Il est désormais possible de se former aux Derniers secours pour accompagner la fin de vie d’un proche en France. Après Rennes et Douarnenez, un nouvel atelier sera proposé en Bretagne le 18 octobre, à Saint-Brieuc. Cette formation, ouverte à tous et gratuite, vise à sensibiliser les citoyens aux gestes qui soulagent et aux mots qui apaisent.
Quand Odile s’est inscrite à la formation Derniers secours initiée par la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap), elle recherchait “une sorte de boîte à outils pour savoir comment agir, à qui faire appel et surtout, remettre la mort dans la vie car on n’en parle pas assez”.
En tant qu’aidante désignée personne de confiance, Odile déclare que cette formation lui a permis de comprendre l’ampleur de son engagement. Elle est ressortie de la formation “sereine” avec des réponses à ses questions et a rencontré d’autres aidants qui accompagnent également un proche malade ou en fin de vie.
Odile a également appris que 50 % des personnes qui entrent en unité de soins palliatifs en ressortent vivantes. Anne-Marie Colliot, déléguée générale de la Sfap et représentante de Derniers secours en Bretagne, indique que cela remet en question les idées reçues sur les soins palliatifs, souvent associés à une mort imminente. Elle souligne qu’il existe des pathologies, telles que la maladie de Charcot, où les soins palliatifs sont mis en place dès le début pour améliorer la qualité de vie du patient.
La formation, d’une journée et gratuite, est animée par un duo soignant/bénévole et se compose de quatre modules axés sur la mort en tant que partie de la vie, l’anticipation et la préparation, le soulagement des souffrances et les adieux.
Même s’il ne s’agit pas d’un groupe de parole, la première séance permet souvent aux participants de partager leurs expériences et de libérer les poids qu’ils portent, selon Anne-Marie Colliot.
On y parle de la mort sans tabou. On y pleure, on y rit. Chacun vient ici avec ses propres interrogations sur la manière d’accompagner un proche, partage son expérience. Faire au mieux, sans s’épuiser ni se culpabiliser, c’est en quelque sorte l’état d’esprit de cet atelier. “On leur explique qu’il y a des petits gestes qu’ils peuvent faire et qui sont aussi importants que ce qui est médical, observe la déléguée générale de la Sfap. Un bain de bouche, un massage des pieds, par exemple, discuter avec le malade, l’écouter s’il ne se sent pas bien. Nous leur rappelons aussi qu’ils sont les mieux placés pour évaluer le comportement de la personne parce qu’ils la connaissent bien”.
Derniers secours est l’équivalent français du concept Dernier secours imaginé par un médecin allemand en 2015. La formation est maintenant présente dans une vingtaine de pays. La Sfap est à l’origine de ce projet qui a été lancé il y a plus d’un an en France. L’association parle d’une “sensibilisation citoyenne” car la fin de vie ne concerne pas seulement la médecine, mais concerne tout le monde. Elle précise que ces ateliers ne se substituent pas aux formations des soignants en soins palliatifs.
Construire une “société plus solidaire”, une société de “prendre soin” de tous et avec tous, tel est l’enjeu de Derniers secours. Chaque participant repart avec des informations, notamment sur les directives anticipées qui sont encore trop méconnues du public, ainsi que des références et des contacts locaux. Mais ils repartent également avec la capacité de se dire qu’ils ne sont pas seuls. À la fin de chaque atelier, ils échangent leurs numéros de téléphone, des liens se créent, l’entraide commence.
Après la première formation organisée en Finistère le 10 octobre, une nouvelle session ouvrira le 18 octobre à Saint-Brieuc, dans les Côtes-d’Armor. Pour y participer, il suffit de s’inscrire sur le site de Derniers secours.
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2023-10-13 07:30:02
