Sciences.com : Inondations. Projet Marconi. Nous parlons à José Maria Bodoque.

2015-05-20 11:39:43

Le projet MARCONI études améliorant la résilience des zones urbaines aux inondations.

Ceux d’entre nous qui, enfants, ont vécu dans des zones inondées ne peuvent pas l’oublier. Je me souviens très bien de l’immense surface d’eau qui cachait les terres agricoles, comme une mer immense d’où émergeait seule la maison de mes parents comme une île perdue. Lorsque l’eau s’est retirée, je me souviens de la bande brune que les eaux ont laissée sur les murs et les portes de la maison, le sol boueux, les matelas trempés et les livres perdus. Je me souviens très bien du dégoût de ma mère lorsqu’elle a vu comment le bois des chaises à lattes de ma grand-mère était détruit par l’eau. Mais cela semblait peu comparé au désespoir de mon père lorsqu’il voyait les récoltes perdues, les animaux noyés et les terres couvertes de boue et de bûches que les eaux laissaient derrière elles en se retirant.

C’était le bon vieux temps où le lit du fleuve Guadiana inondait occasionnellement les terres agricoles et les maisons. Puis furent construits les barrages, dont les réservoirs artificiels promettaient de mettre fin aux crues du fleuve, et ce fut le cas pendant un certain temps, même si un an le fleuve revint. Comme s’il voulait manifester sa résistance à la domination.

Il est essentiel de prévenir une inondation à temps pour sauver les vies et les biens des personnes qui vivent dans les zones inondées. Cependant, lorsqu’elle arrive, l’inondation n’est que le début des maux. Lorsque les eaux se retirent, la désolation surgit de tout ce qui a été perdu et, dans de nombreux cas, le travail pénible de recommencer. Il est important d’éviter les dégâts des eaux, mais réparer les dégâts et retrouver votre vie antérieure une fois la catastrophe survenue est encore plus important. Pour cette raison, des recherches telles que celles menées dans le cadre du projet sont cruciales. MARCONIcoordonné par notre invité d’aujourd’hui, José María Bodoque del Pozodocteur en Sciences Géologiques et secrétaire académique de la Faculté des Sciences de l’Environnement et Biochimie de la Université de Castille-La Manche.

José María Bodoque affirme qu’il n’y a pas deux inondations identiques. À un extrême se trouvent celles provoquées par les grands fleuves, comme les récentes crues de l’Èbre. Celles-ci peuvent être prédites à tel point que les experts peuvent même préciser l’heure du débit maximum lors de leur passage dans les différentes villes. A l’autre extrême se trouvent des inondations catastrophiques, comme celle qui a dévasté le camping Biescas, dans la province de Huesca, en août 1996, causant la mort de 87 personnes. Ces dernières sont de nature imprévisible et peuvent survenir soudainement, entraînant d’énormes quantités d’eau et de déchets à travers des cônes d’excréments généralement secs. Entre les deux extrêmes, il existe une infinité de possibilités dans lesquelles interviennent des facteurs très divers, comme la climatologie, la géologie, la géographie locale, l’urbanisme, la perception du risque par la population, etc.

Le projet MARCONI Son objectif principal est d’étudier la résilience des zones urbaines, c’est-à-dire la capacité de ces zones à se rétablir après une inondation. L’équipe de recherche est multidisciplinaire car les facteurs qui interviennent dans le lieu victime d’une inondation sont très divers. Y participent géologues, architectes, écologistes, psychologues, géographes, ingénieurs et économistes. Leur travail consiste à évaluer les risques de manière réaliste et à développer des méthodologies qui permettent de faire face aux incertitudes qui surviennent en cas de catastrophes de ce type.

Je vous invite à écouter les détails de ce projet expliqués par José María Bodoque del Pozo, docteur en sciences géologiques et secrétaire académique de la Faculté des sciences de l’environnement et de biochimie de l’Université de Castilla La Mancha.



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