Depuis le retour des vacances d’hiver, des établissements scolaires de Seine-Saint-Denis se mobilisent pour obtenir un plan d’urgence pour l’éducation. Ils réclament des mesures pour aider le département le plus pauvre de France. « Il ne s’agit pas de demander plus de moyens pour le département, précise le député Alexis Corbière (LFI). Il s’agit de demander les mêmes moyens que les autres départements. »
Ce jeudi, à l’appel d’une intersyndicale regroupant la FSU, la CGT Éduc’Action, Sud Éducation et la CNT, plusieurs milliers de personnes — 5 000 personnes selon les syndicats, 1 200 pour la police — issues de différentes villes comme Aulnay-sous-Bois, Montreuil ou Aubervilliers ont convergé vers la préfecture de Seine-Saint-Denis à Bobigny. « Ce mouvement est unanimement soutenu par les élus du département », souligne Alexis Corbière.
Bobigny, ce jeudi. Des représentants du mouvement tenteront de faire entendre leurs revendications ce vendredi lors d’un rendez-vous au ministère de l’Éducation nationale. LP/R.V.
Des représentants du mouvement tenteront de faire entendre leurs revendications ce vendredi lors d’un rendez-vous au ministère de l’Éducation nationale. « On estime qu’il manque 5 000 professeurs, dit le député insoumis. Un élève de Seine-Saint-Denis perd en moyenne 1 an de cours entre le CP et la terminale à cause des absences. »
« Qui a eu cette idée folle un jour d’supprimer l’école ? »
Les organisations affirment que 358 millions d’euros permettraient de régler ce problème. « L’État va investir 2,4 milliards sur l’uniforme et 2,5 milliards sur le service national universel, observe Alexis Corbière. Il suffirait d’investir une petite partie de cet argent pour répondre à la demande. »
Cette demande représente un investissement d’un peu moins de 1 000 euros par élève dans le département. La manifestation se caractérise également par une ferme opposition à la mise en place de l’uniforme et des groupes de niveaux. « Cette mesure ferait un tri social entre les élèves et les démobiliserait rapidement », affirme Alexis Corbière.
Dans le cortège, des parents d’élèves manifestent aux côtés de jeunes enfants. Une fille d’une dizaine d’années brandit une pancarte sur laquelle est inscrit : « Qui a eu cette idée folle un jour d’supprimer l’école ? ».
« Les parents sont excédés, scande une responsable syndicale sous les applaudissements nourris. Je suis fière de l’ampleur que prend la mobilisation après trois semaines d’effort. » Lucides, les manifestants estiment qu’il y a très peu de chance que le ministère débloque immédiatement les moyens qu’ils réclament. Mais le fait d’être reçu rue de Grenelle est vu comme la première victoire d’une longue lutte.
2024-03-14 21:15:00
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