Retour à Marrakech : Discussions sur la campagne de levée de fonds pour les habitats temporaires et les projets entrepreneuriaux liés à Folles sagesses

Retour à Marrakech : Discussions sur la campagne de levée de fonds pour les habitats temporaires et les projets entrepreneuriaux liés à Folles sagesses

Jeudi 02 novembre 2023, 07h47. Cette semaine, je suis à Marrakech où je suis arrivé hier soir. J’ai rencontré Kawthar Bouachrine, qui est à l’origine de tous les supports liés à Folles sagesses, l’Académie rurale d’excellence, ainsi que les visuels préparés pour les campagnes d’Amal Biladi depuis le séisme du 8 septembre.

Nous nous sommes rencontrés pour discuter de la campagne que nous allons lancer afin de lever des fonds pour les habitats temporaires, en particulier le modèle “Nouala” d’Ellie Moyal, pour accueillir de 100 à 300 familles dans les villages touchés par le séisme. Nous avons également discuté des modifications à apporter à Folles sagesses dans sa mise en page. Kawthar a conçu le site internet www.elmahdibenabdeljalil.com qui présente le livre, et nous sommes toujours heureux de nous rencontrer pour discuter de l’évolution de ce projet que nous avons conçu ensemble.

Nous avons également parlé de deux de ses projets entrepreneuriaux, Coding Kids et Lingo Sparks, qui vont rejoindre notre écosystème Amal Biladi et l’Académie rurale d’excellence. Ces deux entreprises vont nous aider à améliorer les compétences linguistiques des habitants des villages que nous accompagnons, ainsi qu’à familiariser les enfants et les adolescents des villages aux outils technologiques, y compris le codage.

Cette semaine, nous avons également assisté à la mise en place des premières nouala dans le village Aït Bourd, province d’Al-Haouz, en collaboration avec l’association “L’Arbre de vie” présidée par Zahra Hadad. “L’Arbre de vie” accompagne ce douar depuis plusieurs années sur différentes thématiques liées à l’environnement. Trois premières nouala ont été auto-construites par les habitants et sont désormais installées sur leurs propres terrains. Ces trois nouala ont été financées par “L’Arbre de vie” et ses donateurs et permettront à trois familles de passer un hiver plus clément. Suite à cette première expérience réussie, nous avons décidé de lever des fonds pour financer 100 à 300 nouala afin d’offrir un abri décent à ces familles pendant les mois à venir et de les protéger des difficultés de l’hiver.

Nous avons également initié un pilote d’accompagnement au soutien psychologique en partenariat avec “L’Art de vivre”. Une équipe de 12 personnes a été formée à Taroudant et a commencé ses premiers stages de respiration. Les résultats sont encourageants et les habitants des villages environnants, ainsi que les autorités, apprécient ces stages.

Je reviendrai sur ces deux sujets la semaine prochaine, ainsi que sur la planification des premières distributions des dons reçus de Toulouse. J’aimerais également parler des premiers pas de la mission de reconnaissance et d’étude de faisabilité pour la reconstruction d’un douar dans la province de Taroudant, commanditée par Amal Biladi à l’Académie rurale d’excellence et confiée à Kenza Belahnech, ingénieur en éco-construction et consultante en architecture de terre.

Ce rapport en cours d’élaboration sera partagé avec le plus grand nombre, car comme mentionné dans son introduction: “Aujourd’hui plus que jamais, il est crucial que tous les acteurs qui prétendent vouloir contribuer à la reconstruction physique et morale du patrimoine touché par le séisme et accompagner les populations sinistrées se doivent de collaborer étroitement pour le bien commun. Ce document est donc d’utilité publique et ne doit pas faire l’objet de rétention d’informations.” Il est souligné dans le rapport que les diagnostics réalisés jusqu’à présent visaient à évaluer la distribution de l’aide publique et ne peuvent pas servir de base pour décider quels bâtiments peuvent être réparés ou démolis et reconstruits.

Il est également rappelé que l’interdiction de faire des réparations soi-même a eu deux conséquences importantes: l’impossibilité pour les populations de retourner rapidement dans leurs habitations avant l’hiver et leur dépendance vis-à-vis des services publics ou des experts. Ces experts ne pourront pas examiner toutes les fissures dans tous les bâtiments touchés par le séisme pendant longtemps. Il est donc urgent de fournir aux populations les moyens de réparer elles-mêmes les maisons qui ont été légèrement endommagées, en respectant les normes parasismiques. Une solution serait de créer rapidement des contenus audiovisuels de vulgarisation scientifique montrant étape par étape les bonnes pratiques de la réparation (voire de la reconstruction) en matériaux naturels tels que la pierre, la terre, la chaux, le bois, les roseaux, etc. Ces contenus pourraient être diffusés à la fois à l’échelle nationale et sur les réseaux sociaux.

Il est indispensable de réaliser un diagnostic technique détaillé et pluridisciplinaire, bâtiment par bâtiment, village par village, en matière de matériaux naturels et de génie parasismique. En réponse à cette recommandation, l’Académie rurale d’excellence a déjà commencé à mettre en place une équipe d’experts pluridisciplinaires pour mener à bien ce projet. À suivre.

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.