de 31 jours pour le Camino Francés. Je l’ai fait en 28 jours, parce qu’il y avait moins d’hébergements sur certaines parties du chemin, et je voulais, au terme de mon pèlerinage, aller à Cistierna en bus avant ma date de retour en France. »
Malgré une bonne préparation, cinq jours ont été nécessaires pour que son corps acquiert des réflexes et se fasse au rythme de la marche. De plus, certains aléas sont inéluctables.
« J’ai failli me faire renverser par des VTTistes qui descendaient le chemin à fond la caisse ! J’ai aussi marché une demi-journée sous la pluie. »
Apaisement
Marcher (plutôt le matin pour éviter la chaleur), manger, dormir, faire sa lessive, deviennent les seuls objectifs.
« On est seul avec soi-même, on laisse le quotidien, on a une sensation de légèreté. On apprend à faire attention à son corps, à prendre soin de soi, à se guérir seul », se remémore le pèlerin.
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Si Victor Pissarro a choisi d’emprunter ce chemin précis, c’est pour perpétuer quelque chose, mettre ses pas dans ceux de milliers de pèlerins avant lui.
« Chaque pèlerin fait son chemin à sa façon, pour ses propres raisons. Les miennes étaient sportives, culturelles et spirituelles. En arrivant devant la cathédrale, termine Victor Pissarro, j’étais apaisé. »