Scandale environnemental en Belgique : la ministre a-t-elle menti sur la contamination au PFAS ?

Scandale environnemental en Belgique : la ministre a-t-elle menti sur la contamination au PFAS ?

La ministre Tellier aurait-elle donc menti lors de son audition au Parlement de Wallonie de ce mardi, durant laquelle elle a affirmé ne pas avoir “reçu d’information de menace imminente pour la santé” ? “Je n’aime pas employer le terme ‘mensonge’ parce qu’il est très lourd de sens”, indique Jean-Luc Crucke. “Je crois que tout n’a pas été dit en commission et elle va sûrement devoir être réentendue dans ce que je pense être, a minima, une commission spéciale.”

Pour Jean-Luc Crucke, la ministre n’a pas pris ses responsabilités : “La responsabilité d’un ministre, c’est à la fois d’abord de communiquer convenablement et de manière pérenne, mais c’est aussi de prendre des décisions. Or, là, clairement, ça n’a pas été fait, ni en suffisance, ni avec le suivi utile.”

“On a l’impression qu’il y avait de la dissimulation. Une communication orale, ce n’est pas habituel. On ne fonctionne pas comme ça dans les gouvernements.”

Mardi, en commission, Jean-Luc Crucke a évoqué des “échanges oraux” lors d’un gouvernement. À l’été 2021, la ministre Tellier a expliqué avoir pris connaissance de suspicions de contamination au PFAS au niveau de Chièvres. Une communication orale qui a procuré “un sentiment bizarre” à l’ancien MR :

“C’est très rare d’avoir ce qu’on appelle ‘une communication orale’ au gouvernement. Pour comprendre le fonctionnement d’un gouvernement, c’est un point qui est inscrit à l’avance, avec un dossier qui est déposé, des intercabinets qui se réunissent, on échange les pièces, on discute et puis on vient avec une proposition. Dans ce cas-ci, ça n’a pas été le cas. En dernière minute, il y a eu une communication et cette communication a parlé de ‘soupçon’. Ça veut dire qu’après la ministre a dû instruire son dossier et lancer une demande d’information. On a l’impression qu’il y avait de la dissimulation. Une communication orale, ce n’est pas habituel. On ne fonctionne pas comme ça dans les gouvernements.”

Selon l’élu originaire de Frasnes-lez-Anvaing non loin des communes concernées par la pollution au PFAS, la Belgique est face à un scandale environnemental majeur. Avec son groupe Les Engagés, il demande dès lors une commission spéciale à la hauteur du pays, et pas seulement sur ces dossiers locaux : “On doit en connaître l’ampleur. J’ai du mal à penser que ça va juste se limiter au Hainaut. Des PFAS, il n’y en a pas qu’en Hainaut. On sait qu’il y en a en Flandre aussi.”

Si la Société wallonne des eaux (SWDE) était au courant, le cabinet l’était probablement, selon Crucke

De nouvelles révélations dévoilées ce mercredi par la RTBF montrent que la Société wallonne des eaux (SWDE) était au courant d’une contamination risquée de PFAS dans l’eau potable en Wallonie. Une information qui “existait sans doute également au niveau de l’administration” pour Jean-Luc Crucke, qui demande que la clarté soit faite : “C’est pour ça qu’il serait intéressant d’avoir les échanges de courriers, en ce compris les ‘notes vertes’ entre les services de l’eau, entre l’administration wallonne et la ministre. Comment est ce que tout ça s’est échangé ? Quand on aura tous les documents, on pourra prendre position”.

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