Ribéry, le délit de sale gueule

Franck Ribéry a dû se faire une raison. A 39 ans et miné par une blessure au genou, l’international tricolore a dû se résoudre à dire stop. Alors que son bail avec la Salerne court jusqu’en juin prochain, le natif de Boulogne-sur-Mer a décidé de résilier son contrat et de prendre sa retraite. La conclusion d’une carrière de plus de deux décennies, débutée à 18 ans en CFA et qui l’a mené sur le toit de l’Europe avec le Bayern Munich en 2013.

Pour de nombreux observateurs, l’ancien Marseillais aurait cette année-là mérité d’y ajouter le Ballon d’Or, mais les votants lui avaient préféré Cristiano Ronaldo et Lionel Messi, provoquant l’incompréhension de ses coéquipiers et des observateurs. « Franck fait partie de la longue liste des joueurs qui auraient dû l’avoir et qui ne l’ont jamais eu, regrette Sagnol. Mais il ne faut pas que ça reste une cicatrice pour lui, parce ce que ce n’est pas forcément un reflet de la réalité. Tout le monde sait qu’en 2013, le meilleur joueur en Europe, c’était Franck Ribéry. Point à la ligne. C’est normal qu’il en ait souffert sur le coup, parce que je pense que c’est un objectif », a confié à RMC  Willy Sagnol, son ancien partenaire au Bayern Munich et en équipe de France, ajoutant au sujet du Ballon d’Or : « Il faudrait qu’on se pose la question un jour de savoir pourquoi ça existe encore cette récompense individuelle dans un sport collectif. C’est ridicule. »

Mais à en croire l’ancien latéral droit, cet épisode du Ballon d’Or n’est qu’un exemple parmi d’autres du traitement injuste réservé au Tricolore. « Il y a eu un vrai délit de sale gueule en France par rapport à Franck, a asséné l’ancien Stéphanois. C’est inadmissible. Quand tu regardes en arrière tout ce qu’il a dû subir… Forcément, il a fait des conneries lui aussi, mais tout le monde en fait des conneries. On n’est pas des saints, hein. Il y a eu un vrai délit de sale gueule. Et même pour moi, qui étais son coéquipier, c’était parfois difficile d’entendre certaines choses. Quand tu le connais, partout où il est passé, il n’y a pas grand monde pour dire que Franck n’était pas un mec bien.»