Santé territoriale, Cendrillon numérique – Santé Digitale

Santé territoriale, Cendrillon numérique – Santé Digitale

2024-05-28 10:36:40

Malgré les fonds du PNRR et l’arrêté ministériel 77, la digitalisation des soins de proximité est encore insuffisante. La télémédecine et la gestion des transitions de soins ne suffisent pas à améliorer l’efficacité des soins de proximité.

Renforcer les soins de santé locaux, adopter de nouveaux modèles de soins. C’est l’objectif de la réforme territoriale de la prise en charge définie dans l’arrêté ministériel 77 et financée avec les fonds de la mission 6 du PNRR. Pourtant, en observant ce que font les territoires et les entreprises de santé, il semble qu’en matière de digitalisation, tout se traduise par l’adoption de la télémédecine et la gestion des transitions de soins par les Centres Territoriaux d’Opérations.

Pourtant, en lisant le décret ministériel 77, on découvre qu’il y aurait bien plus : le recours à la gestion de la santé des populations (médecine de population) et à la médecine d’initiative qui devrait être centrée sur le projet de santé. Pourquoi alors très peu ou pratiquement rien n’est fait dans ces domaines ? Les raisons sont différentes.

La première considération concerne l’état de la digitalisation des soins de proximité avant l’arrêté ministériel 77 et le PNRR. Alors que des fonds et une attention ont été consacrés à l’hôpital, à la recherche sur l’intégration de systèmes et à la construction de référentiels de documents (dossiers de santé) pour alimenter le dossier de santé électronique, le territoire a toujours été un environnement de soins de santé de second ordre pour le numérique. Ici aussi, comme à l’hôpital, il existe de nombreux systèmes qui, contrairement au premier, ne sont cependant pas intégrés. Il existe également une grande fragmentation des soins et de la pratique clinique. L’accent a été principalement mis sur la gestion des flux. Divers petits dossiers médicaux spécialisés, lorsqu’ils existent, alors que par exemple dans le cas des soins à domicile, l’important est de compter les accès des agents de santé et de gérer le reporting des coopératives qui réalisent les services. En bref, il n’existe pas de structure d’information sur laquelle mettre en œuvre les processus que prévoit la réforme territoriale de la prise en charge.

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Il n’est pas facile de réaliser le profilage des patients, base de la médecine des populations. Un premier obstacle est représenté par la vie privée, c’est-à-dire les limites que le Garant a fixées à cette pratique et les sanctions qu’il a imposées aux régions/entreprises de santé qui ont été les premières à tenter de la réaliser, même s’il faut dire qu’en plusieurs affaires ont ensuite gagné en appel. La crainte de sanctions et de blocages de la part de l’Autorité freine de nombreuses entreprises du secteur de la santé. Il faut dire aussi que les données disponibles aujourd’hui pour profiler les patients sont principalement quantitatives et proviennent de flux d’informations. Puisqu’il n’existe pas de référentiels cliniques territoriaux (CDR) contenant des données qualitatives, il est difficile d’estimer la classe de risque ou les besoins de soins des patients.

Par ailleurs, à de rares exceptions près, les systèmes de gestion de la « prise en charge » du point de vue du bien-être clinique font défaut. Des systèmes qui permettent aux médecins et aux infirmières d’avoir une « vue intégrée » des données du patient, des interventions et des activités planifiées et réalisées dans les différents milieux de soins, y compris l’hôpital, ainsi que des besoins et de la situation sociale du patient. Des systèmes qui permettent de définir des objectifs et donc d’avoir des indicateurs pour leur suivi. En effet, il ne suffit pas de définir ce qu’il faut faire pour un patient mais aussi de comprendre l’effet que produisent les traitements.

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A ces obstacles techniques, il faut ensuite ajouter des aspects culturels et organisationnels. Les « silos » qui composent les soins de santé locaux sont constitués non seulement de systèmes d’information mais aussi d’approches et de modèles d’organisation extrêmement fragmentés. L’intégration des soins est un paradigme plutôt qu’un paradigme technique, professionnel et organisationnel. L’offre de dispositifs territoriaux reflète une demande qui a toujours été de faible qualité et fragmentée en de nombreux domaines opérationnels. Une vision intégrée des soins locaux a fait défaut et continue de faire défaut. Il n’existe pas de dossier médical territorial intégré, chacun se débrouille avec ce qu’il a.

C’est pourquoi j’ai pensé analyser ces questions dans une série d’articles – c’est le premier – pour tenter d’expliquer comment un système de santé numérique moderne et efficace devrait être conçu et mis en œuvre dans la région. Si cela vous intéresse, suivez les prochains articles.

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