C’était en juillet 2022, sous le cagnard, à Nantes (Loire-Atlantique). Des familles en détresse témoignaient. « Ma fille handicapée, expliquait Myriam Nael, une maman, bénéficiait d’un hébergement dans une maison spécialisée aux Sorinières. Avec huit de ses pairs, devenus ses amis, elle vivait des trucs chouettes. Mais la structure a fermé, faute de personnels en nombre suffisant. »
En septembre 2022, la situation n’est pas réglée, même si des solutions partielles ont pu être proposées. Deux autres exemples, à Montbert et à Treillières, toujours en Loire-Atlantique, des familles ont été invitées à reprendre certains jours et en alternance leurs enfants adultes, très lourdement handicapés. « Sur 1 800 postes, 150 sont vacants », souligne Arnaud Goasguen, le directeur de l’Adapei 44, qui gère plusieurs établissements prenant en charge des enfants et adultes handicapés.
« Les artisans de la cohésion sociale »
Partout en France, le secteur social et médico social a du mal à embaucher. « Une partie de notre personnel (les infirmières, les aides soignants, les éducateurs) a bénéficié, cette année, avec beaucoup de retard et après moult mobilisations, des augmentations (du Ségur) obtenues dès 2020, par le secteur du soin. Mais les administratifs, les services généraux, qui accompagnent les personnes fragiles ne sont toujours pas valorisés », regrette Alain Raoul, président de Ne dis pasprincipale organisation professionnelle des employeurs associatifs.
Deux millions de professionnels des dix millions de Français les plus fragiles. « Leur salaire de départ atteint à peine les 1 500 € net. Pourtant ces professionnels sont les artisans de la cohésion sociale. »
