2024-02-27 22:03:03
Le Régime a été tourné en partie en Autriche, dans le somptueux et doré château de Schönbrunn, la résidence d’été historique des Habsbourg. Les montagnes sont visibles en arrière-plan, mais la géographie est moins importante que la géopolitique. Alors que son pays est initialement sous la coupe économique des États-Unis, Elena commence à jouer l’Est contre l’Ouest et tente de s’associer avec la Chine. Au fur et à mesure que l’histoire avance et qu’elle devient de plus en plus déséquilibrée, la série équilibre habilement la comédie et le drame, empiétant sur les connexions du monde réel de manière légère. Stephen Frears (The Queen) a réalisé les épisodes un, deux et quatre, et Jessica Hobbs (The Crown) les trois autres, et les deux réalisateurs nous attirent en douceur dans ce monde aux yeux de coq qui fait de l’ombre au nôtre.
Elena ne ressemble pas à un leader mondial en particulier mais à plusieurs personnalités. Vladimir Poutine vient inévitablement à l’esprit, surtout quand on voit ses rivaux arrêtés et emmenés en prison, ou ses complots visant à envahir un pays voisin, prétendant que c’était le sien depuis le début. Deux ans après l’incursion russe en Ukraine, les parallèles sont impossibles à ignorer. Mais il y a aussi un brin d’Eva Peron, plus de la comédie musicale Evita que de l’histoire, dans son look de blonde glam et ses discours au balcon devant ce dont elle est convaincue être un public adorateur. Et nombre de ses tendances autoritaires sont génériques. Elle surveille les citoyens ordinaires. Elle se fait passer pour une populiste, prononçant un discours debout dans un champ de choux pour montrer son lien avec les agriculteurs. Elle manipule les médias, proférant des mensonges flagrants et donnant des spectacles criards, dansant et chantant Santa Baby comme message vidéo de Noël au pays. Le bon goût n’est pas son fort. Ce ne serait pas une surprise de la voir colporter des baskets dorées, comme Donald Trump.
Mais l’histoire devient de plus en plus sombre à mesure qu’elle se dirige vers une fin qui donne à réfléchir, pas nécessairement celle que l’on pourrait penser arriver. En cours de route, Hugh Grant apparaît dans l’épisode quatre en tant que prédécesseur de gauche d’Elena. Grant rend ce personnage surprenant rusé et compliqué en seulement quelques scènes. C’est dommage qu’il n’apparaisse que dans cet épisode unique et remarquable. Andrea Riseborough incarne la gérante du palais, essayant craintivement de plaire à Elena afin de protéger son petit fils. Martha Plimpton apparaît dans un épisode dans le rôle d’une sénatrice américaine, dont le face-à-face avec Elena est un délicieux modèle, des deux côtés, pour ne pas dire ce que l’on veut dire mais pour être parfaitement clair. Ah, la diplomatie.
Du début à la fin, la vision du Régime sur la vie politique réelle et sur l’état du monde est profondément cynique, mais ce n’est pas difficile à croire.
★★★★☆
The Regime sort le 3 mars sur HBO et Max aux États-Unis et le 8 avril sur Sky Atlantic et NOW au Royaume-Uni.
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