2024-06-17 20:43:01
Deux nouvelles différentes, apparemment éloignées l’une de l’autre. La Bourse de Londres revient d’abord en termes de capitalisation, après les dégâts causés par le Brexit, au détriment de Paris, où les prix s’effondrent en raison de l’instabilité politique. Le Cac 40, principal tarif français, a brûlé la croissance des 5 premiers mois de 2024 en raison des élections européennes et des conséquences du vote. Pour la première fois dans l’histoire, on a proclamé grève sur la Piazza Affari, les syndicats dénonçant un désinvestissement de l’Italie par le groupe Euronext. Que se passe-t-il? Pourquoi y a-t-il un lien ?
Une première partie de la réponse réside dans le poids que les décisions politiques reflètent sur les marchés financiers, la stabilité et la confiance alimentant la croissance et l’incertitude qui, au contraire, pénalise la valeur. La deuxième partie s’inscrit dans une lecture inverse et concerne le poids des structures financières en tant que moteur de la croissance économique et de la stabilité financière, avec des répercussions évidentes également sur la politique. Il n’est pas nécessaire de recourir à des évaluations nationalistes ou souverainistes pour souligner que le lien entre un marché boursier fort et l’économie de chaque pays est objectif. Forte, dans le cas de Piazza Affari, ne signifie pas qu’elle doit nécessairement être contrôlée par le capital italien mais qu’elle doit fonctionner.
Dans les raisons qui ont conduit à la proclamation de la première grève de l’histoire de la Bourse italienne pour le 27 juin prochain, on croit que ce n’est pas le cas. Elles vont de la “profonde préoccupation pour la stabilité de l’emploi sur le territoire national” à la “question salariale” car elle montre qu’il n’y a “aucune volonté de protéger le pouvoir d’achat des travailleurs italiens”. On passe par « l’organisation du travail de plus en plus fragile » et on arrive au dernier élément, peut-être le plus pertinent : « la gouvernance et la perte progressive d’autonomie directionnelle et stratégique des entreprises italiennes du groupe Borsa Italiana », avec « un transfert progressif de l’orientation stratégique du Groupe hors d’Italie”.
Londres a payé le Brexit, Paris l’instabilité politique et Milan risque de payer les choix d’un actionnaire, Euronext, qui, selon les syndicats, choisit de se délocaliser. Le thème sous-jacent reste le même : la politique et la finance doivent ramer du même côté pour produire de la valeur. (Par Fabio Insenga)
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