Résurgence alarmante de l’épidémie du choléra en Afrique australe pendant la saison des pluies

Depuis le début de la saison des pluies en Afrique australe, l’épidémie du choléra a ressurgi dans plusieurs pays, aggravée par les conditions météorologiques extrêmes qui sévissent dans la région. Les fortes inondations causées par les pluies saisonnières et les cyclones tropicaux ont considérablement augmenté le risque de propagation du choléra, menaçant ainsi les efforts visant à éradiquer cette maladie d’origine hydrique. Cette infection intestinale mortelle, transmise par la consommation d’aliments ou d’eau contaminés par la bactérie Vibrio Cholerae, touche principalement les catégories sociales les plus défavorisées.

Au Malawi, l’un des pays les plus pauvres du monde et où le choléra est endémique, l’ONU a averti que le pays fait face à l’épidémie la plus meurtrière en 20 ans, avec plus de 1 600 décès et près de 60 000 cas signalés depuis mars 2022, selon l’OMS. Bien qu’une campagne nationale (“Tithetse kolera”) ait été lancée pour interrompre la transmission de la bactérie et réduire son taux de létalité, les précipitations excessives et le passage du cyclone Freddy ont entravé les efforts des équipes d’intervention et rendu difficile d’atteindre les personnes ayant besoin d’aide.

Au Mozambique voisin, six des 11 provinces sont touchées par l’épidémie de choléra, lequel a été multiplié par dix depuis février après le passage du cyclone Freddy. Les inondations qui en ont résulté ont exposé un grand nombre de puits à de l’eau contaminée par les débordements d’eaux usées. La situation n’est guère meilleure en Zambie, où le gouvernement a déclaré une épidémie de choléra dès janvier, et où près de 20 districts ont été identifiés comme des points chauds de l’infection.

La résurgence de l’épidémie de choléra en Afrique australe soulève des questions sur le système de santé des pays de la région, notamment en raison des tempêtes et des cyclones récurrents qui augmentent la propagation des maladies hydriques. Une lutte efficace contre le choléra requiert une coordination renforcée entre les pays de la région, en améliorant la détection, la riposte, l’accès au traitement et à la vaccination, ainsi que l’accès à l’eau potable et à l’assainissement.