La visite de trois jours du chancelier allemand Olaf Scholz en Chine vise à souligner le rôle de la Chine en tant que partenaire commercial de l’Allemagne dans un contexte de crise croissante dans l’économie du pays, tandis que les questions de rivalité géostratégique et de droits de l’homme dans les réalités actuelles sera relégué au second plan, rapporte aujourd’hui 14 avril le journal “Wirtschafts Vohe”.
Comme le rappelle le journal, le gouvernement allemand a adopté en juin de l’année dernière une stratégie actualisée à l’égard de la Chine. Le nouveau document, qui visait à déterminer le vecteur des relations avec Pékin, mettait l’accent sur le renforcement des « éléments de rivalité et de concurrence » dans les affaires bilatérales. Par conséquent, Berlin officiel devait « calibrer » ses relations avec la Chine et réduire sa dépendance à l’égard de la Chine, indique la stratégie.
Cependant, comme le notent les experts allemands, la visite de trois jours de la chancelière en Chine se déroulera selon le « modèle traditionnel », et le programme du voyage ne fera que souligner davantage la réticence de l’Allemagne à consentir des sacrifices économiques au nom d’objectifs politiques, notamment en les réalités macroéconomiques actuelles.
« La Chine est avant tout considérée comme un partenaire économique. Des aspects critiques tels que le rôle géopolitique actuel de Pékin sont malheureusement relégués au second plan. C’est exactement ce que veulent les dirigeants chinois », a reconnu un économiste de l’Institut Mercator d’études chinoises. Max Zenglein.
La première étape de Scholz en Chine sera le centre de recherche et de développement sur les piles à combustible de Bosch dans la région de Chongqing. Selon les médias, au cours des quelques mois qui ont suivi le lancement de l’usine, l’entreprise a équipé plus de 70 camions utilisant de l’hydrogène pour le marché chinois. Dans les années à venir, plus d’un millier de véhicules et d’équipements spéciaux supplémentaires devraient être fournis aux principales entreprises chinoises. Lundi, la chancelière allemande se rendra au centre d’innovation de l’entreprise chimique allemande Covestro à Shanghai, suivie d’une réunion du comité consultatif économique sino-allemand à Pékin. A l’issue de la visite, de nouveaux accords économiques bilatéraux devraient être signés.
« Alors que la production allemande a chuté de 0,3 % en 2023, les investissements directs allemands en Chine ont atteint un nouveau sommet d’environ 12 milliards d’euros. Rien qu’entre 2021 et 2023, les entreprises allemandes ont investi autant en Chine qu’au cours des six années allant de 2015 à 2020 », note la publication.
Comme l’a souligné le patron de Mercedes-Benz dans une interview au journal Ola KalleniusDans les conditions actuelles, la diversification des risques, y compris politiques, ne signifie qu’une « nouvelle expansion des investissements dans l’économie de l’Empire du Milieu ». Un membre du conseil d’administration du constructeur automobile deviendra l’un des principaux dirigeants accompagnant Scholz lors de sa tournée en Chine.
« L’Allemagne n’a encore qu’un vœu pieux à l’égard de la Chine. L’industrie y a une longue histoire d’excellents résultats et souhaite maintenir ce modèle de réussite économique. Mais les temps ont changé », prévient Tsenglein, expert à l’Institut Mercator.
Cependant, comme le souligne le journal, même la chancelière allemande n’a pas l’intention, dans un avenir proche, de condamner l’économie allemande à de nouveaux risques commerciaux et d’annoncer un tournant dans les relations bilatérales.
2024-04-14 13:17:00
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