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RETRO 2024 – Comment est perçu le port de l’uniforme à l’école, trois mois après son lancement à Reims et Châlons ?

by Nouvelles

Fin 2024, France Bleu Champagne-Ardenne revient sur les événements marquants des douze derniers mois dans la région. Et si, en cette période de fêtes de fin d’année, les élèves sont en vacances, la rédaction a choisi de prendre en charge l’école. Depuis le jeudi 5 septembre 2024, les élèves doivent porter l’uniforme dans cinq écoles de Reims et deux écoles de Châlons-en-Champagne. Les deux villes participent une expérimentation de deux ans, destinée à lutter contre le harcèlement et les discriminations scolaires.

Trois mois après le lancement de cette expérimentation, la tenue semble bien acceptée par les étudiantsnotamment dans les écoles Jacques Sculpteurs de Reims. “C’est très bien et c’est la bonne taille” » assure fièrement Ali, en exhibant son chemisier bleu marine caché sous son manteau d’hiver à la sortie de l’école. “Elle est belle”, ajoute sa cousine Sema.

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Quant à Keili, élève de CE1, elle affirme déjà avoir remarqué une réduction des moqueries et du harcèlement, grâce à ces polos, sweat-shirts et pulls bleu marine gris, sur lesquels un écusson est brodé. Et tous les trois disent que si on oublie la tenue unique, “ce n’est pas grave”, leur maître ou maîtresse fait simplement un petit rappel à l’ordre, “mais ils ne crient pas.”

Des parents convaincus par la théorie, mais plus sceptiques quant à la pratique

Les parents, rencontrés lundi 2 décembre à la sortie des écoles des Sculpteurs Jacques de Reims, sont également unanimes sur le port de l’uniforme. Même ceux qui se disaient “réticent” au début, ressentez aujourd’hui “convaincu”. Cindy, maman de deux jeunes garçons, raconte notamment que “Les enfants ne regardent plus vraiment ce qu’ils portent”. Elle dit qu’elle apprécie “ces valeurs que nous leur inculquons, avec le fait qu’ils sont tous sur le même pied d’égalité”.

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Ils sont cependant confrontés à quelques problèmes techniques. “Les polos c’est bien, mais quand il fait zéro degré, c’est un peu compliqué” note une mère, qui souhaiterait également que sa fille aînée ait “un peu plus” juste deux sweat-shirts. Quant aux plus petits, à la maternelle, certains parents sont responsables de “problèmes de taille”, avec des chemisiers dont les tailles ne commencent qu’à quatre ans et à qui “il faut faire des poignets sur les manches“. Malgré cela, la plupart des parents jouent le jeu. Mais alors que va-t-il se passer ? A quoi va servir cette expérience ? Autant de questions auxquelles les fédérations de parents disent ne pas avoir de réponse.

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Comment quantifier les effets de l’expérimentation du port de l’uniforme ?

Comment mesurer les effets de cette expérience du port de l’uniforme ? Le FCPE de Reims ne dispose actuellement d’aucun “aucune idée”. Isabelle Duyme, présidente de cette fédération de parents, indique qu’elle des échanges réguliers avec la mairie de Reims mais assure qu’elle est “on attend clairement un retour de l’Education Nationale pour avoir une grille commune entre les différentes collectivités qui ont mis en place ce système”.

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Elle note également qu’il y avait “de nombreux changements au sein du ministère de l’Éducation”, ces derniers mois. Un avis partagé par le représentant de la FCPE de Châlons-en-Champagne, où deux écoles participent à cette expérimentation. “J’aimerais connaître les critères utilisés pour voir les effets de cette expérience, insiste Sébastien Soulas, mais est-ce vraiment la priorité du ministère ? C’était une idée de Gabriel Attal, et il est parti depuis un moment.»

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L’expérience, “trop ​​chère”, ne sera probablement pas étendue à d’autres écoles

L’expérimentation durera jusqu’en juin 2026. Mais il ne sera pas, a priori, étendu aux autres écoles de Reims. La mairie soulève une question de coût. Elle a déjà dépensé 140 000 euros pour des tenues étudiantes de cinq établissements d’enseignement. A Reims, un point étape est prévu au printemps 2025.

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Du côté de Châlons-en-Champagne, la situation est similaire. Si Sabine Bourg-Broc, adjointe au maire de Châlons chargée de l’Éducation, constate que “le climat s’est apaisé grâce à une réduction du harcèlement vestimentaire”, elle explique que l’expérimentation de la tenue unique, dont une partie est prise en charge par l’Etat, a coûté à la Ville 130 000 euros pour cette première année.

La FCPE de Châlons-en-Champagne estime que cet argent pourrait servir à améliorer autrement le climat scolaire. Sébastien Soulas souhaite « mettre les humains devant les étudiants », et déplore un manque d’enseignants, d’infirmières et même d’AESH. Il assure également que si cette expérience était généralisée au niveau national, cela coûterait “entre deux et trois milliards et demi d’euros”.

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