Les sprays nasaux décongestionnants peuvent-ils créer une dépendance ? Dans un certain sens, oui : ceux qui les utilisent de manière incorrecte (c’est-à-dire pendant plus de 3-4 jours maximum et plusieurs fois par jour) risquent de développer ce qu’on appelle la « rhinite médicamenteuse » (ou congestion de rebond), une maladie grave et gênante. En pratique, plus vous utilisez le spray, plus votre nez se ferme et il est naturel d’augmenter le dosage pour se sentir mieux. Au contraire, le traitement doit être immédiatement suspendu et remplacé par des sprays salins ou, si nécessaire, des corticoïdes.
Dépendance physique
Ce n’est pas une véritable dépendance – explique Jonathan Bernstein, allergologue et immunologiste de Cincinnati, au New York Times -, car cela ne modifie pas la chimie du cerveau, mais l’utilisation continue de décongestionnants (sprays ou même gouttes nasales) augmente la sensation d’étouffement car elle aggrave l’obstruction des sinus paranasaux. La dépendance physique est donc un phénomène réel car, si on n’utilise pas le spray, on a l’impression de ne plus pouvoir respirer.
Vaisseaux sanguins
En pratique, les décongestionnants (également appelés vasoconstricteurs) limitent temporairement le flux sanguin dans les voies nasales, rétrécissant les vaisseaux sanguins afin que l’air ait plus d’espace pour circuler. Le risque est que les vaisseaux sanguins s’y habituent, gonflent dès que l’on arrête d’utiliser le spray et rendent les voies respiratoires encore plus étroites. Il est donc conseillé de les utiliser pour des affections temporaires, comme un rhume normal, et non pour des troubles prolongés comme des allergies ou une congestion chronique, également parce qu’ils peuvent provoquer des effets secondaires systémiques comme l’hypertension, des altérations du rythme cardiaque, des troubles urinaires, de l’anxiété. , insomnie, maux de tête, agitation. Ils doivent être utilisés avec prudence chez les patients cardiaques ou les personnes âgées et sont réservés aux personnes âgées de 12 ans et plus.
Lis les instructions
Aux Etats-Unis, la congestion par rebond est assez répandue et on estime que 9 % des personnes qui consultent un ORL ont ce problème. Il est essentiel de suivre les instructions d’utilisation décrites dans les notices d’information : la plupart des pulvérisations addictives ont une limite recommandée de deux pulvérisations par jour pendant trois jours maximum. Si l’on va au-delà, il existe un risque de congestion par rebond. Les sprays auxquels il faut prêter attention sont ceux classés comme décongestionnants nasaux, qui contiennent des principes actifs tels que la phényléphrine, l’éphédrine, la pseudoéphédrine, la naphazoline, l’oxymétazoline, la xylométazoline.
Sprays stéroïdes
Tous les sprays nasaux ne présentent pas de risque de dépendance. Ceux qui contiennent des stéroïdes (comme la mométasone ou la fluticasone) sont bons pour traiter la congestion à long terme car ils ne provoquent pas de rhinite médicamenteuse. Comme les décongestionnants, les sprays de stéroïdes réduisent l’inflammation nasale mais n’ont pas un effet aussi immédiat. Il faut donc patienter quelques jours avant de pouvoir à nouveau respirer normalement. Les sprays contenant des antihistaminiques sont également sûrs à utiliser et ne créent pas de dépendance : ils bloquent les récepteurs de l’histamine qui provoquent des démangeaisons, des éternuements et des larmoiements.
Sprays antihistaminiques
Les sprays antihistaminiques éliminent généralement les symptômes d’allergie plus rapidement que les sprays de stéroïdes, mais si votre nez est bouché, les stéroïdes sont la meilleure solution car ils agissent directement sur l’inflammation. Dans certains cas, il est possible d’associer des stéroïdes et des antihistaminiques : les deux peuvent également être utilisés de manière prolongée, sans risquer de congestion par rebond. Les sprays salins sont également efficaces : ils contiennent une solution saline (généralement à base de sel et d’eau) et non des médicaments. Ils peuvent réduire la sécheresse et aider à dégager les voies nasales des particules ou des germes responsables de l’inflammation.
Parlez à votre médecin
Toutefois, si la congestion ne disparaît pas au bout de quelques jours, il est préférable de contacter votre médecin puis éventuellement un allergologue ou un ORL. En général, avant d’utiliser tout médicament, y compris les médicaments en vente libre, il est préférable de demander conseil à votre médecin, également pour éviter d’éventuelles interférences avec d’autres médicaments que vous prenez.
2024-04-26 19:00:00
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