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“Si vous luttez contre l’alcoolisme, il vaut mieux rester à l’écart”

“Si vous luttez contre l’alcoolisme, il vaut mieux rester à l’écart”

De la bière et du vin sans alcool au rhum et au gin : de nos jours, le choix est assez large si vous recherchez des boissons sans alcool. Mais ces alternatives à 0,0 % sont-elles vraiment si inoffensives ? Non, disent les experts.

Les boissons non alcoolisées sont une aubaine pour ceux qui ne veulent ou ne peuvent plus boire, mais ne veulent pas se limiter à de l’eau ou des sodas pleins de sucre. Pourtant, ces alternatives ne sont pas inoffensives, avertissent les experts en alcool. Le fait qu’une boisson soit sans alcool ne signifie pas que sa consommation est inoffensive.

Le sans alcool fait rechuter

Florian De Blaere est un expert en alcool et fondateur de la pratique de la toxicomanie AddicT’UP, is. Lorsqu’il a décidé d’arrêter de boire il y a dix ans, la gamme de boissons sans alcool était quasi inexistante, à l’exception de quelques bières sans alcool peu convaincantes. C’est très différent maintenant. Néanmoins, De Blaere conseille aux personnes qui souhaitent se débarrasser de l’habitude de rester à l’écart des vins, bières et autres spiritueux sans alcool.

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« En raison des techniques actuelles, leur goût est presque identique à leur homologue alcoolique, qui est un genre chez l’homme biais cognitif augmentera (les biais cognitifs sont des tendances systématiques ou des façons de penser qui limitent la qualité de notre évaluation des situations, des déclarations, des souvenirs et des décisions.). Ce augmente le risque de rechute chez les alcooliques », dit-il. “La dépendance est avant tout un trouble neurocérébral : si vous buvez quelque chose de non alcoolisé, cela a un effet similaire sur votre cerveau que si vous buviez de l’alcool.”

L’expert en alcool Dr. Thomas Orban dit avoir un regard prudemment positif sur les boissons non alcoolisées qui nous aident à nous éloigner de l’idée qu’il faut boire de l’alcool pour passer un bon moment. «Mais», dit-il, «ceux qui luttent contre l’alcoolisme devraient rester à l’écart. Ces boissons ressemblent à de l’alcool, tant par leur forme que par leur emballage. En conséquence, les alternatives peuvent avoir l’effet inverse et rendre tentant de consommer de l’alcool de toute façon. Mais qu’en est-il des 80% de consommateurs belges de boissons alcoolisées qui parviennent à consommer des boissons non alcoolisées avec modération ? Sont-ils également à risque ?

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Faire la fête sans gueule de bois

En Belgique, plus d’un décès sur dix est causé par l’alcool. C’est la deuxième cause de décès évitable après le tabac. La consommation d’alcool est liée à plus de 200 maladies différentes. Pensez à l’insomnie, au stress, à la dépression, à l’hypertension artérielle… Les options sans alcool créent un sentiment de fête, sans nécessairement les effets nocifs des bières ou des vins classiques. Et c’est tant mieux, souligne le Dr. Orban.

L’expert bruxellois en alcool pointe également l’aspect inclusif des boissons sans alcool : les boissons sans alcool s’adressent non seulement aux adultes qui ne veulent pas ou ne peuvent pas boire, mais aussi à un public plus jeune. Junior, qui à 11 ans est encore loin de boire du Gin Tonic avec maman et papa, peut siroter l’équivalent non alcoolisé du Gin.

D’un côté, c’est une bonne chose. De cette façon, tout le monde peut boire sans en subir les conséquences néfastes. D’un autre côté, il y a aussi un danger. Avec des boissons comme Kidibul, les compagnies d’alcool ciblent très délibérément un jeune public. Par exemple, ils sont conditionnés dès leur plus jeune âge à associer alcool et festivités. À un âge plus avancé, cela pourrait se traduire par une consommation excessive d’alcool.

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“Notre société a une relation très compliquée avec l’alcool”, explique Florian De Blaere. ‘Prenez la Tournée Minérale maintenant. Ce n’est pas facile à maintenir, même pour les personnes qui ne luttent pas contre l’alcoolisme. En vous retenant quelques semaines, vous réfléchissez vraiment à la place prépondérante qu’occupe l’alcool dans notre société.

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