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Série avec Daniel Brühl sur Disney+

Série avec Daniel Brühl sur Disney+

Daniel Brühl dans le rôle de Karl Lagerfeld et Théodore Pellerin dans le rôle de Jacques de Bascher dans « Devenir Karl Lagerfeld ». (Image : Disney)

Conseil de série

Le créateur de mode et directeur créatif de longue date de Chanel, Karl Lagerfeld, décédé en 2019, hésitait à laisser quiconque regarder derrière sa façade soigneusement construite. Une nouvelle série ose essayer.

Il est difficile d’ignorer le grand Karl Lagerfeld, même cinq ans après sa mort. La semaine dernière, une rue de sa ville natale de Hambourg a été nommée en l’honneur du créateur de mode – un nom peu spectaculaire, mais quand même. Et cette semaine c’est la mini-série « Devenir Karl Lagerfeld » est apparu sur la plateforme de streaming Disney+. À première vue, il représente un monument plus éphémère pour le designer que le panneau de rue bleu et blanc à côté du Kleine Alster. La série traite des sentiments et se déroule dans un domaine qui n’a existé que pendant peu de temps et encore seulement pour un groupe exclusif : le monde de la mode parisienne des années 70.

Une abeille ouvrière en bottes rouges

Karl Lagerfeld, interprété par Daniel Brühl, alors âgé de 38 ans (ou 35 ou 40, les avis des protagonistes divergent), règne un peu à l’écart du centre. Il n’est pas encore responsable d’une maison de couture en tant que seul directeur créatif et bourdonne d’un atelier de prêt-à-porter à l’autre comme une ouvrière barbue avec des croquis à la main et un foulard autour du cou. La haute couture, plus prestigieuse, est trop poussiéreuse pour lui. L’homme qui est aujourd’hui considéré comme le snob originel qualifiait les autres de snobs à l’époque et ne voulait pas dire cela comme un compliment.

Pendant ce temps, sa « maman » toujours déçue hante sa maison soigneusement meublée. Lagerfeld a peut-être de l’argent grâce à ses nombreux engagements, mais il lui manque de renommée et d’honneur. Malgré sa rivalité professionnelle avec le dieu de la mode Yves Saint Laurent (joué par Arnaud Valois), mentalement perturbé, il ne semble pas douter qu’il y a droit.

Daniel Brühl dans le rôle de Karl Lagerfeld lors d'un défilé Chloé au début des années 1970.  (Image : Disney)

Daniel Brühl dans le rôle de Karl Lagerfeld lors d’un défilé Chloé au début des années 1970. (Image : Disney)

Les objectifs de Karl Lagerfeld sont donc clairs. Et ses bottes, avec lesquelles il est entré un soir de 1972 dans la discothèque colorée éclairée aux néons « Le Sept », sont brillantes, rouges et jusqu’aux genoux. A cette vue, Jacques de Bascher, 21 ans, dandy et auteur en herbe au charisme à revendre (interprété par Théodore Pellerin), est époustouflé. D’abord à l’église, il prie désormais à l’autel de Lagerfeld. En lederhosen et avec un clin d’œil.

De manipulation et d’ivresse

L’histoire d’amour entre les deux est le cœur battant de la série. Il n’y a pas de sexe, Lagerfeld n’est pas prêt pour ça, mais le désir ne manque pas. Mais l’ascension progressive de Lagerfeld révèle sa peur de la perte et ses tendances manipulatrices. Pendant ce temps, Jacques de Bascher titube d’une soirée à l’autre, toujours à la recherche du prochain rush. Il le retrouve, au moins pour un temps, dans une liaison avec Yves Saint Laurent.

Yves Saint Laurent (à droite, joué par Arnaud Valois) est une présence constante, souvent invisible, dans la vie de Karl Lagerfeld.  (Image : Disney)

Yves Saint Laurent (à droite, joué par Arnaud Valois) est une présence constante, souvent invisible, dans la vie de Karl Lagerfeld. (Image : Disney)

Plus excitant que n’importe quelle fiction

Cette affaire est le meilleur exemple de la façon dont la réalité du monde de la mode est parfois plus passionnante que la fiction. Il n’est pas étonnant que des films et des séries sur ce thème apparaissent actuellement à l’unisson, de “Cristóbal Balenciaga” à “The New Look”, la série sur Christian Dior et Coco Chanel. Comme beaucoup d’entre eux, « Devenir Karl Lagerfeld » s’appuie sur un mélange de dates et d’occasions clés réelles, de vêtements fidèlement reproduits et de dialogues et de scènes librement inventés. La série en six parties s’inspire de la biographie de Lagerfeld « Kaiser Karl » (publiée en 2019) de la journaliste française Raphaëlle Bacqué, qui a travaillé comme productrice. Réalisé par Audrey Estrougo et Jérôme Salle.

Cela ne fonctionne pas toujours. Des personnages extraordinaires comme Andy Warhol, l’écrivaine italienne Anna Piaggi, le froid stratège Pierre Bergé et Yves Saint Laurent peuvent ressembler à des caricatures dans la série. On voit rarement plus que leur surface.

Concours de lunettes tendance : Karl Lagerfeld et Yves Saint Laurent dans « Devenir Karl Lagerfeld ».  (Image : Disney)

Concours de lunettes tendance : Karl Lagerfeld et Yves Saint Laurent dans « Devenir Karl Lagerfeld ». (Image : Disney)

Le véritable amour de Lagerfeld

Mais comme Daniel Brühl et Théodore Pellerin jouent bien leur rôle ! Leurs va-et-vient sont ce qui vous maintient entraîné dans l’intrigue. Dans le son original sous-titré, vous pouvez entendre le français lagerfeldien de Brühl, ses manières saccadées et même une fois une “merde” glorieusement glissée. Ce que l’on ne croit pas vraiment chez l’acteur allemand dans la bande-annonce devient tout simplement réalité au fil du temps.

Pellerin, en revanche, remplit son de Bascher d’un tel charisme que toute résistance est inutile. Plus tard, le dandy, décédé des complications du sida en 1989, fut souvent décrit comme le seul véritable amour de Lagerfeld. Vous pouvez très bien comprendre pourquoi.

Et la mode ? N’était-elle pas l’autre grand amour de Karl Lagerfeld ? Si cela avait été ainsi, on ne le remarquerait guère dans « Devenir Karl Lagerfeld ». C’est plutôt un instrument, la clé du succès. La mode n’a rien à voir avec les femmes, explique Lagerfeld à son de Bascher lors d’un défilé : “C’est une façon d’incarner l’esprit du temps, de refléter la véritable essence de la société.” Une affirmation qui, malgré la garde-robe impeccable de la costumière Pascaline Chavanne, est malheureusement rarement examinée.

Ce serait bien si on y remédiait. Selon Entretienaussage Daniel Brühl a signé un contrat qui laisse la porte ouverte à de nouvelles saisons.

« Devenir Karl Lagerfeld » sera disponible à partir du 7 juin 2024 Disney+ voir. La langue originale de la mini-série est le français avec un peu d’allemand, d’italien et d’espagnol.

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