Le Sénégal a célébré sobrement le 64e anniversaire de son indépendance le 4 avril, deux jours après l’investiture du 5e président de la République, Bassirou Diomaye Faye. Ce dernier a dévoilé les grandes lignes de son mandat lors de son premier discours à la nation, mettant en avant la création d’emplois, le renforcement de la démocratie, la lutte contre la corruption et la vérification des compagnies minières. Le président et son Premier ministre, Ousmane Sonko, prennent progressivement leurs fonctions après des années de préparation pour accéder au pouvoir.
Durant son discours, Bassirou Diomaye Faye s’est présenté comme un panafricaniste de gauche, défendant un changement systémique et une démocratie renforcée. Il souhaite réintégrer la Cédéao les pays de l’Alliance des États du Sahel – Mali, Niger et Burkina Faso – dont les dirigeants militaires ont mis en avant le panafricanisme et la souveraineté.
Le président a promis de restaurer une souveraineté bradée à l’étranger, notamment en réexaminant les contrats pétroliers et gaziers ainsi que les accords de pêche. Il souhaite également rééquilibrer les partenariats internationaux de façon “gagnant-gagnant” et travailler au retour des pays du Sahel dans la Cédéao.
Le politologue sénégalais Doudou Sidibé estime que le président pourrait facilement ramener ces pays au sein de la communauté régionale grâce à une diplomatie adroite et de bonnes relations. Il souligne également l’importance de l’union et de la solidarité pour renforcer la communauté.
Le panafricaniste Jean-Jacques Lumumba exprime des doutes quant à la capacité du Sénégal à influencer les décisions des pays de l’Alliance des États du Sahel. Il souligne les différences de vision entre le Sénégal et ces pays, gouvernés par des militaires, où la démocratie est compromise. Il insiste sur la nécessité de laisser la démocratie s’épanouir dans ces nations.