2024-03-05 17:45:45
Notre étude a indiqué qu’il n’y avait pas de différences significatives dans les taux d’hospitalisation ou de décès liés au COVID-19 dans les 28 jours entre le sotrovimab et le remdesivir malgré les variations dans les caractéristiques initiales des patients. Le taux composite d’hospitalisation ou de décès liés au COVID-19 dans l’ensemble et pour les deux groupes de traitement était relativement faible, reflétant l’utilité clinique de ces agents thérapeutiques pour atténuer les conséquences graves chez les personnes à haut risque atteintes de COVID-19 léger à modéré.
Les découvertes de notre étude s’alignent sur les résultats d’une enquête précédente ; Piccicacco et al. ont montré que le remdesivir et le sotrovimab avaient des effets comparables dans la prévention des hospitalisations et des visites aux urgences chez les personnes à haut risque8. Notamment, dans les deux études, le sotrovimab a été administré de préférence aux patients immunodéprimés, et ils sont théoriquement moins capables de développer une réponse immunitaire à l’infection naturelle par le SRAS-CoV-2.
Il est également essentiel de considérer les facteurs influençant l’hospitalisation dans notre étude, même dans une cohorte présentant un taux de vaccination élevé et un accès à des thérapies ambulatoires efficaces. Notre analyse univariée a identifié certains facteurs de risque associés à l’hospitalisation et à la mortalité, notamment un âge plus avancé, le fait d’être hispanique ou latino-américain, l’obésité, le statut non vacciné et un degré élevé de comorbidité médicale. Il convient de noter que les patientes enceintes préféraient le traitement par sotrovimab, car les données sur l’innocuité du remdesivir pour cette population étaient limitées au moment de cette étude. Ces observations ne sont pas surprenantes puisqu’elles ont déjà été démontrées par des études antérieures13. Il est important de noter que ces facteurs de risque identifiés représentent un sous-ensemble d’individus pour lesquels la menace d’hospitalisation et de mortalité persiste, malgré la disponibilité de thérapies ciblées. Reconnaître et traiter les vulnérabilités uniques de ce groupe est essentiel dans les efforts continus visant à améliorer les stratégies de gestion de la COVID-19 et à minimiser les effets indésirables.
Il convient de noter des différences fondamentales dans le mécanisme d’action entre le remdesivir et le sotrovimab. Le remdesivir fonctionne comme un médicament antiviral à petites molécules, inhibant la synthèse de l’ARN viral, car il sert de promédicament analogue nucléotidique qui arrête la réplication virale s’il est incorporé lors de la synthèse de l’acide nucléique viral14. D’autre part, le sotrovimab est un anticorps monoclonal administré passivement ciblant l’entrée du SARS-CoV-2 au niveau de la structure protéique de pointe15. Outre les différences dans le mécanisme d’action, il existe des différences logistiques dans l’administration des médicaments. Notamment, la facilité d’administration d’une dose unique d’anticorps monoclonal, comme le sotrovimab, constitue un avantage par rapport aux multiples doses quotidiennes requises pour le remdesivir. Cependant, les variantes virales à évolution rapide avec des mutations de la protéine Spike qui ont entraîné une réduction de l’affinité de liaison de l’anticorps monoclonal constituent un défi important pour la durée de vie thérapeutique des anticorps monoclonaux anti-Spike de la COVID-1916.
Bien que le sotrovimab et d’autres mAb ne soient plus disponibles pour une utilisation clinique, nos résultats ont fourni des données réelles sur la comparabilité des résultats entre différentes classes d’agents thérapeutiques et les variations dans les stratégies de traitement. En outre, cette étude souligne le besoin urgent de stratégies efficaces pour prévenir les maladies graves parmi les populations les plus vulnérables. Notre étude a plusieurs limites. Premièrement, la décision d’administrer le remdesivir ou le sotrovimab peut avoir été influencée par une prise de décision partagée entre les prestataires et les patients, ce qui n’a pas été entièrement pris en compte dans l’analyse. Les facteurs pouvant influencer la prise de décision comprenaient également la disponibilité de l’approvisionnement en médicaments, la distance par rapport au centre de perfusion, les préférences du prestataire et du patient, le nombre de perfusions, l’état de grossesse et la fonction rénale ou hépatique de base. Deuxièmement, le nombre limité d’événements dans notre étude a limité notre capacité à mener une analyse multivariée plus approfondie pour évaluer les effets indépendants des facteurs de risque sur les résultats. Troisièmement, malgré l’utilisation de la pondération du score de propension, nous n’avons pas pu atteindre un équilibre parfait entre les deux groupes en termes de caractéristiques cliniques, notamment en ce qui concerne les taux de vaccination et la présence de comorbidités. Quatrièmement, l’absence d’un groupe témoin (non traité) entrave l’évaluation de l’efficacité de chaque médicament par rapport à l’absence de traitement. Enfin, la nature rétrospective de cette étude monocentrique introduit un risque de variables confondantes qui peuvent être difficiles à déterminer.
En conclusion, notre étude a démontré l’efficacité comparable dans le monde réel du remdesivir et du sotrovimab pour le traitement des patients à haut risque atteints de COVID-19 léger à modéré, malgré les différences dans les comorbidités de base et d’autres caractéristiques. Les thérapies antivirales et basées sur les anticorps étaient tout aussi efficaces pour réduire le risque d’hospitalisation et de mortalité des patients atteints de COVID-19 léger à modéré pendant la poussée de la variante SARS-CoV-2 Omicron (B.1.1.529).
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