2023-08-10 16:10:00
La Violeta de Cazorla (Viola Cazorlensis), une sorte de plante endémique de la Sierra de Cazorla, à Jaén, Andalucía, est une plante pérenne qui préfère des endroits humides et sombres. Au printemps et au début de l’été, il propose des fleurs violettes ou violettes, avec une prolongation centrale sous la forme d’un tube ou d’un éperon très long, jusqu’à 3 cm de long, qui est rempli de nectar, un cadeau sucré pour les insectes des pollinisateurs que la visite. Cependant, il n’est pas facile d’aller au fond de l’éperon, il est nécessaire d’avoir une très longue langue. Une seule espèce, le Sphinx Colibrí (Macroglossum stetelatarum), est spécialement adaptée pour y parvenir.
Le Sphinx Colibrí doit son nom à sa façon de voler, c’est un papillon de flottement très rapide, capable de sauter rapidement de fleur en fleur, comme le ferait un colibri. Lorsqu’il trouve une violeta de Cazorla, il maintient son vol statique devant elle, étend son très long Firritrompa et le présente à travers l’éperon vers le bas pour extraire le précieux nectar. Les deux espèces bénéficient de l’interaction, les aliments insectes et, d’ailleurs, le pollen qui y adhère fertilise la fleur et favorise la production de graines.
La relation entre la Violeta de Cazorla et le Hummingbird Sphinx est un exemple d’interaction mutuelle directe,
Comme notre invité l’explique en parlant avec les scientifiques, Pedro Jordano, professeur de recherche à CSIC Dans la station biologique de Doñana. Cependant, bien que le violet de Cazorla dépend presque exclusivement de son pollinisant, le hummary sphinx est plus polyvalent et peut visiter des fleurs d’autres espèces végétales, des fleurs qui peuvent être visitées, à leur tour, par différentes espèces d’insectes, créant un réseau complexe d’interactions directes qui privilégier un écosystème entier. Il en va de même pour les réseaux mutualistes.
Toutes les relations entre différentes espèces ne sont pas si proches. Un insecte peut visiter de nombreuses fleurs différentes, certaines fleurs qui sont également visitées par d’autres pollinisateurs, dont certaines ne visitent jamais la première, peut-être parce qu’elles ne sont pas intéressées ou parce qu’elles ne coïncident pas avec eux dans leurs périodes de floraison. Ainsi, chaque espèce, en plus de ses relations mutualistes, est indirectement liée à de nombreuses autres espèces formant un réseau plus large qui englobe l’ensemble de l’écosystème.
Quelle est l’importance de ces interactions indirectes dans l’ensemble?
Une étude d’une équipe internationale de scientifiques, parmi laquelle Pedro Jordano participe, révèle que le succès ou l’échec d’une espèce dépend à la fois de l’espèce directement liée à celles-ci et de ceux qui y sont liés indirectement.
L’équipe a utilisé de nouvelles techniques analytiques appliquées à l’étude de 186 réseaux mutuels et des cas ont été identifiés dans lesquels les interactions indirectes semblent arrêter l’adaptation et le succès de la reproduction (fitness) de l’espèce. L’étude révèle que les espèces périphériques, c’est-à-dire les espèces ayant peu d’interactions, peuvent être blessées par des effets indirects, tandis que les centrales, avec de nombreuses interactions directes, ont tendance à en bénéficier.
L’une des conclusions les plus surprenantes est l’impact négatif des abeilles domestiques sur la diversité des pollinisateurs indigènes et des réseaux mutuels. Grâce aux simulations analytiques et aux données expérimentales sur le terrain dans le parc national de Teide, les chercheurs ont découvert que l’introduction des abeilles de miel réduit considérablement la forme physique des espèces indigènes, augmente les effets indirects et diminue les interactions directes.
Ces résultats soulignent la nécessité de considérer les interactions indirectes dans la conservation des espèces et de poser des préoccupations concernant la vulnérabilité des écosystèmes à la perte d’espèces et des interactions par l’introduction d’espèces envahissantes. Ils ouvrent également de nouvelles lignes d’analyse dans le processus de coévolution entre les espèces et mettent en évidence la complexité des relations dans les écosystèmes de grande diversité.
Nous vous invitons à écouter Pedro Jordano, professeur de recherche à CSIC à la station biologique de Doñana et professeur associé au Département de biologie des plantes et de l’écologie de l’Université de Séville.
Référence:
Leandro G. Cosmo, Ana Paula A. Assis, Marcus A. Aguiar, Mathias M. Pires, Valido Alfredo, Pedro Jordano, John N. Thompson, Jordi Bascompte & Paulo R. Guimaraes Jr. (2023). Les effets indirects façonnent la forme physique des espèces dans les réseaux mutualistes coevolués. Nature. Doi:
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