Rencontre de l’UDC avec la population genevoise : “Une manifestation contre nous ? Contraire à la démocratie !”

L’UDC (Union démocratique du centre) a récemment organisé une rencontre avec la population genevoise intitulée « Une manifestation contre nous ? Antidémocratique ! ». Cette manifestation s’inscrit dans un contexte de tensions politiques, où les mouvements citoyens se multiplient en Suisse et en Europe. L’UDC, parti traditionnellement conservateur, a ainsi cherché à défendre sa vision de la démocratie, mais a suscité de vives réactions de la part de certains militants. Cet article se propose d’analyser les enjeux de cette rencontre, ainsi que les réactions qu’elle a suscitées dans la société genevoise.


Lors de leur assemblée des délégués organisée samedi à Meyrin, les membres de l’UDC ont convié la population à les rejoindre, avec en invités d’honneur les conseillers fédéraux Guy Parmelin et Albert Rösti. Cette rencontre devait marquer l’une des premières visites en Suisse romande d’Albert Rösti depuis son entrée au Conseil fédéral en décembre dernier. Toutefois, le ministre était finalement absent du stand installé sur la place du Molard. Durant l’événement, des tentes étaient dressées pour l’occasion, des saucisses étaient grillées et des verres de vin étaient servis par Lionel Dugerdil, vigneron et candidat UDC au Conseil d’Etat.

Dans le même temps, des policiers étaient mobilisées aux alentours des rues basses. À quelques mètres de l’attroupement, un garçon de seize ans qui attendait l’arrivée de Guy Parmelin a été contrôlé d’identité par la police. Les forces de l’ordre devraient être encore plus nombreuses samedi, étant donné qu’une “manifestation anti-UDC” est prévue en marge du congrès du parti. Selon le site Renverse.co, qui a publié l’appel à se mobiliser “pour entraver la menace constante du fascisme”, aucune demande d’autorisation n’a été déposée pour cette manifestation. La police fédérale sera également présente en raison de la visite des deux conseillers fédéraux à Genève.

“La liberté d’expression est un droit constitutionnel. Il est consternant que des personnes répondent par la violence à une assemblée de partis. C’est tout simplement anti-suisse”, a déclaré Marco Chiesa, président du parti UDC. Pourtant, à l’extrémité du stand, certains membres vaudois de l’UDC tiennent des propos plus virulents: “Manifester contre nous est antidémocratique, c’est n’importe quoi!”, clament-ils. Luc Jeanneret, membre de l’UDC et habitant de Pully, se dit prêt à “venir avec des battes de baseball”. Pour en découdre? “Non, mais au cas où.”

Des jeunes de tout juste 18 ans sont venus voir le stand “pour se faire une idée” alors qu’ils se préparent à voter pour la première fois lors des élections cantonales. L’un d’eux partage les valeurs traditionnelles du parti, comme “la liberté et la neutralité”, mais aucun des deux n’est membre de l’UDC. Ils ont exprimé leur indignation face à l’idée de “manifester contre un parti”, en particulier le premier parti de Suisse. “C’est du mépris envers les électeurs”, ont-ils affirmé. Ils n’ont pas encore décidé pour qui voter, malgré leur échange apprécié avec Guy Parmelin.

Cette rencontre intervient deux semaines avant le premier tour des élections cantonales, ce qui suscite quelques interrogations quant à la présence du conseiller fédéral Guy Parmelin au stand de l’UDC. Selon l'”Aide-mémoire à l’intention des membres du Conseil fédéral”, lorsqu’une “telle manifestation a lieu moins de deux mois avant des élections cantonales”, ces derniers “ne peuvent s’y exprimer que pour défendre des projets qui font l’objet d’une votation au niveau fédéral”. Dès lors, Guy Parmelin ne franchit-il pas une ligne en participant à ce qui semble être un stand de campagne en faveur de l’UDC genevoise? “Lors de chaque assemblée des délégués, nous rencontrons la population du canton”, a répondu le conseiller fédéral. Quant à la manifestation du lendemain, il a ajouté: “Le droit de manifester est reconnu. Il faut que la mobilisation soit autorisée et qu’il n’y ait pas de déprédations”. Avant de repartir comme il était venu, entouré des ténors du parti et de quelques gardes du corps, à bord d’un tram historique genevois.

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