Rosario Rizzuto sur la recherche sur les microARN : chaque cible de nos cellules peut être affectée

2024-10-07 14:30:17

“Quelle merveilleuse nouvelle”, s’exclame-t-il Rosario Rizzutoprésident du Centre italien de thérapie génique et de médicaments à ARN, alors qu’il se dirigeait vers Bologne. Une récompense opportune et bien méritée car la découverte des deux lauréats du prix Nobel de médecine 2024, Victor Ambros et Gary Ruvkum, reconnaît le mérite des deux scientifiques américains pour avoir été les premiers à comprendre le rôle des microARN dans la régulation des gènes. « Un concept révolutionnaire – continue Rizzuto – parce que nous en savons beaucoup sur les gènes, mais sur ces gènes se trouvent des régulateurs qui établissent leur rôle dans la cellule et les deux gagnants ont compris que les microARN, qui étaient là mais pour lesquels aucune fonction, n’avaient pas un rôle décontracté mais fonctionnel. Quelques interrupteurs.”

Professeur, un rôle extrêmement important est celui de la régulation des gènes, qui peut être utile pour faire face – comme on commence à le faire – à des pathologies même très différentes. Sans parler du vaccin anti-Covid qui a fait prendre conscience à tous de son potentiel

“Le microARN est à tous égards un fin modulateur de l’orchestre de nos cellules. C’est vrai, l’ARN s’est fait connaître grâce aux vaccins à ARNm anti-Covid, obtenus de manière sensationnelle en moins d’un an. Mais le domaine des vaccins à ARNm n’en est qu’une petite partie.” du potentiel, car en réalité avec la découverte récompensée aujourd’hui, les microARN et les siARN, chaque cellule et chaque cible au sein de la cellule devient atteignable et peut être touchée ».

Pour pouvoir transformer le microARN en un projectile intelligent, il faut cependant bien identifier la cible…

“C’est bien sûr l’hypothèse de départ. Mais si je comprends quelle protéine particulière joue un rôle, par exemple dans un certain type de cancer, je peux imaginer des molécules de microARN capables d’atteindre cette protéine et de la corriger. Une stratégie qui vous permet “construire” une molécule plastique capable d’arriver directement là où elle doit aller, d’intervenir et de se dégrader immédiatement après.”

Vous vous en souvenez, à l’époque des vaccins anti-Covid, la crainte de certains, non étayée par aucune preuve scientifique, était que l’ARN puisse modifier le patrimoine génétique humain.

“L’ARN est une molécule biologique qui se dégrade très rapidement, exerce son action là où il faut puis disparaît. C’est une molécule sûre et ne modifie certainement pas le patrimoine génétique.”

Comment cela va-t-il nous aider à vaincre les maladies chroniques, à votre avis ?

“Nous avons besoin d’une action très ciblée. Plus nous serons capables d’être précis et d’identifier le mauvais mécanisme à l’origine d’une maladie, plus nous aurons de chances de réussir. Nous avons besoin d’une compréhension moléculaire de la maladie et d’une vaste chaîne d’approvisionnement capable de la transférer. cette technologie à la production de nouveaux médicaments. Ensuite, bien sûr, tous les objectifs ne sont pas à notre portée : agir sur le cerveau est plus compliqué que sur le foie”.

Avons-nous le potentiel dans notre pays pour travailler sur cette technologie ?

“Grâce aux fonds du PNRR, nous avons mis en place des structures de recherche de haut niveau mais il faut investir davantage et surtout assurer la continuité : je ne voudrais pas que les jeunes recrues que nous formons partent à un moment donné à l’étranger. Nous avons un gros potentiel mais des investissements sont nécessaires avec certitude.

Quels sont les domaines d’application les plus prometteurs de la technologie des microARN ?

“Toutes les maladies moléculaires par définition, comme le cancer, qui a pourtant de nombreuses cibles possibles. Mais aussi les maladies neurodégénératives, pour lesquelles nous ne disposons pas de traitements adéquats, les maladies métaboliques et cardiovasculaires, l’obésité, l’athérosclérose. Toutes les maladies inflammatoires du foie, comme comme la cirrhose, ou la fibrose pulmonaire, mais aussi la sarcopénie, qui provoque des chutes chez les personnes âgées et des thromboses dues à l’alitement, réduisant la qualité de vie”.

Pour un scientifique, c’est une sorte de salon du jouet : partout où vous regardez, vous voyez des cibles qui peuvent être touchées. Il s’agit de les trouver, les cibles…

“Dans l’identification des cibles, nous devons être d’une précision obsessionnelle. Mais cela ne suffit pas, il faut alors comprendre si le problème est une expression excessive ou, au contraire, une expression plus faible de certaines protéines. Il faut donc rechercher une surexposition, ou une sous-exposition. , comme cela arrive dans certains. Pour être clair : si je comprends qu’une protéine particulière est celle que je veux réguler alors j’introduis un microARN capable de désactiver la production excessive ou de former ces protéines s’il y a au contraire une sous-exposition, en bref capable pour l’allumer et l’éteindre.”

Dit ainsi, cela change vraiment les perspectives de la médecine future…

“Cela les change radicalement, et surtout cela change le temps entre la découverte et l’application thérapeutique. Ce temps a été considérablement raccourci. Grâce à une plateforme “typique” qui permet de baisser le cholestérol plutôt que d’inhiber la dégradation musculaire. Vraiment excitant”.

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