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Shane MacGowan : une légende punk irlandaise

Shane MacGowan : une légende punk irlandaise

« Perdant magnifique », « charlot céleste »… Shane McGowan, mort jeudi 30 novembre à 65 ans, a traîné cette réputation durant toute sa carrière. Il y a d’abord son incroyable « gueule », ses yeux globuleux, ses oreilles proéminentes et sa dentition ingrate. Personnalité au penchant autodestructeur, grand buveur notoire, qui plus est accro aux stupéfiants en tous genres, le chanteur des Pogues n’a jamais caché sa préférence pour les derniers de la classe, les oubliés. Le succès de son groupe n’a fait paradoxalement qu’agrandir ce malaise en lui, cette idée de ne pas être à la bonne place. Et puis il y a le parolier exceptionnel, le poète cru et drôle, de la trempe d’un Tom Waits, conteur d’histoires remplies de compassion pour les marginaux et les destins fracassés.

Né le 25 décembre 1957, dans le Kent en Angleterre, de parents irlandais, Shane McGowan grandit dans la campagne irlandaise jusqu’à l’âge de 6 ans et demi, avant que sa famille ne retourne en Angleterre s’installer dans la banlieue londonienne. Son père est employé dans un grand magasin, sa mère, ancienne chanteuse et danseuse traditionnelle, fut notamment mannequin durant sa jeunesse dublinoise.

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Garçon timide, élevé dans la foi catholique, l’adolescent a du mal à s’adapter à son nouvel environnement scolaire, enchaîne les fugues et les expulsions (il est surpris en possession d’amphétamines). Un épisode le marque à jamais : à l’âge de seize ans, il fait un séjour dans un hôpital psychiatrique de Dublin, suite à une surconsommation de doses de valium prescrite par erreur. « De voir et d’entendre toute cette putain d’horreur et de misère, ça a changé beaucoup de chose en moi »confie-t-il au journaliste Nick Kent dans The Dark Stuff (L’envers du rock) (2006).

Punk explosif

Tout juste sorti de l’asile, il prend de plein fouet l’explosion punk après avoir assisté à un concert des Sex Pistols. Sa première heure de gloire, si l’on ose dire, a lieu lors d’un concert des Clash en 1976, où il se fait arracher le lobe d’une oreille. La scène immortalisée sur une photo fait le titre d’un quotidien populaire, « Cannibalisme à un concert de rock ». Il forme un groupe punk rockabilly en 1978, les Nipple Erector (les « dresseurs de tétons »), avec James Fearnley, futur accordéoniste des Pogues, ainsi que Jon Moss, qui fondera plus tard Culture Club avec Boy George. Puis il forme un second groupe, les Chainsaws, plus éphémère.

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Lassé par le punk, il se tourne vers la musique folk irlandaise avec quelques connaissances de squat sous le nom de Pogue Mahone (littéralement « embrasse mon cul » en gaélique). Outre James Fearnley, il est rejoint par Jem Finer au banjo, le flûtiste Spider Stacy, la bassiste Cait O’Riordan (future épouse d’Elvis Costello) et le batteur Andrew Ranken. Le groupe opte pour le nom raccourci des Pogues en 1983, puis signe l’année suivante sur le label indépendant Stiff Records, qui reprend en licence leur premier single autoproduit Les rues sombres de Londres. Le premier album des Pogues, Roses rouges pour moi (1984), aux ventes modestes, pose les bases de leur style : une musique celtique inspirée par les vétérans The Dubliners, le tout arrosé d’une gouaille punk ou d’une ivresse inédite, c’est selon.

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