Si vous trouvez Twitter hostile, c’est que vous souhaitez

2024-10-27 23:01:00

BarceloneÀ l’époque où X s’appelait encore Twitter et où les tweets ne pouvaient pas dépasser 140 caractères, de temps en temps, un personnage populaire annonçait haut et fort qu’il quittait la plateforme, expliquant qu’il en avait assez du prétendu harcèlement dont il souffrait de la part d’autres utilisateurs, sous forme d’insultes ou de commentaires que je n’ai pas voulu lire. J’ai souvent fini par y revenir discrètement, car le reste me manquait, mais le positionnement public était déjà fait.

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Depuis que le milliardaire Elon Musk a racheté Twitter – il y a exactement deux ans aujourd’hui – et a changé de nom, cette tendance à le fuir et à l’expliquer s’est intensifiée. Il est de plus en plus courant que des hommes politiques ou des artistes annoncent qu’ils quittent X parce qu’ils ne sont plus à l’aise avec cela. Un exemple récent : Jaume Collboni, le maire de Barcelone, à l’instar de sa prédécesseure en exercice, Ada Colau.

En réalité, bien que compréhensible, ce genre de réaction est exagéré et totalement inutile. À l’ère de Musk, le contenu que nous voyons sur X peut sembler plus agressif et radical qu’auparavant. Mais le réseau dispose également de nombreuses options de configuration qui rendent l’expérience utilisateur assez fluide. Ensuite, nous passons en revue les principaux.

Qu’est-ce que X (et ce qu’il n’est pas)

La principale erreur commise par de nombreux transfuges X est de trop attendre. La plateforme était et continue d’être une sorte de place publique numérique où se déroule une grande partie de l’activité politique, sociale, économique et informationnelle du monde occidental. Mais ce n’est pas – et n’a jamais été – un bon lieu de dialogue : nous tous qui y postons avons été désespérés à un moment donné lorsque, dans la réponse numéro 27 à l’un de nos tweets, quelqu’un était trop paresseux pour lire les messages précédents dans la timeline. nous renvoie à une question sur un aspect que nous avions déjà clarifié dans la réponse numéro deux. Cette fragmentation annule toute volonté de tenir des conversations cohérentes.

X, comme Twitter auparavant, sert essentiellement à transmettre votre contenu – informations, opinions, ivresse – au public qui pourrait être intéressé par celui-ci. Il en résulte deux profils d’utilisateurs très clairs : les très rares personnes qui y publient des messages et la grande majorité qui vient le lire et, au mieux, interagir avec lui d’une manière ou d’une autre. Pour le premier groupe, le X actuel est moins pratique que le Twitter du passé, car si vous souhaitez vous faire connaître auprès d’utilisateurs qui ne vous connaissent pas encore, vous n’avez pas d’autre choix que de transformer votre tweet en publicité – en payant le prix. frais de publicité actuels – ou abonnez-vous à l’un des modes de paiement qui prétendent augmenter la visibilité de votre contenu : c’est du business, les amis.

Les trois clés d’un X moins tendu

En revanche, le deuxième groupe dispose de trois outils pour avoir un X avec moins de haine, d’intolérance et de mensonges, et le meilleur, c’est que tous les trois sont gratuits : choisissez bien qui vous suivez, évitez l’algorithme et configurez votre profil de manière très restrictive.

La première clé est l’utilisation rationnelle de la fonction la plus fondamentale de X : la décision concernant les utilisateurs à suivre. Au début, il est facile de se laisser emporter par l’enthousiasme et de suivre les gens sans discernement, mais c’est une bonne idée de nettoyer notre liste d’utilisateurs suivis, de supprimer ceux qui ne sont pas actifs, ceux qui se sont radicalisés ou ceux qui ne publient plus de choses intéressantes. Non seulement nous aurons un calendrier plus clair, mais nous éviterons également de parler à X des intérêts que nous n’avons plus. Bien entendu, vous n’êtes pas obligé de suivre uniquement les utilisateurs avec lesquels vous êtes en relation : il est sain de connaître d’autres opinions.

La deuxième clé est un dérivé de la première, mais contrairement à la première, elle n’est peut-être pas aussi évidente, comme en témoigne le fait que moins de 5 % des utilisateurs X l’utilisent. Il s’agit de contourner l’algorithme qui détermine quels tweets nous voyons dans notre timeline. En raison d’intérêts commerciaux, cet algorithme donne plus de poids aux contenus les plus controversés afin de favoriser le temps passé par l’utilisateur sur la plateforme et ainsi l’exposer à davantage de publicités. Si vous acceptez cette chronologie algorithmique, ce que X active par défaut, parmi les tweets que vous suivez, vous verrez également les tweets d’utilisateurs que vous ne suivez pas, et que X vous montre pour provoquer une réaction, plus vous êtes en colère, mieux c’est.

Heureusement, vous avez l’antidote à portée de main : tout en haut de votre timeline se trouvent deux onglets : Pour toiqui est le choix algorithmique préféré par X, i suiviqui vous montre uniquement les tweets publiés par les utilisateurs que vous avez choisi de suivre. Choisir ce deuxième onglet est le moyen le plus simple d’apaiser votre expérience dans X. Généralement, la plateforme se souvient lequel des deux onglets vous avez choisi, mais dans certains cas, elle insiste pour vous renvoyer à la chronologie algorithmique ; Je recommande d’expérimenter en basculant entre les applications natives et l’application Web, et même en effaçant les cookies de votre navigateur. Gardez à l’esprit qu’éviter la chronologie algorithmique ne vous permettra pas d’économiser des publicités : vous devrez vous abonner au plus cher des trois modes premium pour éviter de voir des publicités.

D’ailleurs, la même possibilité d’éviter l’algorithme existe également – ​​commodément cachée pour être difficile à trouver – dans d’autres réseaux sociaux manipulateurs, comme Instagram.

Enfin, la troisième clé pour profiter d’un X en meilleure santé est de supposer que les autres peuvent nous dire ce qu’ils veulent – ​​je trouve très dangereux de laisser la censure des contenus entre les mains des plateformes – mais, comme dans la vie, nous n’avons aucune obligation. pour l’écouter, et encore moins pour y répondre. En pratique, cela se traduit par le blocage inconsidéré des utilisateurs que nous trouvons ennuyeux, ou mieux encore, par leur mise en sourdine, ce qui les rend encore plus en colère car ils ignorent que nous ne les lisons plus. A noter que X vient de modifier le fonctionnement du blocage des utilisateurs, qui peuvent désormais continuer à nous lire mais sans interagir. En pratique, l’effet est inchangé : moins de bruit dans notre timeline.

Il est encore plus utile de faire taire la plupart des avertissements indiquant que quelqu’un nous a défié. UN Paramètres > Notifications > Filtres > Notifications muettes Je les ai tous désactivés, à l’exception des utilisateurs que je suis. Au lieu de cela, je ne veux pas que X m’alerte sur tout ce que quelqu’un me dit sans même prendre la peine de me suivre. Les profils douteux, tels que ceux souvent utilisés dans les campagnes de harcèlement, peuvent également être désactivés ici.

Les défections appauvrissent la plateforme

Avec ces actions simples pour ranger notre chronologie, X redevient un réseau social parfaitement fonctionnel. Naturellement, il y aura toujours ceux qui justifieront le départ d’Elon Musk, un individu aussi brillant techniquement – ​​il a révolutionné les industries de l’automobile, de l’aérospatiale et des télécommunications – que socialement suspect. Il est vrai que contrôler l’algorithme peut manipuler l’opinion publique, ou plus précisément celle du public qui se laisse manipuler. Mais ce n’est pas non plus que tous les propriétaires d’autres réseaux sociaux ou médias conventionnels ne soient pas des sœurs de charité intéressées par le bien-être de la société.

Le vrai problème de X est que les défections – pour les mauvaises raisons, j’insiste – l’appauvrissent. Lorsqu’une personnalité publique, un média ou une institution arrête de publier sur X, cela me devient moins utile et mon travail informationnel est devenu plus compliqué, car il y a des sources que je dois désormais chercher ailleurs, comme Mastodon, e- envoyer des newsletters ou les flux RSS de leurs médias ou blogs.



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