Lancé en juin 2023, le projet Bio’Occ vise à mieux former les jeunes à la production de biomédicaments, des médicaments faits “à partir du vivant” qui pourraient révolutionner le traitement de certaines maladies. Valérie Planat, enseignante-chercheuse spécialiste des thérapies cellulaires à l’Université Toulouse III – Paul Sabatier, est responsable du projet.
Qu’est-ce que le projet Bio’Occ ?
Nous allons former les étudiants d’Occitanie aux métiers dont on a besoin pour créer des biomédicaments. Le projet est porté par l’Université Toulouse III – Paul Sabatier en coopération avec l’Université de Montpellier, l’Insa Toulouse et l’usine-école du groupe IMT et l’Education nationale. Nous travaillons aussi avec les industries pharmaceutiques occitanes, l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et la région.
Que sont les biomédicaments ?
Ce sont des médicaments produits à partir d’organismes vivants. Ce peut être des cellules animales, des levures ou des bactéries. On peut par exemple faire produire des protéines à une bactérie, que l’on utilisera ensuite comme un médicament, ou donner directement une cellule ou un gène à un patient. Ces techniques innovantes peuvent être très puissantes et pourraient permettre de soigner de nouvelles maladies.
Quelles maladies espère-t-on soigner grâce aux biomédicaments ?
La recherche se concentre sur le traitement des cancers, des maladies chroniques et de plusieurs pathologies sans solution aujourd’hui. Il faut de plus réussir à mieux guérir les maladies liées au grand âge, comme les maladies neurodégénératives ou cardiovasculaires, car nous vivons de plus en plus vieux.
Comment ces nouveaux médicaments sont-ils testés ?
Il y a déjà des hôpitaux en Occitanie qui font des essais cliniques de biothérapies. L’essai sur des humains est la dernière étape après des tests en laboratoire et sur des animaux. L’avancée de la recherche permettra peut-être de remplacer les tests sur les animaux par des tests faits sur des reconstitutions de tissus humains et par modélisation informatique.
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Concrètement, qu’allez-vous faire en Occitanie ?
Nous avons quatre axes d’action : adapter les formations scientifiques existantes selon les demandes des industries pharmaceutiques ; créer des nouvelles formations spécialisées dans les biothérapies ; améliorer le dialogue avec les industriels ; communiquer sur ces nouveaux métiers auprès des plus jeunes. Nous voulons aussi sensibiliser la population à ces nouvelles technologies de la santé, car comme elles sont méconnues, elles peuvent faire peur.
Comment le projet est-il financé ?
Nous avons répondu à un appel à projets du Plan France 2030 dont une des priorités est de développer les biothérapies. Le projet a été lancé en juin 2023 et durera cinq ans, avec un budget de presque 9 millions d’euros, dont 4,3 millions de subventions publiques.
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2024-03-17 09:49:00