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Revue de « Cassettebanden » au Riksteatern

by Nouvelles
Revue de « Cassettebanden » au Riksteatern

Théâtre

« Kassettbanden »

de Chrystèle Khodr

Réalisation : Chrystèle Khodr et Nadim Deaibes. Scénographie et éclairage : Nadim Deaibes. Son : Ziad Maoukarzel. Riksteatern, Hallunda. Première de la tournée Sollefteå 23/2. Joué en arabe, sous-titré en suédois. Durée de jeu : 1 heure 10 minutes.

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« J’ai l’histoire devant moi. C’est ce que je vais maintenant raconter. » C’est ainsi que le célèbre acteur et metteur en scène libanais Chrystèle Khodr commence sa représentation au Théâtre National, un monologue à plusieurs voix joué en arabe sous-titré en suédois. « J’ai l’avenir derrière moi. » L’histoire et le récit – le même mot dans plusieurs langues – se créent mutuellement. La perspective inversée éveille l’auditeur.

Sur scène, l’enchevêtrement des cassettes scintille comme un bijou accroché au magnétophone. Khodr tire quelques rubans sur la scène et crée une pièce élimée pour son histoire. Il s’étend entre la Suède et le Liban et s’étend sur près de 50 ans.

När Chrystèle Khodr tous les six ans, son père se rendait en voiture de Beyrouth à Stockholm pour ramener les cendres de son frère à la maison. Bien plus tard, elle a retrouvé les cassettes que son oncle avait envoyées de Suède au Liban. Des extraits de ses lettres audio sur l’exil après la guerre du Liban peuvent être entendus dans le collage de voix autour duquel Khodr construit la performance.

Chrystèle Khodr dans “Kassettbanden”. Photo de : Danish Saroee

L’autre voix importante appartient, dans les interviews radiophoniques, à l’infirmière suédoise Eva Stähl. Elle a travaillé dans le camp de réfugiés palestiniens de Tel el Zaatar. Lorsque celui-ci tomba, après deux ans de guerre, lors d’un des nombreux massacres perpétrés par les milices chrétiennes du Liban, elle fut grièvement blessée et perdit son mari et leur enfant à naître. Lorsqu’elle est revenue à Beyrouth 20 ans plus tard pour le mariage de la nièce de son mari, de nouvelles bombes ont réduit à néant la fête de mariage. (Le film sur Eva Stähl, « Tel al Zaatar – le chemin du retour » a reçu le prix Ikaros du SVT en 1997.)

Le ton de Khodr est légèrement clarifié, le monologue est un acte de souvenir et non un acte d’accusation.

Suivre et se souvenir de tout ce qui est décrit dans le monologue de Khodr n’est pas simple, mais l’intérêt de la mise en scène de Khodr ne l’est pas non plus : ses voix entrelacent dans une mémoire collective les fléaux du peuple palestinien à cette époque, fléaux que, sans être évoqués ici, nous je sais que cela continue. Le ton de Khodr est légèrement clarifié, le monologue étant un acte de mémoire et non un acte d’accusation. Ainsi parle celui qui n’a pas de quoi avoir honte et qui refuse d’argumenter sur ses blessures.

En renouant avec la perspective inversée, elle retourne à nouveau notre regard lorsqu’elle termine le monologue par la question des enfants à leur mère : « Quand la guerre cessera-t-elle de penser à nous ? »

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2024-02-22 11:06:40
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#Revue #Cassettebanden #Riksteatern

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