Les hélicoptères en miniature qui trônent derrière le bureau du nouveau préfet de Seine-Saint-Denis rappellent que Jacques Witkowski était encore il y a deux ans le directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises, donc à ce titre le patron des pompiers. Les nombreuses médailles qui pendent à l’uniforme qu’il a revêtu pour sa cérémonie d’installation ce mardi illustrent le parcours de cet ancien élève de Saint-Cyr, devenu officier supérieur de gendarmerie avant de se tourner vers la carrière préfectorale.
À 58 ans, Jacques Witkowski est désormais l’incarnation de l’État dans l’un des départements les plus pauvres de France. Nommé par décret du président de la République le 30 juin, il succède à Georges-François Leclerc, promu au poste de préfet de la région Hauts-de-France, dont il salue le « volontarisme » qui lui a permis d’obtenir « des arbitrages positifs ».
Le nouveau préfet de Seine-Saint-Denis occupait depuis deux ans le même poste dans l’Hérault. « J’arrive ici vierge de tous préjugés, annonce d’emblée l’ancien gendarme. Il faudrait être sourd et aveugle pour ne pas avoir conscience des enjeux de ce département. »
Vaccination, JO 2024 une renationalisation du RSA
Trois mots d’ordre guideront son action. « Je souhaite un État réactif, entame Jacques Witkowski. Un État qui relaie les dossiers le plus vite possible mais sans précipitation. » Le quinquagénaire insiste aussi sur la « lisibilité » des mesures qui seront prises et sur la « proximité » qu’il souhaite nouer avec les élus et les habitants. « Je vais beaucoup sur le terrain, et je souhaite que mes équipes aussi », dit-il, désireux de s’éloigner de l’image du haut fonctionnaire travaillant depuis « une tour bunkérisée ».
Installé en pleine reprise de l’épidémie de Covid-19, le nouveau préfet de Seine-Saint-Denis assure qu’il n’hésitera pas à prendre « des mesures de ralentissement adaptées » si la situation l’exige. « Mais il faut que ces mesures soient comprises », ajoute-t-il aussitôt. Pour l’heure, Jacques Witkowski entend rattraper le « retard » qu’accuse le département dans son taux de couverture vaccinale par « des opérations ciblées » et « l’augmentation de l’offre vaccinale ».
L’attendent aussi deux dossiers qui bouleverseront dans les années à venir le paysage de la Seine-Saint-Denis : les Jeux olympiques de Paris 2024 et le Grand Paris Express. Dans les jours qui viennent, le haut fonctionnaire se saisira aussi d’un enjeu majeur porté par le président du conseil départemental Stéphane Troussel (PS), la recentralisation du revenu de solidarité active (RSA).
« Nous attendons une décision imminente de la part du Premier ministre », glisse Jacques Witkowski. Cette expérimentation, qui débuterait au 1er janvier 2022, entraînerait la reprise par l’État du financement du RSA, compétence aujourd’hui dévolue aux départements. Les dernières discussions tournent autour d’une reprise par l’État de tout ou partie d’un impôt qui compenserait cette nouvelle dépense. Le préfet se dit « assez optimiste ».
2021-07-19 10:00:00
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