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Siemens Gamesa licencie le dirigeant devenu syndicaliste

Siemens Gamesa licencie le dirigeant devenu syndicaliste

Jusqu’à lundi dernier, il était directeur du domaine des ressources humaines de Siemens Gamesa et ‘senior manager’ de l’entreprise -l’un des membres de la haute direction de l’entreprise basque d’énergie éolienne- et avait annoncé son désir de se présenter au syndicat élections représentant du syndicat ELA. ELA l’avait même nommé délégué dans l’entreprise pour qu’il n’y ait aucun doute sur les liens qui les unissaient. Depuis ce mardi pourtant, Alberto Marauri est un ancien manager et ancien employé de l’entreprise car Siemens Gamesa a décidé de le licencier. Exprimé en termes plus techniques, il l’a inclus dans l’ERE que la multinationale a lancé pour ajuster son effectif auquel 104 volontaires ont déjà adhéré.

Marauri, qui avait exprimé son désir de rester pour mener à bien une tâche syndicale de l’autre côté de la tranchée est, en pratique, le premier licenciement « involontaire » qui a été inclus dans l’ERE. ELA a envoyé hier une déclaration urgente à ses affiliés dans l’entreprise pour les informer de la nouvelle, a qualifié le licenciement de “traumatique” et a annoncé qu’elle étudiait et intentait une action en justice.

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un cas unique

Il s’agissait d’un attentat à la bombe au sein de Siemens Gamesa fin février, comme l’a révélé EL CORREO. Un cadre supérieur, qui avait aussi jusqu’ici négocié les accords dans l’entreprise au nom de l’entreprise -sa signature est apposée sur le dernier-, décide de franchir un pas radical. Ainsi, dans un communiqué envoyé aux salariés, il a reconnu qu’il avait envisagé la possibilité de rejoindre les licenciements proposés par l’entreprise en tant que volontaire pour ajuster les effectifs, mais aussi qu’il avait décidé de rester, d’accepter la proposition d’ELA d’agir comme délégué syndical et présenter sa candidature, au sein du bureau de ce syndicat, aux prochaines élections. Ce qui est certain, c’est que le tableau des élections syndicales a été constitué ce mardi – la votation fêtera le 18 avril prochain – et son nom figurait encore dans le recensement des électeurs et éligibles. Quelques heures seulement avant cette constitution du tableau, l’entreprise l’a informé qu’il venait d’être intégré à l’ERE et que son départ immédiat était déjà obligatoire.

“Ils veulent que nous payions, d’une manière ou d’une autre, les mauvaises décisions qui ont été prises loin d’ici pendant des années”, a déclaré le responsable des ressources humaines dans le communiqué transmis au personnel fin février, dans lequel il lance directement fléchettes critiques autour de la dérive de l’entreprise. Siemens Gamesa est plongé dans une crise profonde, avec des millions de pertes et son centre de décision a déménagé à Madrid depuis un certain temps déjà, dans une décision que le PDG, Jocken Eikholt, a justifiée par “les meilleures liaisons aériennes”.

Volontaires et déplacés

L’ERE proposée par l’entreprise prévoyait initialement le départ de 352 personnes et un accord conclu avec les syndicats prévoyait qu’il se ferait, de préférence, par des préretraites et des départs volontaires. Le nombre s’est réduit au fil du temps car l’entreprise a effectué 97 déménagements au sein de l’entreprise, alors qu’il y a eu 104 demandes de bénévolat qui ont été acceptées. Pour le reste, 150 postes, selon des sources de l’entreprise, ils essaient de trouver une solution avec des postes qui n’étaient pas initialement concernés par l’ajustement mais avec lesquels il pourrait y avoir un échange de personnes.

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