Séquestration du président Bazoum et changements anti-constitutionnels au Niger : Déclaration du président de la commission de l’UA

Séquestration du président Bazoum et changements anti-constitutionnels au Niger : Déclaration du président de la commission de l’UA
À l’occasion du Sommet extraordinaire de la CEDEAO sur la situation politique au Niger à Abuja, le président de la commission de l’UA s’est exprimé sur le récent coup de force au Niger. Moussa Faki Mahamad a condamné les changements anti-constitutionnels perpétrés par des militaires, qui gagnent en importance en Afrique. Il a également exigé la libération immédiate et sans condition du président Bazoum, et a appelé à “rétablir le gouvernement légal et démocratiquement élu” en ramenant les putschistes.

Voici un résumé de son discours…

Excellence Monsieur le Président, président de la République fédérale du Nigeria, président en exercice de la CEDEAO Excellences messieurs les Chefs d’État et de Gouvernements. Excellences messieurs les chefs de délégations Excellences, mesdames, messieurs

Je tiens à vous adresser, Excellence Monsieur le Président Bola Ahmed Tinubu, mes chaleureuses félicitations pour la convocation rapide de ce sommet et vous remercier sincèrement de l’invitation que vous m’avez envoyée pour y participer.

Je tiens également à exprimer ma grande appréciation et mes sincères remerciements pour l’excellent accueil et l’hospitalité remarquable dont vous nous avez fait bénéficier.

Excellence Monsieur le président,

La gravité extrême de ce qui vient de se produire au Niger ne nécessite aucun commentaire. C’est un pays confronté à d’immenses défis de toutes sortes, qui, selon tous les critères d’évaluation d’une situation nationale africaine, était sur la bonne voie pour progresser à tous les niveaux.

Des programmes audacieux de développement économique et social en cours, une alternance démocratique saluée unanimement à travers le continent et dans le monde entier, une lutte efficace contre le terrorisme désormais en déclin et en défaite définitive, un président démocratiquement élu, transparent et engagé, une crédibilité internationale qui lui ouvre les portes de toutes les institutions financières internationales.

Personne, même les militaires impliqués dans cette aventure insensée, ne peut justifier ce crime contre la république et la démocratie survenu au Niger le 26 juillet 2023.

Excellence Monsieur le Président
Excellences messieurs les Chefs d’État,

La gravité de cet événement dépasse largement le seul cadre du Niger. En élargissant le deuxième fléau après le terrorisme, celui des changements anticonstitutionnels, le cas nigérien constitue une alerte assourdissante sur les risques de déstabilisation de toute la région.

Le caractère insensé de ce coup d’état, sa violation flagrante des principes de l’UA et de la CEDEAO, ainsi que les menaces graves et réelles qu’il fait peser sur la stabilité des États de la région, nécessitent une lutte résolue. Ce coup d’État, tout comme les autres changements anticonstitutionnels par lesquels les militaires s’emparent du pouvoir, doivent cesser complètement. La crédibilité de nos institutions en dépend largement désormais. Toutes les attitudes complaisantes ou hésitantes envers leurs auteurs doivent également être écartées. Ne pas les écarter serait encourager la multiplication de ces nuisibles changements anticonstitutionnels.

Excellences

Nous sommes profondément interpellés par les opinions africaines et internationales sur cette question. Le monde nous observe et nous écoute. De plus, nos responsabilités et notre conscience nous dictent d’agir, d’agir rapidement, d’agir maintenant, d’agir avec force. Tout d’abord, nous devons assurer la sécurité du président Mohamed Bazoum en obtenant sa libération immédiate et sans condition. Deuxièmement, il est nécessaire de ramener les putschistes pour rétablir le gouvernement légal et démocratiquement élu.

L’idéal est d’obtenir ces deux exigences par le biais de la négociation, d’un dialogue apaisé et respectueux de la souveraineté et de l’unité nationale et communautaire du Niger, ainsi que de tous ses acteurs politiques et militaires. Cependant, si cette voie est rejetée par une partie quelconque, nous ne devons pas hésiter une seule seconde à prendre des mesures, y compris les sanctions les plus strictes, pour amener les récalcitrants à appliquer les décisions et les principes pertinents de toute l’architecture africaine régionale et continentale.

Les démarches visant à rechercher la solidarité internationale avec la CEDEAO et l’UA doivent être rapidement développées afin de garantir une action commune efficace et des résultats attendus.

Le CPS de l’UA s’est déjà saisi de la question. Nous sommes pleinement solidaires de vous et soutiendrons sans réserve les décisions que vous prendrez pour un retour immédiat à l’ordre constitutionnel démocratique au Niger.

Je vous remercie pour votre attention.

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