2024-03-14 03:00:00
En tant que ministre de l’Économie du deuxième gouvernement Prodi, Tommaso Padoa Schioppa a déclaré en 2007 que « les impôts sont une belle chose ». Une déclaration courageuse pour souligner l’importance de contribuer à des services tels que les écoles et les soins de santé. Le Premier ministre Giorgia Meloni ne le pense pas, car hier, lors d’une conférence à la Chambre sur la réforme fiscale, elle a réitéré une conception partagée par sa majorité de droite : “Je ne pense pas et je ne dirai jamais que les impôts sont une belle chose”. chose.”
La secrétaire du Parti démocrate Elly Schlein lui répond ainsi : « C’est merveilleux d’avoir un système de santé publique qui prend soin de vous, peu importe l’argent que vous avez en poche ; et une école publique qui donne une éducation de qualité, c’est magnifique.” Schlein accuse “le gouvernement de droite d’être du côté des rusés, des fraudeurs fiscaux et de ceux qui veulent toujours s’en tirer à bon compte”.
Dans la salle de Montecitorio, aux côtés du ministre du Trésor Giancarlo Giorgetti et de son adjoint Maurizio Leo, le Premier ministre Meloni s’attribue le mérite de la récupération record garantie par l’Agence du Revenu l’année dernière, laissant stupéfaits les nombreux fonctionnaires du fisc qui y participent. “On nous accuse de vouloir aider les fraudeurs fiscaux, mais les chiffres ne sont pas discutables – affirme-t-il – en 2023, la lutte contre l’évasion fiscale a rapporté 24 milliards d’euros dans les caisses de l’État: un chiffre jamais atteint auparavant”. Le Premier ministre remercie “l’excellent travail de la Police Financière et du directeur Ernesto Maria Ruffini, mais ces ressources – insiste-t-elle – ont été récupérées grâce également à des règles spécifiques introduites par le gouvernement”. Quelles sont ces règles ? Meloni cite la répression des numéros de TVA « ouverts et fermés », créée spécialement pour lutter contre les supérettes gérées par les Bangladais, des activités qui sont souvent démarrées et immédiatement fermées avant d’être retracées par le fisc. Une loi certes utile, mais comparée aux 24,7 milliards récupérés par l’Agence des revenus l’année dernière, son impact est minime, à tel point qu’il n’a pas été quantifié dans les résultats publiés. Par ailleurs, la collecte des factures fiscales – véritable instrument qui notifie l’inscription du contribuable qui n’a pas payé – s’est arrêtée à 3,8 milliards d’euros en 2023.
Le vice-ministre Leo ajoute une autre loi votée par le gouvernement, qui a assuré une augmentation des recettes provenant de la lutte contre l’évasion fiscale : « Nous avons procédé à la démolition du trimestre », rappelle-t-il. C’est-à-dire une amnistie sur les factures fiscales, qui a permis aux contribuables de payer leur dette au fisc sans payer de pénalités, d’intérêts, y compris de retard de paiement et de surtaxes. La suppression du trimestre – dont les modalités ont été rouvertes à plusieurs reprises – a permis à l’Agence des revenus de collecter 6,8 milliards d’euros, mais il semble étrange d’envisager de lutter contre l’évasion fiscale par une amnistie. Aussi parce que les 45% qui ont opté pour la définition subventionnée n’ont alors pas payé toutes les échéances et ont disparu, entraînant une perte de recettes pour le trésor de 5,4 milliards.
Si l’on prend le tableau de l’Agence des recettes avec les résultats de 2023, il apparaît clairement que l’essentiel de la récupération provient des paiements directs et de la « conformité », pour lesquels l’exécutif de Meloni n’a pas la moindre responsabilité. La promotion du respect, par exemple, est un objectif du PNRR voulu par Mario Draghi.
Meloni affirme vouloir transmettre “un message très simple : nous n’avons pas d’amis pour rendre service autres que les honnêtes Italiens qui paient des impôts et contribuent au budget public”. Le report des impôts avec des plans allant jusqu’à 10 ans – qui vient d’être approuvé par le Conseil des ministres -, explique le rapport technique du décret, a cependant un effet sur les comptes car il diminue les recettes et met donc en danger le budget.
Une autre contradiction au sein du gouvernement ressort des propos de Giorgetti qui, lors de la conférence à la Chambre, nous invite “à ne pas voir un repaire d’évasion fiscale derrière les activités des petits numéros de TVA et des commerçants”. Or, c’est précisément son ministère, dans le dernier rapport sur l’évasion fiscale, qui estime que parmi les travailleurs indépendants, il existe un écart fiscal moyen de 70 % : sur 100 euros de collecte, 70 se soustraient.
#Reprise #record #lévasion #fiscale #mais #grâce #aux #règles #Draghi #Meloni #fisc #est #ami #pas #beau
1710376359