Ryanair annule des vols au départ de Berlin : les coûts mettent les compagnies aériennes sous pression

2024-08-28 20:37:00

Voyage en avion
Hausse des prix, baisse de l’offre : que se passe-t-il dans les aéroports allemands ?

Les affaires des compagnies aériennes en Allemagne, ici à l’aéroport de Berlin, deviennent plus difficiles

© AFP

La compagnie aérienne à bas prix Ryanair réduit ses services à l’aéroport de Berlin en raison de la hausse des coûts. Une facture de l’Association fédérale de l’industrie aéronautique allemande indique ce qui est ajouté au prix du billet.

Prendre l’avion est devenu nettement plus cher ces dernières années. Selon l’Office fédéral de la statistique, au cours du seul premier semestre 2023, les prix des vols vers d’autres pays européens étaient 31,9 % plus élevés que l’année précédente. Les compagnies aériennes ont répercuté la hausse des coûts sur leurs clients, en raison par exemple du prix du carburant et de l’augmentation drastique des salaires aux points de contrôle de sécurité. Mais cela atteindra ses limites en 2024 : les coûts continueront d’augmenter, mais la volonté de payer des clients n’augmentera pas dans la même mesure. Au premier semestre de cette année, les prix des vols européens n’ont augmenté que de 2,7 pour cent, selon les statisticiens. Cela pose des problèmes aux fournisseurs. Ainsi l’a fait Ryanair a annoncé cette semaine qu’elle retirerait ses avions de Berlin et supprimerait six liaisons de son programme.

De nombreuses connexions annulées

Il ne s’agit pas d’un cas isolé : en prenant l’exemple de Stuttgart, l’Association fédérale de l’industrie aéronautique allemande (BDL) montre à quel point l’offre des aéroports allemands se rétrécit. De 2019 à 2024, 17 liaisons vers des villes européennes ont été interrompues et sept seulement ont été ajoutées. La fréquence sur les liaisons existantes a parfois diminué de manière significative, par exemple vers Lisbonne, de plus de 70 pour cent. Alors qu’à peu près le même nombre de passagers partent désormais d’autres grands pays européens qu’avant le coronavirus, l’Allemagne est à la traîne : le trafic dans les aéroports allemands a atteint environ 83 % de la capacité de 2019 au premier semestre 2024.

La hausse des taxes touche particulièrement les compagnies low-cost comme Ryanair

La compagnie aérienne cite parmi les principales raisons la hausse des droits et taxes, c’est-à-dire les coûts qui sont notamment imputables à l’État. Ce n’est qu’en mai que la taxe sur les billets d’avion a augmenté de plus de 20 pour cent. Entre 15,53 et 70,83 euros sont désormais facturés par passager. Il existe également d’autres coûts, par exemple pour les contrôles de sécurité, qui passeront d’un maximum de dix à 15 euros en 2025. La BDL déplore que les impôts et taxes aient presque doublé en moyenne depuis 2020. En outre, à partir de l’année prochaine, les compagnies aériennes seront tenues d’ajouter initialement de petites quantités d’un carburant durable au carburant, qui est nettement plus cher que le carburant fossile. Tout cela frappe particulièrement les fournisseurs low-cost les plus calculateurs, car leurs clients surveillent de très près le prix. Selon la BDL, Ryanair, Easyjet et WizzAir n’avaient en 2019 que 71 % de leur offre de transport au cours des six premiers mois de l’année.

Dans les autres pays, les coûts aéroportuaires restent stables

La BDL a calculé les taxes et droits pour un vol intra-européen d’un Airbus A320 de 150 passagers. L’exemple s’applique à l’aéroport de Stuttgart : en 2019, les coûts s’élevaient à 2 389 euros ; Il s’agit désormais de 84 pour cent de plus, soit 4 404 euros. Sur ce montant, 2 330 euros ont été consacrés à la taxe aérienne, 1 716 à la redevance de sécurité aérienne et 358 au contrôle aérien à l’arrivée et au départ. Les augmentations de prix à Stuttgart sont supérieures à la moyenne, mais ne constituent pas un cas isolé. A Düsseldorf, selon l’association, les coûts ont presque doublé. Surtout, les décollages et atterrissages en Allemagne sont soumis à des niveaux de pollution bien plus élevés que dans d’autres pays. Le même vol aller simple avec Airbus à Madrid coûte 660 euros, soit seulement 3 % de plus qu’avant la pandémie.

En fin de compte, le client doit payer

Afin de continuer à réaliser des bénéfices, les compagnies aériennes ont toutes sortes d’idées. Par exemple, les bagages à main, autrefois gratuits, peuvent désormais coûter plus cher que le billet lui-même. Plusieurs compagnies low-cost en Espagne ont récemment été condamnées à un total de 150 millions d’euros d’amende pour des escroqueries particulièrement flagrantes. Des compagnies aériennes comme la Lufthansa imposeront à partir de l’année prochaine un supplément environnemental sur leurs vols, destiné à couvrir les « coûts supplémentaires toujours croissants ». Il est présenté séparément pour indiquer clairement aux voyageurs que ce n’est pas la compagnie aérienne qui paie, mais plutôt qu’elle paie pour réduire et compenser les émissions de dioxyde de carbone qu’elle provoque. En fin de compte, c’est comme n’importe quelle offre : soit le client paie tous les frais plus un supplément pour la compagnie auprès de laquelle il réserve. Ou bien l’offre diminue et disparaît à un moment donné – comme c’est actuellement le cas avec Ryanair à Berlin.



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