Sébastien Loeb se confie sur son partenariat avec Dacia

Seb, soulagé que l’ère Hunter fasse enfin place à l’ère Dacia ?

“C’est clair, et c’est une bonne chose qu’il arrive maintenant. C’est pour cela que j’ai choisi d’accepter la proposition de Dacia. Cela me semble être un projet sérieux depuis le début. J’ai senti qu’il y avait une réelle motivation dès les premiers contacts. Tous les intervenants veulent faire un truc bien. Le fait de le faire avec Prodrive, j’ai trouvé cela rassurant”

Ah bon ?

“Oui car je sais ce que j’ai en mains. Je connais nos points forts et nos points faibles. Avec un constructeur qui a envie de s’investir, de mettre les moyens et si on met l’expérience emmagasinée dans la balance, je me suis dit qu’on a tous les éléments pour essayer de faire un truc cool”

Votre Dacia Sandrider est une version française du Hunter ?

“Le Hunter que j’ai conduit ces dernières années me plaît bien. J’adore le piloter. On sait qu’on a des petits points faibles qu’on va essayer de résoudre. Avec le Dacia Sandrider, on a un projet nouveau mais on garde les trucs qui marchent. La géométrie et les amortisseurs sont éprouvés. On ne part pas dans l’inconnu au risque de tout changer. En tout cas, on ne brûlera plus les pneus arrières avec les échappements latéraux, ce qui était le gros défaut du Hunter. On sait ce qu’il faut modifier pour que ça fonctionne”

On imagine que le staff Dacia vous a écouté religieusement…

“L’important dans un team, c’est d’être entendu afin de pouvoir poser la bonne façon de faire. Par exemple, le confort de l’habitacle est très important vu qu’on passe toute la journée dedans. Dans le Hunter, la place était comptée et on était assis de biais car le moteur était placé en position centrale. Ici, on aura une meilleure climatisation, plus d’espace et une meilleure visibilité”

Vous retrouverez de surcroît une figure bien connue de l’ère Peugeot avec Tiphanie Isnard à la tête de l’équipe.

“Il y aura plusieurs choses qui vont changer dans la gestion de l’équipe. J’ai travaillé avec Tiph’ pendant des années. Elle est sérieuse et ne laisse rien au hasard. C’est ce qu’il faut pour le Dakar. Chaque jour, on part pour une journée de 12 heures, dont cinq en spéciale. On n’est que deux, on ne peut pas se permettre de laisser passer des bricoles et tout perdre à cause de cela. Tiph’ apportera une certaine rigueur et mettre de l’ordre chez Prodrive”

Êtes-vous totalement satisfait de votre collaboration avec Fabian Lurquin ?

“C’est un Belge, donc on s’adapte (rires) ! Franchement oui, on a bien évolué ensemble et bien progressé. Ce n’est pas forcément simple. Il doit me traduire une case ou un dessin dans le roadbook, et je dois l’assimiler rapidement pour avoir une vision sur quoi j’arrive. On sait que cela met du temps à s’optimiser. Mais on s’est rapidement compris et aujourd’hui, ça va bien. Il y a encore certaines petites choses à régler. En tous cas, je suis content et on s’entend bien. Quand on passe 12 heures par jour ensemble, c’est un plus”

Parlons rallye. Pouvons-nous espérer vous revoir un jour sur une WRC ?

“Il faudra attendre parce que j’ai un contrat d’exclusivité avec Dacia jusqu’en 2027. Je sais qu’on a parlé de me revoir chez Ford M-Sport pour quelques rallyes cette année. Mais pas sûr que cela amuserait beaucoup le boss de Dacia de me voir rouler sur une Puma ! Ici, je ne ferai mon premier raid avec le Sandrider qu’au Maroc en novembre. Je n’exclus donc pas de louer un buggy T3, histoire de rouler un peu. On verra”

Vous étiez spectateur au Monte-Carlo. Quel est votre ressenti ?

“C’est beau à voir. Ce sont des beaux passages. Il y a les meilleurs pilotes du monde dans les meilleures WRC. On voit que le niveau est top”

Pensez-vous que c’est l’année de Thierry Neuville ?

“François Duval revient ou pas (rires) ? Potentiellement, ça pourrait l’être pour Thierry vu qu’Ogier et Rovanpera ne font pas toute la saison. Cela sera moins compliqué pour lui, mais on doit admettre qu’il a fait un p***** de Monte-Carlo, et il montre qu’il est motivé et en forme. Donc, pourquoi pas ?”