2024-08-14 09:40:00
Par Mauricio Sulaiman
Président du WBC – Fils de José Sulaimán
Les Jeux Olympiques de Paris 2024 sont terminés et, à mon avis, beaucoup de bonnes choses ont été accomplies en général au cours de cet événement qui est l’événement le plus important du monde du sport.
Le Comité International Olympique (CIO) a toujours eu entre les mains des décisions extrêmement compliquées, pour parvenir à un équilibre entre ce que dit la Lettre Olympique et les changements qu’il doit apporter pour maintenir l’intérêt des médias et des audiences, en plus des résultats financiers totaux et de l’intérêt des nouvelles générations, tant pour pratiquer divers sports que pour le public, pour suivre ces compétitions avec intérêt.
Je souhaite partager mes conclusions sur la boxe, car c’est le sport qui me préoccupe.
Ouf ! Par où commencer ? À ce jour, la boxe est exclue des JO de Los Angeles 2028. Un travail titanesque s’impose pour que notre sport soit présent aux JO dans quatre ans.
Pourquoi la boxe est-elle en dehors de la compétition ? À cause de la mauvaise gestion, de la controverse et même de la corruption de l’AIBA depuis des décennies. Le CIO a suspendu l’AIBA en tant que Fédération internationale de boxe, puis l’a définitivement expulsée. À l’heure actuelle, il n’existe aucune Fédération internationale reconnue par le CIO pour la boxe.
Que faut-il faire ?
La première étape consiste à faire en sorte que les fédérations nationales de boxe de nombreux pays rejoignent le nouveau groupe appelé World Boxing (WB), qui a déjà un chemin avec le CIO, et il ne manque plus qu’une affiliation suffisante de pays. Le Mexique, par exemple, n’est pas affilié à la WB, car il est toujours affilié à l’IBA (anciennement AIBA).
Que s’est-il passé en boxe à Paris 2024 ?
Dans l’ensemble, c’était une très bonne compétition de boxe olympique, il y a juste quelques points à discuter que je vais aborder ci-dessous.
Voici les conclusions les plus importantes :
· 32 pays ont remporté des médailles en boxe.
· L’Ouzbékistan a remporté cinq médailles d’or.
· Les États-Unis n’ont remporté qu’une seule médaille de bronze.
· La Chine a remporté trois médailles d’or et deux d’argent.
· Cuba n’a remporté qu’une médaille d’or et une de bronze.
· Seuls trois boxeurs professionnels ont participé et ils ont tous remporté des médailles.
· La boxe masculine se déroulait sans casque.
· Tous les jours de compétition ont affiché complet.
· Un classement très élevé à travers le monde prouve le grand intérêt de la boxe à travers le monde.
La boxe a été pratiquée lors de ces Jeux olympiques selon les règles de compétition de l’AIBA. Le CIO a décidé de ne pas s’impliquer dans les questions réglementaires lorsqu’il les a désavouées et a seulement nommé un comité interne pour gérer les questions de qualification et d’administration pendant Tokyo 2020 et Paris 2024.
L’enjeu le plus grave de ces règles imposées par l’AIBA, depuis Rio 2016, était de permettre aux boxeurs professionnels d’être éligibles pour combattre aux Jeux Olympiques.
Les raisons étaient très claires, commerciales, sans tenir compte le moins du monde de l’intégrité physique des athlètes et des graves répercussions que peut entraîner une telle mesure. La boxe n’est pas un jeu, c’est un sport de contact. Ici, on ne marque pas de paniers, ce n’est pas du golf ou du tennis, et on ne bat pas de records de temps ; c’est un sport de coups.
Ils ont essayé de convoquer Manny Pacquiao, Canelo Alvarez, Deontay Wilder et n’importe quel champion puissant, qui, sans aucun doute, aurait fait du mal à un jeune boxeur. La WBC a imposé une interdiction de deux ans à tout professionnel qui y participerait, et la mesure a été couronnée de succès ; seuls trois professionnels ont combattu à Rio 2016, et ils étaient de bas niveau.
En boxe, il est très important d’avoir un certain niveau de compétence. Au niveau professionnel, un débutant combat quatre rounds contre un adversaire similaire, puis six, huit et dix rounds, puis au niveau championnat, 12 rounds. Ou comme au karaté, où il y a des couleurs de rubans qui indiquent le niveau de cet athlète.
L’un de mes reproches à l’égard de Paris 2024 est que trois professionnels y ont participé, 2 hommes, tous deux originaires d’Ouzbékistan, médaillés d’or à Tokyo 2020, et qui ont sauté le pas vers le professionnalisme et sont invaincus. Évidemment, ils ont remporté l’or à ces Jeux Olympiques.
Le super-lourd, Bakhodir Jalolov, avec un record amateur de 104-14, et un record professionnel de 14-0, avec 14 KO, a battu l’Espagnol Ayoub Ghaofa, avec un record amateur de 37-24.
L’autre Ouzbek, Hasanboy Dusmatov, avec 124-13 (amateur), et 6-0 en professionnel, a battu le Français Billal Bennama, avec un bilan de 74-30.
La Brésilienne Beatriz Ferreira est repartie avec la médaille de bronze.
Cela ne pourrait pas être plus clair, AUCUN combattant professionnel ne devrait être autorisé à concourir aux Jeux Olympiques. Imaginez affronter un professionnel de haut niveau, un champion du monde, ce serait barbare.
Une autre règle que je trouve difficile à accepter est celle de retirer le casque des hommes. Plusieurs vainqueurs ont dû rentrer chez eux, étant sortis coupés et n’ayant pas pu participer au combat suivant.
Le Mexicain Marco Verde est sorti coupé au sourcil gauche et a dû se battre comme ça pour la médaille de bronze, et au final, cela donne un avantage non négligeable, un handicap de poids pour débuter avec un cut !
La question des femmes et le scandale qui a eu lieu à Paris à propos de deux combattantes et de leur problème évident de chromosomes masculins, j’en ai déjà parlé la semaine dernière.
Imane Khelif, d’Algérie, et Lin Yu-ting, de Chine Taipei, ont toutes deux remporté l’or.
La boxe est un sport mondial, c’est le sport national de nombreux pays, elle a été très suivie et joue un rôle important dans la société d’aujourd’hui. La boxe doit rester aux Jeux olympiques, soutenez-la de toutes les manières possibles
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