Pour répondre à cette immense vague de solidarité, un fonds spécial a été créé pour la gestion des conséquences du séisme survenu le vendredi 8 septembre 2023. Dans le même esprit d’urgence, une commission spéciale a été mise en place, conformément aux instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Son objectif est de mettre en œuvre un programme d’urgence pour la réhabilitation et la reconstruction des logements détruits dans les zones sinistrées, en aidant 50 000 logements complètement ou partiellement effondrés dans les cinq provinces touchées.
Ce programme comprend d’une part des mesures d’urgence pour le relogement temporaire, notamment grâce à des solutions d’hébergement sur place et dans des structures conçues pour résister au froid et aux intempéries, ainsi que dans des centres d’accueil équipés de toutes les commodités nécessaires. D’autre part, l’État prévoyait d’accorder une aide d’urgence de 30 000 dirhams aux ménages touchés.
L’union fait la force et la résilience…
Les familles touchées par le séisme et qui n’auraient pas reçu les aides financières pendant cette période peuvent présenter leurs doléances aux commissions provinciales compétentes, qui examineront leur cas. Il est important de rappeler que le nombre de constructions endommagées s’élève à 59 674, dont 32% ont été complètement détruites.
La Commission a également décidé de lancer immédiatement et de manière coordonnée des projets de reconstruction urgents. Cela comprend le lancement d’études architecturales et techniques visant à reconstruire et à moderniser plus de 1 000 écoles, à améliorer 42 centres de santé de proximité, les sites historiques, et à renforcer et restaurer les mosquées, les zaouias et les mausolées.
Un effort considérable sera également consacré à l’amélioration et à l’élargissement des routes, notamment la route reliant Ouirgane à Tlat N’Yacoub et celle reliant Tizi N’tasset à Tafoughalet.
En ce qui concerne l’agriculture, il a également été décidé de commencer à accorder des aides aux agriculteurs pour la reconstitution du cheptel national, ainsi que la subvention de l’orge et des aliments composés dans les zones sinistrées.
Afin d’assurer le suivi et le financement de ces projets couvrant les secteurs de l’enseignement, de la santé, de l’équipement, du logement, de la culture, du tourisme, de l’agriculture et des Habous, un budget de 2,5 milliards de dirhams sera débloqué à travers le fonds spécial dédié à la gestion des impacts du séisme (Fonds 126) pour permettre une mise en œuvre immédiate.
Après le séisme : Agence de développement du Haut-Atlas
En termes de gouvernance, cette agence sera créée pour garantir la mise en œuvre effective du programme de reconstruction et de réhabilitation générale des zones touchées par le séisme d’Al-Haouz, et ses principales missions seront de superviser le déblocage des aides financières, d’exécuter les projets de reconstruction et de réhabilitation, ainsi que les projets de développement socio-économique, et de coordonner les différents secteurs et acteurs concernés. En effet, le projet de décret-loi n°2.23.870 relatif à sa création vient d’être approuvé lors du Conseil de gouvernement réuni le mercredi 27 septembre.
Selon Fouzi Lekjaa, le programme de reconstruction et de réhabilitation générale des zones touchées par le séisme d’Al-Haouz s’étendra sur une période de cinq ans (2024-2028). La première version de ce programme, qui a été présentée à Sa Majesté le Roi lors de la séance de travail du 20 septembre 2023, couvre les six régions et les préfectures touchées par le séisme (Marrakech, Al-Haouz, Taroudant, Chichaoua, Azilal et Ouarzazate), ciblant une population de 4,2 millions de personnes.
Ce programme dispose d’un budget global prévisionnel estimé à 120 milliards de dirhams, comprenant le Fonds 126, le budget de l’État, les aides internationales, la contribution des collectivités territoriales et le Fonds Hassan II. Il repose sur deux piliers fondamentaux, le premier étant la reconstruction des logements et la mise à niveau des infrastructures touchées par le séisme, tandis que le deuxième concerne la mise en place d’un plan ambitieux et intégré pour le développement des régions du Haut Atlas à travers des projets structurants.
22 milliards de dirhams pour la reconstruction, 98 milliards de dirhams pour le développement
Quant au deuxième pilier, d’un coût de 98 milliards de dirhams, il concerne le développement des infrastructures et la promotion des activités agricoles et touristiques dans ces provinces, le soutien à l’émergence de centres ruraux intégrés, la réhabilitation urbaine et des villes anciennes, ainsi que l’amélioration de la qualité des services publics, notamment les marchés, les gares routières et les abattoirs.