Risques d’infections transmises par les animaux de compagnie : comment se protéger ?

Risques d’infections transmises par les animaux de compagnie : comment se protéger ?

Notre relation avec les animaux de compagnie a radicalement changé au cours des dernières décennies. Les gens n’ont jamais autant eu de chiens et de chats, mais aussi d’oiseaux, de tortues ou de poissons. Bien que vivre avec un animal domestique présente de nombreux bienfaits pour la santé mentale et physique, ces compagnons peuvent parfois être porteurs de maladies infectieuses pouvant nous être transmises. Cependant, le risque est faible pour la plupart des gens. Certaines personnes, comme celles ayant un système immunitaire affaibli ou les femmes enceintes, courent toutefois un risque accru de contracter une maladie d’origine animale. Il est donc important d’être conscient des risques et de prendre les précautions nécessaires pour éviter les infections.

De quelles maladies parle-t-on ? Les maladies infectieuses qui se transmettent de l’animal à l’humain sont appelées maladies zoonotiques ou zoonoses. On connaît plus de 70 agents pathogènes d’animaux de compagnie qui peuvent être transmissibles à l’humain. Dans certains cas, un animal atteint d’un agent pathogène zoonotique peut sembler malade, mais souvent, il ne présentera aucun symptôme visible, ce qui facilite la transmission car on ne soupçonnera pas que son compagnon est porteur de germes. Les zoonoses peuvent être transmises directement des animaux domestiques aux humains, par contact avec la salive, les fluides corporels ou les excréments, ou indirectement, par contact avec de la litière, de la terre, de la nourriture ou de l’eau contaminées. Des études indiquent que la prévalence des zoonoses associées aux animaux de compagnie est faible. Cependant, le nombre réel d’infections est probablement sous-estimé car de nombreuses zoonoses ne sont pas considérées comme “obligatoirement déclarables” ou peuvent présenter plusieurs voies d’exposition ou des symptômes génériques.

Virus, bactéries, champignons, parasites… Les chiens et les chats sont d’importants réservoirs d’infections zoonotiques (les agents pathogènes vivent naturellement dans leur population) causées par des virus, des bactéries, des champignons et des parasites. Dans les régions endémiques d’Afrique et d’Asie, les chiens sont la principale source de la rage, qui se transmet par la salive. Les chiens sont également porteurs de la bactérie Capnocytophaga dans la bouche et la salive. Celle-ci peut être transmise à l’humain par contact étroit ou morsure. La grande majorité des personnes n’en seront pas infectées, mais chez les personnes ayant un système immunitaire affaibli, cela peut occasionnellement provoquer une maladie grave, voire mortelle. Un décès de ce type a été signalé cet été en Australie-Occidentale. Au Canada, un homme de Sudbury, en Ontario, est décédé à l’été 2022, quelques jours après avoir été accidentellement mordu par son propre chien. Un certain nombre de maladies transmises par voie fécale-orale, telles que la giardiase, la campylobactériose, la salmonellose et la toxoplasmose, nous sont transmises par les chats. Il est donc particulièrement important de se laver les mains après avoir manipulé le bac à litière ou d’utiliser des gants pour le faire. Les chats peuvent également transmettre des infections par morsure ou griffure, notamment la maladie des griffes du chat, causée par la bactérie Bartonella henselae. Les chiens et les chats sont également des réservoirs de la bactérie Staphylococcus aureus résistante à la méthicilline (SARM), pour laquelle un contact étroit avec des animaux de compagnie est considéré comme un facteur de risque important de transmission zoonotique. Une bactérie qui peut provoquer des maladies graves, voire mortelles, chez certaines personnes se trouve dans la salive des chiens.

Les chiens et les chats ne sont pas les seuls animaux de compagnie pouvant contaminer les humains. Les oiseaux transmettent occasionnellement la psittacose, une infection bactérienne qui cause la pneumonie. Il a été établi que les tortues de compagnie peuvent transmettre la Salmonella à l’humain, en particulier chez les jeunes enfants. On a même observé un lien entre les poissons d’aquarium et diverses infections bactériennes chez l’humain, notamment la vibriose, la mycobactériose et la salmonellose.

Certains comportements sont plus à risque. Les contacts étroits avec les animaux – et certains comportements – augmentent le risque de transmission zoonotique. Une étude menée aux Pays-Bas a constaté que la moitié des propriétaires d’animaux de compagnie autorisent ceux-ci à leur lécher le visage et que 18 % d’entre eux permettent à leurs chiens de partager leur lit (ce qui augmente la durée d’exposition aux agents pathogènes que les animaux portent). La même étude a révélé que 45 % des personnes possédant des chats autorisent ces derniers à sauter sur l’évier de la cuisine. Un lien a également été établi entre le fait d’embrasser des animaux de compagnie et certaines infections zoonotiques. Au Japon, une femme a développé une méningite causée par une infection à Pasteurella multocida après avoir fréquemment embrassé le visage de son chien. Cette bactérie est souvent présente dans la cavité buccale des chiens et des chats. Les jeunes enfants ont souvent des comportements qui augmentent le risque de contracter des maladies zoonotiques, par exemple lorsqu’ils mettent leurs mains dans leur bouche après avoir touché leur animal de compagnie. Les enfants ont également tendance à ne pas se laver les mains de manière adéquate après avoir touché leur compagnon. Bien que toute personne ayant été en contact avec un agent pathogène zoonotique par le biais de son animal de compagnie puisse tomber malade, certaines personnes sont plus à risque de développer une maladie grave. Il s’agit notamment des jeunes, des personnes âgées, des personnes immunodéprimées ou des femmes enceintes. Si la plupart des gens infectés par le parasite de la toxoplasmose souffriront d’une maladie bénigne, celle-ci peut être mortelle pour le fœtus ou provoquer des malformations congénitales. Les jeunes enfants de moins de 5 ans sont plus exposés aux maladies zoonotiques et adoptent souvent des comportements qui augmentent le risque de contracter une infection de leur animal de compagnie.

Que faire pour éviter de contracter une maladie de mon animal de compagnie ? Un certain nombre de bonnes pratiques d’hygiène et de soins peuvent réduire le risque de maladie. Voici quelques recommandations : se laver les mains après s’être amusé avec son animal ou avoir manipulé sa litière ou ses jouets, ou après avoir nettoyé ses excréments ; ne pas laisser un animal domestique lécher notre visage ou une plaie ouverte ; surveiller les jeunes enfants lorsqu’ils jouent avec des animaux domestiques et les inciter à se laver les mains après ; porter des gants pour changer une litière ou nettoyer un aquarium ; humidifier les surfaces des cages d’oiseaux avant le nettoyage afin de réduire les aérosols ; empêcher les animaux domestiques d’entrer dans la cuisine (surtout les chats qui peuvent sauter sur les surfaces de préparation des aliments) ; se tenir informé des soins vétérinaires préventifs, y compris la vaccination et les traitements contre les vers et les tiques ; consulter un vétérinaire si l’on suspecte que son animal ne se porte pas bien. Les personnes présentant un risque élevé de maladie doivent prendre des précautions particulières pour réduire leur exposition aux agents pathogènes zoonotiques. Avant d’adopter un animal de compagnie, il est recommandé de demander l’avis d’un vétérinaire pour déterminer quel type d’animal convient le mieux à sa situation.
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2023-09-15 16:15:55

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