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Vendredi 17 janvier 2025, 09:57
Sans être la traditionnelle étape flânerie et champagne du Tour de France sur les Champs-Elysées à Paris, la dernière journée du Dakar 2025 a été un défilé triomphal de ses candidats jusqu’à la ligne d’arrivée. Les 61 kilomètres chronométrés qui ont finalisé cette édition du raid le plus dur du monde ont servi à couronner les nouveaux champions, avec Daniel Sanders en moto et Yazeed Al Rajhi en auto.
Sur les deux roues, pas de surprises ni de frayeurs de dernière minute. Sanders et Schareina, sortis des derniers sur décision de l’organisation (ils ont établi que les 15 premiers classés le feraient), se sont promenés sans prendre le moindre risque dans la dernière boucle de Shubaytah. Le seul défi qu’ils avaient à relever sur les dunes difficiles du Quartier Vide était de ne pas tomber ou de subir un incident grave, et ils l’ont réussi.
Dans le cas de l’Australien, il s’agissait d’une ultime revanche après un Dakar presque parfait. Leader depuis le début, il réalise son premier « touareg », le 20ème et peut-être le dernier pour KTM en tant que constructeur officiel, puisque la crise que traverse l’entreprise autrichienne entraîne sa disparition pour des raisons pratiques. Sanders emboîte le pas aux légendes dakaroises comme Fabrizio Meoni, Cyril Despres, Richard Sainct, Marc Coma ou encore le plus récent Sam Sunderland ou son compatriote et bon ami Toby Price entre autres. Élevé sportivement chez KTM, à sa cinquième participation (deuxième avec la marque ‘pata negra’ après trois ans sous les couleurs de la filiale GasGas), Sanders touche à la gloire après avoir été rookie de l’édition dans laquelle il a fait ses débuts, 2021, un dur accident en 2022 qui l’a obligé à faire ses valises, un empoisonnement en 2023 et une 8ème améliorable en 2024.
Désormais, en tant que champion, « Chucky » (surnom personnel et marque commerciale du miel qu’il produit lui-même) devra prouver que ce Dakar n’est pas un coup de chance, mais l’aboutissement de nombreuses années de travail. «Quand je suis sorti des dunes, j’ai vu le bivouac et j’étais super nerveux. Je n’arrivais pas à y croire et toutes les émotions ont commencé à affluer. J’avais la ligne d’arrivée en vue… c’est le plus gros stress dans le monde du motocyclisme tout-terrain. Gagner l’enduro ISDE et maintenant le Dakar, c’est atteindre tous les objectifs que je m’étais fixés dans ma carrière. “C’est tout un exploit et c’est la récompense de beaucoup de travail acharné… surtout après ces dernières années où j’ai connu de nombreux revers”, s’est enthousiasmé le nouvel empereur du Dakar à moto.
À côté de lui sur le podium final, avec près de 9 minutes de retard, se trouvait Tosha Schareina. Le Valencien s’est définitivement confirmé comme le grand espoir espagnol après le départ de Joan Barreda et a mené son combat contre Sanders jusqu’aux derniers instants. Il a déjà prévenu jeudi, après la grande journée dans le désert de Rub al-Khali, qu’il avait été un peu en retard et que, peut-être, avec quelques minutes supplémentaires, il aurait osé ne pas respecter cette trêve officieuse que celle-ci est habituellement . jour. Au-delà du résultat, Schareina peut être plus que satisfait de sa progression sur le Dakar. En seulement trois ans, il est passé de l’absence de monture avec laquelle s’inscrire à celui de leader de Honda, puisqu’il a dépassé tout Adrien Van Beveren, finale de bronze au classement général ou le champion 2024, Ricky Brabec, cinquième, avec une solvabilité typique d’une référence vétéran.
Parmi les surprises positives de ce Dakar en termes espagnols, on retrouve la performance du très jeune Edgar Canet. A 19 ans, le plus jeune pilote de cette édition remporte la catégorie Rally2 et clôture sa première participation au raid avec une huitième place plus que mémorable, qui fait de lui le meilleur ‘rookie’ de 2025. Quand KTM s’est inscrit à la dernière minute pour participer au Dakar, les regards étaient nombreux, mais sous le patronage de légendes comme Nani Roma, qu’il considère comme un père sportif (il le accompagne depuis l’âge de 10 ans), il s’est confirmé comme un des grandes promesses de l’avenir.
L’Arabie Saoudite a déjà son champion
Yazeed Al Rajhi est l’exemple de la nouvelle élite saoudienne. Fils du cheikh Mohammed bin Abdulaziz Al Rajhi, l’un des hommes d’affaires les plus importants du pays et membre de l’entourage proche du prince héritier Mohammed bin Salman, il apparaissait il y a quelques années comme un candidat sérieux pour la victoire. Il lui suffisait que les « morlacos » d’en haut échouent pour conquérir la gloire sur le Dakar.
Dans ce cas, tout a été bouleversé. Entre une équipe officielle Toyota qui, malgré le plus grand nombre de représentants, n’a plus les premiers sabres et quelques Dacia et Ford qui naissent encore comme leurs propres structures, Al Rajhi a finalement eu de la chance. Toujours surexcité, le pilote vétéran de 43 ans a fait une belle différence en venant à bout de Henk Lategan la veille. Le Sud-Africain a été désavantagé à l’approche de ce Dakar, puisque, comme il l’a avoué jeudi, il n’a aucune expérience des dunes, terrain sur lequel s’est déroulée la dernière étape.
Il est temps de penser à 2026. Les vieux loups espagnols, Nani Roma et Carlos Sainz, reviendront dans l’arène un autre mois de janvier pour montrer qu’au Dakar, ils sont toujours candidats à tout et que Ford en vaut la peine. C’est peut-être la dernière danse des deux, mais avec eux peu osent clôturer une carrière légendaire.
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