2024-01-06 15:06:04
Le deuxième ouvrage du réalisateur de « A Promising Woman » est une histoire de dépassement social avec une fascination narrative inquiétante. Avec un Barry Keoghan extraordinaire
Parmi les nouvelles les plus attractives, mais incommode pour un public qui ne veut pas être trop harcelé, il y a «Brûlures de sel» (Prime Video) deuxième ouvrage de la déjà décorée Emerald Fennell, auteur britannique de «Une femme prometteuse» (Oscar du scénario), de la série «Tuer Eve»actrice de « Barbie » et désormais réalisatrice et scénariste de cette histoire paradoxale et hypertrophique de dépassement social qui commence comme le Losey de “l’Incident”, continue comme Losey mais du “Serviteur”, continue comme Guadagnino (“Appelle-moi par ton nom”), fait une scène littéraire en pensant au non-héros immodéré du meilleur roman de Philip Roth (“Le Théâtre du Sabbat”, avec la citation d’un masturbation sur la tombe) et finit comme Pasolini dans «Teorema».
Tout sans intellectualisme certes avec une touche trash mais aussi un fascination narrative. Telles sont du moins les suggestions que suscite le visionnage du film de 131′ dans sa recherche effrénée de scènes clés et cultes, comme boire l’eau de la baignoire où le jeune monsieur se masturbait. Nous sommes à Oxford, l’Oxford des « History Boys » de Bennett, où il arrive sans argent, sans famille (il a deux parents toxiques), ni amis, le timide Olivier qui se lie d’amitié et tombe clairement amoureux du riche, beau et peut-être insaisissable Félix qui l’invite chez lui lors d’un long été chaud. La maison est un domaine, un château dans lequel brille une puissance infinie, une abbaye de Downton moins aristocratique, plus trash dans l’étalage vulgaire de la richesse et du luxe, col majordome aux yeux fins (citation de «Sorpasso») Appelé Duncan de façon shakespearienne; et surtout lorsqu’ils organisent une fête spécialement pour Oliver, qui peu à peu conquiert la famille, surtout soeur et mèreet aussi un invité espiègle, mais il est incapable de mordre Félix, ils pensent à une grande mascarade dans le style de “Le Rêve d’une nuit d’été”.
Toute la verité nous le saurons à la finmais le film, qui démarre en 2006 et se termine en plein Covid, est avant tout un étude sur la lutte des classes d’ailleurs géré dans une passion homosexuelle (mais aussi vice versa) et avec peu d’objectifs réformistes. C’est le charme de son mystèrecomme cela se produit également dans un beau roman britannique pendant la Première Guerre mondiale, “En mémoire” d’Alice Winn. Le compte bancaire avec le vieux manoir ou le sombre objet du désir l’emporte-t-il ? Le film est aussi la confirmation d’un réalisateur qui préfère les cauchemars, les obsessions, le collant aussi des mouvements psychologiques et faux, grâce également à un casting de luxe dans lequel le protagoniste de 31 ans, l’Irlandais Barry Keoghan s’affirme comme une star après les consécrations de Lanthimos « Le sacrifice du cerf » et McDonagh (« Les esprits de l’île ») et ressemble beaucoup au jeune Dustin Hoffmann, elle exprime très bien la duplicité d’un classe moyenne solitaire.
Mais autour de lui, personne ne fait de faux pas : le bel homme est l’Australien de 27 ans. Jacob Elordi, connu dans la série « Euphoria » et comme le Presley de « Priscilla » de Coppola, tandis que les trois femmes sont très bonnes : la mère Rosamund Pike, l’ami Carey Mulligan, l’ancienne Mme Bernstein et la jeune névrosée Alison Oliver. Beaucoup sont destinés à une mauvaise fin mais après quelques scènes de sincérité éhontée et de mensonges éhontés, unis pour toujours dans la duplicité d’un vérité insaisissable bien exprimé par la scène finale de la danse solitaire d’Oliver, désormais complètement nu.
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6 janvier 2024 (modifié le 6 janvier 2024 | 13h05)
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