“Reste osseux” de Johan Theorin – Avis et recommandations

“Reste osseux” de Johan Theorin – Avis et recommandations

Öland est calme et lent quand ce n’est pas la saison, la saison touristique. L’île étroite s’étend comme une longue bande de terre, parallèle à la côte du Småland. Le trafic sur le pont de Kalmar à Färjestaden est clairsemé.

C’est ainsi qu’Öland est aujourd’hui en 2001, lorsqu’un vieil homme dirige son Américain presque aussi âgé vers la carrière désaffectée au bord de la mer.

Il apporte avec lui le chien, une couronne de roses et un tas de vieilles lettres. Il organisera une cérémonie sur la plage, pour sa tranquillité d’esprit. Puis il brisera le silence sur ce qui s’est passé il y a longtemps, un jour terrible de 1929.

Il ne va jamais aussi loin. Dans la carrière, quelqu’un déclenche un éboulement de rochers. Lance des pierres aussi, pour être sûr de toucher. Le vieil homme y meurt, avant d’avoir eu le temps de rompre le silence.

Le grondement de la plage

Dans la cabane, à quelques encablures de la mer, est assis Gerlof Davidsson en train de trier de vieux papiers. Il entend le grondement, mais ne le fait pas monter. Il n’y a plus aucune activité dans la carrière où ölendinger a lutté et pratiqué la taille de pierre pour se nourrir pendant un temps quasi indéfini.

Il s’arrête et demande au chauffeur de taxi qui le ramène à Marnäshjemmet, mais ne fait rien de plus jusqu’à ce qu’il boive du café avec sa parente restante, Tilda Davidsson. C’est une policière. A-t-elle aussi entendu le grondement ?

C’est ainsi que nous commençons avec « Restes osseux ».

Gerlof, notre homme

J’avais l’espoir, quand on m’a demandé de lire le dernier livre de Johan Theorin, qu’il y aurait une autre histoire sur Gerlof. Lui et moi avons en quelque sorte été sur les prénoms depuis le premier livre, “Twilight Hour”, en 2008.

Gerlof est skipper et marin, oracle historique local et omniscient. C’est un homme bon, éternellement curieux, un stabeis impitoyable face à l’injustice, ancienne comme nouvelle, au meurtre ou à la disparition. Un homme qui pense et parle d’amour et de vie avec respect.

Pour faire simple : j’aime depuis longtemps Gerlof Davidsson.

Peur et beauté

En même temps, j’apprécie beaucoup la communication empathique de Johan Theorin sur la nature, le paysage distinctif sur une île qui est aussi la sienne. Le ciel immense, la végétation basse, les rochers, la mer et encore la mer.

Mieux encore, cette grande nature est dans les livres de Théorin (et dans la mémoire de Gerlof) inextricablement liée à l’histoire, vécue par tous les individus et destins qui ont constitué les générations précédentes.

Au risque de devenir pompeux : On parle de la beauté autant que de l’horreur des conditions humaines.

De même dans ce nouveau livre. J’ai déjà mentionné un terrible incident en 1929, qu’il est lié à l’homme qui meurt sur la plage, enseveli sous des rochers.

Un autre a subi presque le même sort, il y a longtemps. Il y a aussi un lien direct avec Gerlof lui-même, avec le seul bateau en sa possession qui a été perdu.

Gerlof veut rendre visibles les fils obscurs entre hier et aujourd’hui à l’aide de la pensée et de la mémoire, d’un questionnement obstiné et d’un respect absent du danger.

L’amour et les lettres

“Les restes osseux”, c’est tout ça, avec un Gerlof qui doit prendre le déambulateur pour l’aider dans la vie quotidienne. Mais aussi d’un amour fort et problématique, formulé en lettres, un genre peut-être mort avec la chute de la poste.

Et, si je n’ai pas évoqué le drame et le suspense, alors c’est un raté qu’il faut corriger. Ils sont là!

Il se pourrait bien que les livres de Johan Theorin sur Gerlof et Öland à un niveau ou deux soient similaires. Cela ne m’a jamais dérangé, cela vient, pour ainsi dire, du décor lui-même, de la prémisse historique et personnelle locale sur laquelle reposent les histoires.

Peut-être est-ce aussi dans le talent de l’auteur qu’il n’a pas été tenté de produire en série. L’univers de Gerlof peut facilement supporter cinq livres en une décennie et demie.

Ensuite, le lecteur peut s’attendre à savoir si Gerlof réussit une fois de plus à réparer certains des dommages subis par les morts, à éliminer une personne innocente et à équilibrer les comptes.

Et en cours de route, un autre livre extrêmement bien écrit de la main de Johan Theorin, entre les mains sûres des traducteurs de Kari Bolstad.

Bonjour à tous!

Je suis pigiste et critique de la littérature pour NRK, de préférence des romans policiers. Voici quelques romans policiers, à la fois frais et classiques, que je vous conseille de lire.

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