2024-10-11 12:41:00
Le passé et l’avenir des sciences de la santé passent par Salerne, qui a été identifiée pour 2024 comme lieu du 49e Congrès de la Société d’Histoire Internationale de la Médecine, prévu du 9 au 12 octobre avec la participation de 250 intervenants de 55 pays. L’événement comprend une variété de conférences, master classes et tables rondes, inextricablement liées à l’histoire de la Schola Medica de Salerne, considérée comme la plus ancienne de la culture occidentale et fondée sur la rencontre de connaissances scientifiques d’origines géographiques et culturelles diverses.
«Pendant de nombreuses années, l’école de Salerne a été véritablement au sommet de son expression», explique fièrement le Dr Giovanni D’Angelo, président de l’Ordre des Chirurgiens et Dentistes de la province de Salerne. «Notre objectif était avant tout de concevoir un congrès qui nous permettrait de regarder le panorama médical en dehors des schémas naturels de notre propre pays. Nous avons traversé tous les continents pour inviter des intervenants, cela a été un effort immense, mais au final nous avons eu un certain nombre d’invités venant de pays, par exemple, difficiles à imaginer. Parmi eux se trouvent également des Russes, des Ukrainiens, des Arabes, des Palestiniens et des Israéliens, démontrant que la culture agit également comme un élément de liaison. Si les gens sont disposés à se parler dans un langage médical, peut-être seront-ils également capables de se parler dans un langage politique. »
Avec plus de 100 interventions – y compris des rapports et des lectures – le congrès couvre d’innombrables thèmes et couvre non seulement des sujets technico-scientifiques mais aussi sociaux et culturels. Parmi celles-ci, il y a les grandes épidémies qui ont frappé les civilisations originelles de la culture occidentale moderne, avec une enquête qui part des solutions adoptées par la médecine ancienne et arrive à la manière dont elles ont été reçues par la poésie et le récit de l’époque. Un tour d’horizon détaillé sera également consacré à l’accueil de la médecine dans l’art, la bioéthique et les maladies infectieuses, tandis qu’un focus très attendu sera consacré à la médecine chinoise, qui verra la présence de quatorze intervenants de la République populaire de Chine. «Nous ne pourrions pas parler d’internationalité sans impliquer nos collègues chinois», confirme D’Angelo, «surtout pour le rôle qu’ils ont joué dans l’histoire de la médecine, afin d’analyser les aspects médicaux du présent et la complémentarité avec les aspects médicaux occidentaux. ».
L’intelligence artificielle est évidemment au centre de l’actualité, avec ses applications innombrables et urgentes dans le domaine clinique, mais aussi avec son approche critique des défis philosophiques et sociaux les plus pertinents du monde contemporain. De la technocratie – entendue comme la prédominance croissante des solutions technologiques dans les décisions médicales, sociales et politiques – au risque concret d’une limitation de la liberté de décision individuelle, le congrès vise à mettre en évidence le danger d’un réductionnisme anthropologique au profit de systèmes prédictifs de plus en plus envahissants. .
En réponse à cette tendance, un intéressant retour à une vision « humano-centrique » a été confié à la séance consacrée aux femmes pionnières de la médecine, professionnelles qui se sont battues à travers le monde entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle pour se tailler une place votre propre espace. Le congrès international a donc voulu raconter l’expérience de femmes têtues et courageuses, confrontées à un environnement éducatif et professionnel qui leur était totalement fermé. Parmi ces figures mémorables, une mention particulière doit sans doute être réservée à l’histoire de Trotula, l’une des premières femmes médecins du Moyen Âge occidental. Vivant probablement au XIe siècle à Salerne, Trotula fut non seulement une pionnière de la profession mais aussi une précurseur des questions sensibles pour les femmes, qui devront attendre près d’un millénaire pour recevoir l’attention méritée. Auteur de deux traités sur les maladies féminines et sur les traitements esthétiques, ce natif du DOC Salerne peut être considéré comme le lien entre passé et présent, la synthèse d’un congrès qui intègre histoire et contemporanéité pour dessiner plus clairement l’avenir d’une profession en constante évolution.
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