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Reseña Les Rubans « Neurotransmission » (2024)

by Nouvelles

2024-10-08 18:45:00

Trois ans après “Avance rapide”Les Biscayens reviennent au marché Les rubans. Ils le font avec un nouvel album, « Neurotransmission »qu’en réalité ils ont déjà enregistré en décembre 2023. Ils l’ont fait chez Martín Guevara, Silver Recordings, et maintenant, des mois plus tard, c’est à leur tour de le partager et de le défendre en direct.

Confortablement installé en espagnol, l’anglais, dans cette nouvelle vague, est résiduel mais significatif. C’est toujours dans leur nom, dans le nom de l’album, et dans une improvisation avec laquelle ils le clôturent. L’anglais est également conservé dans la version qu’ils ont choisie pour couronner ce recueil de chansons. Si dans le précédent ils avaient choisi Kylie Minogue, dans celui-ci, c’est au tour de Joan Jett et son « I Love Playin’ with Fire ». Le contraste n’est donc plus une valeur aujourd’hui, mais ils ont fait le bon choix car l’énergie et la force de l’original s’intègrent parfaitement ici.

Avant cette version et l’improvisation avec laquelle ils scellent « Neurotransmission », Les rubans Ils incluent, sur cet album, sept de leurs propres chansons, toutes en espagnol. Les guitares règnent à nouveau, et elles savent aussi travailler en équipe, différant par le ton et donc contribuant ensemble. Il convainc par une base rythmique capable d’évoquer un feu, un tremblement ou un baume, si bien que la voix de Beatriz Catalán déploie alors tous ses replis expressifs.

Les traces du punk, par exemple, sont déjà visibles dans « Hentai », la chanson qui ouvre l’album. C’est espiègle mais pénétrant, plein de nuances et d’insinuations qui enregistrent les paroles et leur phrasé. Le nerf culmine dans une fin impétueuse qui rappelle celle qui sera prolongée plus tard par « I like it ». Celui-ci est également sinueux, presque glissant, mais il possède un vernis différent, sensuel, tout aussi organique. Ils semblent aussi s’approcher du punk le plus brut dans « No te dejes » : une chanson au message engagé qui se termine sur des rires nerveux et des braiments symboliques. Les guitares hypnotiques de « Sal de mi vida » ne l’empêchent pas de se nuancer un peu plus, gagnant en puissance du calme, avec un ton plus garage.

Les basses palpitent au début de « Disguised Pessimist », où elles s’orientent davantage vers le rock and roll et rappellent une Chrissie Hynde qui se déchaîne à la fin. A cette occasion, les refrains – très bien utilisés sur l’album – apparaissent davantage en intervalle, avec un ton conversationnel. Cette conversation est plus intime dans « It’s Not a Bad Idea », thérapeutique, presque cathartique, où l’on ralentit un peu le rythme pour gagner en immédiateté. Quelque chose qu’ils ne recherchent pas dans « Metaverso », la chanson choisie pour présenter l’album, où tout est rempli d’ombres, de duplicités et d’ambiguïtés. L’ombre qui habille la couverture de Fermín Urdanoz devient ici un jeu de masques qui invite, presque force, à l’exégèse et à la réflexion. Il ne s’agit pas seulement des paroles et de l’interprétation, c’est aussi une structure malléable où tous les instruments semblent évoquer un paysage dense mais inspirant.

Pour que la synapse fonctionne, il doit y avoir des neurones. J’ai donc peur que vous deviez utiliser ce que vous avez si vous voulez profiter de cette neurotransmission. Les rubans Ils déploient toutes leurs fibres nerveuses dans un disque où le feu stimule plutôt que brûle.



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