Salvini gagne à Cutro. Ce qui n’est pas inclus dans le décret sur les migrants

Salvini gagne à Cutro.  Ce qui n’est pas inclus dans le décret sur les migrants

Rien ne change en termes de chaîne de commandement. Les erreurs qui ont conduit à la mort de 72 personnes dans le naufrage du Cutro restent sans contre-mesures politiques et organisationnelles. Sanctions plus sévères pour les passeurs, mais difficiles à appliquer. A proximité d’une protection spéciale. Pendant ce temps, 1 300 débarquent à Lampedusa

A Cutro la Ligue l’emporte et le compromis attendu entre poigne de fer et régularisation des flux de migrants ressort bien plus atténué par le chaotique Conseil des ministres d’hier. Dans le projet pré MDPcirculait hier matin avant la réunion de Calabre, la seule rumeur qui faisait allusion à une intervention organique et innovante était celle qui il renforce la surveillance de la mer et place la coordination des activités de sauvetage entre les mains de la Marine, et donc de la Défense. Mais le soir, cette norme disparaît du texte final approuvé à l’unanimité par le gouvernement. Le ministre Matteo Salvini obtient l’extraitlui qui en 2018 avait obtenu centraliser les responsabilités pour les efforts de secours au ministère de l’Intérieur. Rien ne change donc en termes de chaîne de commandement et paradoxalement c’est l’élément qui passe du CDM d’hier et qui concerne le plus étroitement le massacre de Cutro. Les erreurs – et peut-être les crimes, mais les enquêteurs le vérifieront – qui ont entraîné la mort de 72 personnes et des dizaines de disparus en mer demeurent sans contre-mesures politiques et organisationnelles. La reddition de Meloni sur le point se résume à une prétendue demande explicite, faite dans la journée, par le ministre de la Défense lui-même, Guido Crosetto, qui, selon le premier ministre, aurait spontanément pris du recul. De quoi apaiser le courroux de Salvini et de ses partisans.

Mais au-delà du thème des sauvetages en mer, il reste très peu de choses. Il se souviendra du Conseil des ministres de Cutro la seule « retouche » indirecte à la très contestée loi Bossi-Fini, le moins significatif. C’est lenouveau durcissement de la peine pour les passeurs notoiresqui sont à risque maintenant jusqu’à 30 ans d’emprisonnement pour ceux qui seront tenus responsables des naufrages causant la mort des personnes à bord. “Nous traquerons ces criminels dans le monde entier”, est la promesse de Meloni qui est pourtant candidat pour rester symbolique, presque autant que la plaque de marbre laissée à Cutro et commandée par le gouvernement, avec les mots de condamnation du pape gravés sur contre les trafiquants d’êtres humains.

Net de la résonance médiatique, il y a beaucoup de problèmes sur ce point. Lors d’une conférence de presse hier, le ministre de la Justice, Carlo Nordio, a déclaré qu’une extension de la juridiction italienne est en cours de création pour contester un crime commis par un étranger (le passeur) contre d’autres étrangers (migrants) dans les eaux internationales. Un crime dit « universel », qui pourtant exige que le “bateau soit dirigé vers la côte italienne”Nordio a précisé. Une condition difficile à établir avec certitude si l’on parle d’un bateau en pleine mer. Mais cela suffit à détourner l’attention générale sur la chasse au coupable. Aucune référence à cela les contrebandiers – à qui la norme est adressée – ils ne coïncident jamais avec les trafiquants – à qui s’adressait plutôt le Pape : les premiers sont les ouvriers, souvent contre leur gré, des seconds, qui restent impunis dans leur patrie. Pour confirmer que les passeurs, avec leurs “paraboles” (Rampelli dixit), suivent à peine les mises à jour du Code pénal italien, c’est le fait que tandis que Meloni était à Cutro, 1 300 personnes ont débarqué à Lampedusa. Des chiffres qui laissent présager le pire pour les mois à venir.

La victoire de la lignée salvinienne se dessine cependant avant tout dans la voix de l’accueil. Si la grande majorité de ceux qui sont morts sur la côte de Cutro étaient des personnes fuyant des pays comme l’Afghanistan et l’Iran, le gouvernement a décidé de réagir limiter davantage l’octroi d’une protection spécialecelle qui permet aux demandeurs d’asile, qui ne présentaient pas les caractéristiques pour obtenir ni le statut de réfugié ni la protection subsidiaire, d’obtenir un titre de séjour parce que ils risquaient d’être persécutés dans leur pays d’origine pour des raisons de race, d’orientation sexuelle, de religion, de nationalité, d’opinion politique ou d’appartenance à un groupe social. “Son cas avait été considérablement élargi : l’intention du gouvernement est de l’abolir et de le remplacer par une règle de bon sens qui correspond à la législation européenne pertinente”, a déclaré Meloni hier. Une mesure qui semble être dictée précisément par l’âme Ligue du Nord du gouvernement et c’est précisément sur ce point que, selon toute vraisemblance, ce que Salvini a défini comme l’intégration de certains aspects des décrets de sécurité dans la nouvelle disposition Cutro a eu lieu.


La loi Bossi-Fini, véritable nœud gordien de la politique migratoire italienne, reste intacte
. Au-delà d’une prolongation de trois ans du décret flux, jusqu’ici actualisé d’année en année, il reste peu de choses. La “ligne Rampelli” s’affirme, celle composée de migrants “qui ont des paraboles” et qui peuvent donc être dissuadés par leurs états de départ respectifs sur les dangers des “voyages illégaux” vers l’Italie. Et donc, le texte du décret prévoit l’octroi de permis pour ceux qui ont obtenu un diplôme de formation organisé par notre ministère du travail, mais seulement si les autorités de l’État de départ ont engagé des campagnes médiatiques pour dissuader les migrants de partir pour Italie.

Al chapitre rapatriementle gouvernement – ​​comme annoncé – décide de accélérer les pratiques “pour l’exécution des procédures” en autorisant de nouvelles dérogations au cahier des charges. Un moyen de construire plus de centres de retour plus rapidement mais avec moins de contrôles administratifs.

Enfin, dans le décret, une référence au lutter contre les agromafias. Le texte prévoit l’attribution du rôle d’agents ou de policiers au personnel de l’Inspection centrale pour la protection de la qualité et la prévention des fraudes dans les produits agro-alimentaires. Il s’agit de l’organe de contrôle du ministère de l’agriculture qui était jusqu’à présent chargé de réprimer les fraudes relatives aux produits agro-alimentaires et aux moyens techniques utilisés dans l’agriculture. Le doute se pose quant à la manière dont s’articuleront les responsabilités d’un organisme qui jusqu’à hier était chargé de contrôler les aliments pour animaux, les semences, les engrais. et produits phytosanitaires et qui, selon le décret, devraient être en première ligne contre l’embauche illégale.

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