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Roland-Garros: voici pourquoi lundi pourrait marquer l’histoire du sport

by Nouvelles
Roland-Garros: voici pourquoi lundi pourrait marquer l’histoire du sport

Depuis presque 20 ans, il fait trembler la terre de Roland-Garros. Rafael Nadal à Paris, c’est 14 titres, un record absolu, à jamais inatteignable. C’est 112 victoires contre trois défaites. Difficile de trouver, dans toute l’histoire du sport, un athlète qui aura montré pareille invincibilité en un lieu donné.

Lundi s’annonce donc comme une journée historique. Pas que pour le tennis, mais toutes disciplines confondues. Vers 9 h – peut-être un peu avant, mais peut-être un peu plus tard aussi –, Nadal foulera l’ocre du Philippe-Chatrier.

Pour une ultime fois? Peut-être. Sans doute, même. Car devant lui se dressera l’Allemand Alexander Zverev, la quatrième tête de série.

Zverev, le récent champion de Rome qui semblait en voie de pousser l’Espagnol jusque dans ses derniers retranchements en demi-finale, il y a deux ans, avant qu’une horrible entorse de la cheville ne le force à quitter le central sur un fauteuil roulant.

Le sort en a décidé autrement

L’affiche intrigante et relevée aurait pu donner droit à un excellent spectacle, dans deux semaines, lors du dernier dimanche du tournoi.

Le sort en a décidé autrement. «Rafa» pourrait faire ses adieux à sa terre lors du premier lundi de la quinzaine, lui qui n’y a jamais perdu avant la deuxième semaine.


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Depuis sa première participation en 2005, sa défaite la plus prématurée à la Porte d’Auteuil demeure celle contre Robin Soderling au quatrième tour, en 2009.

Ce jour-là, l’impensable s’est produit. À ses quatre premières présences à Roland-Garros, jamais Nadal n’avait eu à quitter le terrain le premier.

Bien sûr, ce jour allait arriver. À l’époque, on croyait toutefois que ce serait sous les frappes de Roger Federer, ou d’un jeune Novak Djokovic. Pas sous celles du 25e joueur au monde.

C’était peut-être seulement son cinquième Roland-Garros, mais déjà Rafael Nadal était entré dans la légende. Il allait en jouer 13 de plus, faire oublier l’accroc de 2009 en ajoutant 10 titres à son palmarès incomparable. Ses deux seules autres défaites à Paris auront, finalement, été sous les frappes de Djokovic.



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«C’est Rafa, tout est possible»

C’est ce qui nous ramène à lundi et à ce match à consonance historique. Un peu par la faute du système: blessé pendant la majeure partie de 2023, Nadal a chuté au 276e a sonné.

Son classement protégé lui a permis d’entrer tout de même dans le grand tableau de «son» tournoi. Mais pas d’être l’une des têtes de série, ce qui lui aurait permis d’éviter un choc avec l’un des favoris jusqu’à la troisième ronde.

«C’est du lourd pour un premier tour», a reconnu la directrice du tournoi, la Française Amélie Mauresmo. Avant d’ajouter: «Mais c’est le sport, tout est possible. Et c’est Rafa, tout est possible.»

Il ne faut pas remonter très loin pour acquiescer avec l’ancienne joueuse. Il y a deux ans, l’Espagnol remportait le titre sur un seul pied.



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L’autre, le gauche, était anesthésié pour faire taire la douleur récurrente causée par ce syndrome de Müller-Weiss dont il souffre depuis des années, et qui entraîne une déformation des os.

Ce fut à ce jour son ultime sacre, tous tournois confondus. Depuis ce dimanche de juin, Nadal a multiplié les pauses dans le but de se refaire une santé. Depuis deux ans, il montre une fiche de 17 victoires, contre 12 défaites.

Un surhomme sur ses terres

Mais Roland, c’est Roland. En ses terres, Nadal est un surhomme. «Il n’est pas le même, a pointé Zverev devant les journalistes. Sa balle devient plus rapide, son jeu de jambes aussi. Il est plus difficile de frapper un coup gagnant sur ce grand court où il a beaucoup plus d’espace.»

Nadal n’a pas confirmé, ce week-end, qu’il s’agirait de son dernier Roland-Garros. «Il y a de grandes chances, mais je ne peux pas le dire à 100%.»



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Sourire en coin, il se dit toutefois en forme, l’Espagnol de bientôt 38 ans. À l’entraînement, à tout le moins. Un entraînement où il a mis les bouchées doubles, voire triples, au cours des derniers jours, si c’est possible d’en faire encore plus que ses standards déjà hors normes.

Sous la pluie battante

Le quotidien L’Équipe relataitdimanche, que l’ancien numéro 1 mondial s’était entraîné pendant un long moment sous une pluie battante durant la dernière semaine. La scène est en apparence absurde dans ce sport où quelques gouttes poussent les joueurs au vestiaire.

Mais elle témoigne de cette inébranlable volonté de vaincre qui l’a guidé au fil des deux dernières décennies. S’il s’agit vraiment de son dernier Roland-Garros, Nadal aura tout tenté.

Ne vous attendez toutefois à une grande cérémonie si «Rafa» devait perdre ce match, lundi matin. L’Espagnol a refusé qu’on l’honore cette année.

L’émotion de cette rencontre au potentiel historique, elle sera ailleurs. Dans les points serrés et les poings levés, dans les gradins du central, dans le visage de Nadal une fois la dernière balle jouée.

Mais ce qui est sûr, c’est qu’elle sera forte, qu’importe le résultat. Que cette page d’histoire longue de 20 ans se tourne, ou que la terre tremble une fois de plus à Paris.

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