2023-10-13 18:53:00
Après un matin pluvieux, je suis allé me promener sur le terrain. Une roche recouverte d’une fine couche verte, dense et spongieuse, a attiré mon attention, débordant de vie. J’ai été surpris, depuis la veille, après une longue période de sécheresse, la roche a montré une surface brune et manquante. Avec la petite loupe que je fais toujours sur mes promenades, j’ai soigneusement examiné cette couche de mousse. J’ai découvert un manteau velouté formé par un enchevêtrement complexe de minuscules plantes. Ceux-ci ne possédaient pas de feuilles, de tiges ou de racines telles que les plantes vasculaires traditionnelles, mais plus de structures élémentaires. En le touchant, j’ai senti sa douceur spongieuse et humide.
Normalement, les mousses passent inaperçues pour moi, comme pour beaucoup. Cependant, il avait récemment discuté avec Manuel Delgado Baquerizo, chercheur à IRNAI – CSIC. Au cours de notre discours, Manuel a partagé son enthousiasme pour les mousses, une passion que maintenant je comprends pleinement et que je partage dans l’interview que nous publions avec des scientifiques.
Manuel dirige le projet Braquette de la British Ecological Society. Dans ce projet international, de nombreux enquêteurs de 17 pays ont collecté des échantillons dans 123 écosystèmes, distribués dans tout le pays. Les écosystèmes étudiés couvrent une grande diversité de lieux, de l’Antarctique froide aux torrides déserts, à travers des environnements de latitudes intermédiaires dans les forêts, la toundra, les prairies ou les roches, soumis à une grande variété de conditions climatiques et d’utilisations de sol.
Les mousses, dit Manuel, sont cruciales dans de nombreux écosystèmes. Ils contribuent à la biodiversité, retiennent l’eau, empêchent l’érosion et enrichissent le sol. Bien qu’ils soient plus simples que les plantes vasculaires, ils peuvent même coloniser les roches nues. Malgré son importance, sa contribution écologique n’avait pas été évaluée à une échelle mondiale. Cependant, les enquêtes de Braquette Ils changent cette réalité.
Dans un «article récent, publié dans la revue Nature Geoscience»: l’équipe dirigée par Manuel Delgado présente certaines des conclusions fournies par le projet. Ils estiment que les mousses couvrent une surface similaire au Canada ou en Chine, étant particulièrement dominante dans la toundra antarctique. Cette énorme surface recouverte de mousse contribue aux dépôts de génération et de nutriments, permet des taux de décomposition élevés de matière organique et permet la capture et le stockage du dioxyde de carbone atmosphérique, une capture que les chercheurs cryptent à 6 430 millions de tonnes de plus que le sol nu. La quantité de carbone du sol associé aux mousses est jusqu’à six fois les émissions annuelles de carbone mondial de toute utilisation modifiée de la Terre dans le monde. La contribution des mousses est particulièrement importante pour soutenir plusieurs écosystèmes où la quantité de plantes vasculaires est faible, contribuant à la vie et aux fonctions du sol.
Je vous invite à écouter Manuel Delgado Baquerizo, chercheur au laboratoire de biodiversité et de fonctionnement écosystémique à l’Institut des ressources naturelles et de l’agrobiologie de Séville (IRNAI – CSIC) et de l’Université Pablo de Olavide.
Références:
Eldridge DJ et al. Delgado-Baquerizo M. (2023) La contribution mondiale des mousses du sol aux services écosystémiques. Géoscience de la nature. Doi:
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