Gabriel Diallo n’était pas venu à Paris en touriste. En fait, le Québécois est passé bien près de signer deux premières dans sa jeune carrière, dimanche à Roland-Garros: remporter un premier match dans le grand tableau d’un tournoi majeur et le faire en comblant un déficit de deux manches à zéro.
Mais ce n’est pas arrivé. C’est finalement le revenant Kei Nishikori qui a triomphé au bout de 4 h 22 min, s’imposant 7-5, 7-6 (3), 3-6, 1-6 et 7-5. Grand maître des victoires en cinq sets (celle de dimanche était la 28e de sa carrière), le Japonais a fait fi de ses longs mois d’absence sur le circuit et a montré toute l’étendue de son expérience.
Diallo, 22 ans et professionnel depuis un an et demi, n’a toutefois pas à rougir de sa prestation. Loin de là. Puissant serveur, le Montréalais de 6 pi 7 po a aussi démontré face à l’ancien quatrième mondial qu’il pouvait être un habile retourneur.
Les deux premières manches auraient d’ailleurs pu – et même dû – tourner en la faveur du 166e joueur sur l’ATP, qui avait obtenu son billet pour le grand tableau en remportant ses trois rencontres de qualification, la semaine dernière.
Des occasions manquées
Chaque fois, Diallo a obtenu une, voire deux balles de set. Et chaque fois, Nishikori a fermé la porte comme savent le faire ceux qui ont longtemps figuré parmi les joueurs les mieux classés de la planète.
Sauf que Nishikori, 34 ans, n’a à peu près pas joué sur le grand circuit depuis trois ans. Sa dernière présence à un majeur remontait aux Internationaux des États-Unis 2021, ce tournoi où il avait atteint la finale, sept ans plus tôt.
Blessé notamment à une hanche, le Japonais avait fait l’impasse sur la campagne 2022. Cette année, il n’avait pris part qu’à un match avant de se présenter à Paris.
Un bon flair, puis…
Peut-être allait-il manquer d’essence dans son réservoir, surtout après deux manches âprement disputées. Et ça, Diallo l’a bien flairé. Aidé par une première balle de plus en plus efficace, le Québécois a survolé les deux sets suivants.
Le géant a même obtenu le bris tôt au cinquième, quelques minutes après que son rival a eu recours aux services du thérapeute sportif pour des traitements au dos.
Sauf que, voilà: à mesure que le soleil se couchait sur Paris, le jeu de Nishikori, lui, se réveillait. Et comme lors des deux premières manches, le 350e mondial a profité des largesses de Diallo en fin de set pour finalement s’imposer au terme d’une bagarre acharnée.
Une fin de match amère, certes, pour le Québécois qui avait toutes les raisons d’y croire.
Mais si Diallo n’a pas signé deux grandes premières, dimanche à Roland-Garros, il pourra à tout le moins se targuer d’y avoir mis les pieds, dans ce grand tableau, et d’y avoir laissé une belle carte de visite.
▶ Gabriel Diallo était le seul Canadien en lice à Paris, lors de cette première journée. Félix Auger-Aliassime (5h), Leylah Fernandez (vers 8h15), Denis Shapovalov (vers 8 h 30) et Bianca Andreescu (vers 9h) feront tous leur entrée en scène lundi.