Saudi Aramco, arrêt des projets de développement pétrolier : les raisons du choix de Riyad

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Après des réductions répétées de la production pétrolière, l’Arabie saoudite réduit désormais sa future capacité d’extraction : Aramco a annoncé qu’elle annulerait son projet d’augmenter celle-ci de 12 à 13 millions de barils par jour. Une décision inattendue, pour laquelle la société n’a fourni aucune justification, sauf pour préciser que l’arrêt du développement des gisements n’était pas le résultat d’un choix autonome : les ordres venaient d’en haut.

Dans le communiqué des quelques lignes avec lesquelles elle a annoncé la nouvelle mardi 30, Saudi Aramco fait référence à « une directive du ministère de l’Énergie », qui lui ordonne de « maintenir la capacité maximale durable (MSC) à 12 millions de barils par jour et de ne pas continuer » pour l’augmenter.”

“Le MSC est déterminé par l’Etat sur la base de la loi sur les hydrocarbures”, précise la note, reportant les détails au prochain rendez-vous avec les résultats du budget 2023, prévu en mars. À ce stade, “l’entreprise mettra à jour ses orientations en matière d’investissements en capital” et peut-être (mais ce n’est pas acquis) donnera-t-elle également des indications supplémentaires sur les stratégies futures.

Riyad a déjà lancé il y a quelque temps d’importants programmes de diversification, pour rendre son économie moins dépendante du pétrole et se décarboner. Moins de vingt-quatre heures avant la déclaration d’Aramco, le ministre saoudien de l’énergiele prince Abdulaziz bin Salman, s’est adressé au public florentin de la réunion annuelle de Baker Hughes précisément pour rappeler les importants investissements du Royaume dans l’hydrogène et le gaz verts : « Riyad – a-t-il déclaré – ne veut pas être seulement un grand producteur de pétrole ».

L’arrêt du développement des gisements, décidé il y a seulement quatre ans, semble cohérent avec la nouvelle vision et est peut-être le signe d’une nouvelle reconnaissance du fait que les temps changent. Riyad ne tourne pas le dos aux fossiles, mais a signé les engagements de la Cop28 et semble déterminé à surfer sur la vague de la transition, sans renoncer à une position « forte » dans le nouveau paysage énergétique qui se dessine.