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REPORTAGE. Au Crédit municipal de Montauban, 500 personnes viennent chaque mois déposer des objets en gage

REPORTAGE. Au Crédit municipal de Montauban, 500 personnes viennent chaque mois déposer des objets en gage

l’essentiel
Prêter de l’argent contre un objet de valeur, c’est la mission du Crédit Municipal de Montauban. Un endroit où les clients ne vont pas de gaieté de cœur. Nous en avons rencontré quelques-uns. Ils nous confient leurs difficultés financières, passagères espèrent-ils.

La porte du bureau se ferme. La main tremblante et l’air gêné, Sylvie, une cliente, l’exprime d’entrée de jeu : «C’est la première fois que je viens et j’espère la dernière».

Habitant Montauban, elle s’est tournée vers les services du Crédit Municipal de Montauban après un licenciement. Une histoire assez banale et semblable à celle de Madame tout-le-monde si ce n’est la lenteur administrative qui l’empêche de recevoir ses indemnités depuis 8 mois.

«Heureusement, dans le Tarn-et-Garonne, la vie est moins chère que dans d’autres départements, là j’aurais eu de sérieux problèmes», lance cette mère d’un étudiant à Toulouse.
Son but était de déposer deux colliers ayant appartenu à sa grand-mère pour une coquette somme en retour.

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Une mission de service public

C’est là la mission du Crédit Municipal expliquée par son responsable Karim Galland. «Nous avons une mission de service public d’aide aux personnes en difficulté, explique-t-il. Le client laisse un objet de valeur et il a une somme équivalente à 70 % de sa valeur.»

Ce service d’aide permet d’apporter une solution rapide et concrète à un public très divers. Des clients en grande précarité aux gestionnaires financiers maladroits et des séniors aux jeunes étudiants, tout le monde rentre dans le Crédit Municipal, situé boulevard Garrisson.

Le contrat de prêt entre le client et le Crédit dure six mois renouvelables mais si le prêt n’est pas remboursé, l’objet n’est pas restitué et part aux enchères. «Nous avons un taux d’intérêt de 0,9 % et nous nous autofinançons. Ce taux bas convient même à certains clients qui préfèrent venir ici qu’en banque. Mais si nous avons des clients en trop grande difficulté financière, nous les redirigeons vers la Croix-Rouge.»

Je ne peux plus emprunter auprès de la banque et je ne peux pas vendre la maison. La séparation temporaire de ces bijoux est très difficile mais je n’ai pas le choix

Une certaine humanité trouvée derrière ces murs à laquelle Sylvie ne s’attendait pas. «J’ai été très bien reçue sans avoir l’impression d’être une cliente de plus», lance-t-elle. Il n’empêche que franchir les portes de l’institution est un choix compliqué pour elle. «Je ne peux plus emprunter auprès de la banque et je ne peux pas vendre la maison. La séparation temporaire de ces bijoux est très difficile mais je n’ai pas le choix. J’espère les rembourser et les retrouver», raconte-t-elle, la voix tremblante.

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Sylvie pense aussi aux autres et se considère malgré tout chanceuse. «J’ai de la chance de posséder des biens de valeur. Si je ne les avais pas eus, comme certains, je ne sais pas ce que j’aurais fait», finit-elle humblement.
Installé sur le boulevard Garrisson depuis 2018, le Crédit Municipal de Montauban, qui est une antenne de celui de Toulouse, a une hausse continue de sa fréquentation.

M. Galland précise cependant que «le Crédit de Montauban a ouvert car il y avait une grande proportion de clients tarn-et-garonnais dans celui de Toulouse». Si aujourd’hui ce sont 500 clients qui chaque mois passent la porte, ce nombre augmente en moyenne de 5 à 10 % tous les mois selon son responsable. Un lieu où les portes ne sont pas toujours franchies de bonne grâce.

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